Chiffres et arguments à l’appui, Christel Bories, PDG du Groupe Eramet, propriétaire de Comilog, a apporté son soutien et celui des actionnaires à l’Administrateur directeur général de la filiale gabonaise, Léod Paul Batolo. Saisie par les Secrétaires généraux du Collectif des syndicats de la société minière à travers un courrier daté du 26 août 2024, elle s’est exprimée le 4 septembre, incitant les partenaires sociaux à reprendre un dialogue constructif avec la direction générale.

Christel Bories, PDG d’Eramet, lors d’un séjour à Moanda au Gabon (photo d’archives). © D.R.

 

La crise en cours à la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) a également été transférée à la maison-mère de l’entreprise minière par les syndicalistes. Dans un courrier du 26 août dernier, ils ont interpellé la Présidente directrice générale du Groupe Eramet, Christel Bories. En retour, elle leur a adressé, le 4 septembre, un texte dans lequel elle relève des avancées enregistrées depuis l’arrivée de l’Administrateur directeur général (ADG), Léod Paul Batolo, dont ils demandent le départ. La PDG rappelle que «depuis 2019 et la prise de fonction de Léod Paul Batolo en tant qu’Administrateur directeur général de la Comilog, l’entreprise a connu un développement considérable, dont toutes les parties prenantes bénéficient aujourd’hui, au premier rang desquelles les salariés».

«Entreprise qui rémunère le mieux ses salariés au Gabon»

Les syndicalistes de la Comilog ont visiblement transporté leurs revendications plus loin, pour dépasser le cadre national. En effet, les Secrétaires généraux des six syndicats de l’entreprise ont récemment transmis une note à la PDG d’Eramet à travers laquelle ils présentent leurs revendications, exigeant le départ de l’ADG.  

En réponse, Christel Bories s’est fait fort de leur rappeler que l’entreprise a connu un développement considérable depuis 2019 et à l’arrivée à la direction générale de M. Batolo. «En termes de production, Comilog est passé de 4,1 millions de tonnes à fin 2018 à 7,4 millions de tonnes de minerai à fin 2023, soit près de 80% d’augmentation», a-t-elle fait savoir pour étayer son argumentaire.

La PDG d’Eramet dont la Comilog est filiale explique également que «pour porter cette croissance, plus de 600 employés ont rejoint les effectifs depuis 2019». «La rémunération des salariés a été augmentée de 20% à la suite de l’accord négocié entre la direction de l’entreprise et les syndicats que vous représentez en 2020. Cette hausse et les augmentations négociées les années suivantes positionnent la Comilog comme l’entreprise qui rémunère le mieux ses salariés au Gabon, ainsi que le démontrent les enquêtes Mercer que nous réalisons tous les ans», a-t-elle fait noter.

«Près de 6 milliards de FCFA consacrés chaque année à la RSE»

Au-delà des salaires, assure Madame Bories, la Comilog a investi dans le développement de ses collaborateurs avec en moyenne 75.000 heures de formation par an sur les trois dernières années consacrées à la sécurité, aux techniques de production et de maintenance, à l’environnement ou encore au développement des compétences managériales, pour un budget annuel moyen de 500 millions de FCFA. Pour elle, «ces formations ont des effets concrets sur le développement des carrières, mais aussi sur la sécurité des collaborateurs : le TF2 est passé de 3,3 en 2019 à moins de 1, positionnant la Comilog comme une référence au Gabon».

Elle s’appesantit également sur les actions engagées par la Comilog pour les communautés locales à Moanda, Mounana et Bakoumba. Ce qui lui fait affirmer que «près de 6 milliards de FCFA sont en effet consacrés chaque année à la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), à la suite de l’addendum à la convention minière signé en 2020 pendant le premier mandat de M. Batolo». 

La PDG indique donc dans sa note aux Secrétaires généraux de ces six syndicats que «ces fonds ont permis de réaliser des projets qui ont un impact concret sur la vie des habitants à Moanda, Mounana et Bakoumba». 

«Je ne peux partager votre analyse. Il en est de même pour l’ensemble du Conseil d’administration de la Comilog»

En conséquence, au vu de l’ensemble de ces éléments, elle a déclaré : «je ne peux partager votre analyse». «Il en est de même pour l’ensemble du Conseil d’administration de la Comilog, à qui revient la décision de nomination de l’Administrateur directeur général, et qui a choisi de renouveler sa pleine confiance à M. Batolo le 20 juin 2024 dernier pour un mandat de quatre ans», a-t-elle précisé, ajoutant que «le Groupe Eramet et la Comilog ont toujours porté une attention particulière au respect du dialogue social». 

Elle invite donc au dialogue qui ne peut toutefois exister que dans un respect mutuel des règles et principes de base qui le régissent. Toute chose devant préserver et renforcer le climat social apaisé, essentiel à la bonne marche des activités.

 
GR
 

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