Crise à la Comilog : Gilles Nembé désigné médiateur
À la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), après le préavis de grève déposé le 20 août dernier, la conciliation menée, le 3 septembre, par l’Inspecteur provincial du travail et directeur provincial du travail du Haut-Ogooué, Didas Mikendi, n’a pas permis de mettre un terme définitif à la crise. Si la grève n’a pas eu lieu du fait du démarrage des négociations, le Collectif des syndicats de l’entreprise minière s’arc-boute et tient mordicus au départ de l’Administrateur directeur général (ADG). Ce que n’autorise pas la loi. Pour rechercher une meilleure sortie de crise, le ministre des Mines, Gilles Nembé, a unanimement été désigné Médiateur de ce différend.
La grève générale illimitée n’a finalement pas eu lieu, dès le 3 septembre dernier, à la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog). Cependant, elle demeure latente. Malgré la réunion de conciliation menée, ce même jour, par l’Inspecteur provincial du travail et directeur provincial du travail du Haut-Ogooué, Didas Mikendi, le procès-verbal de non-conciliation de ce conflit du travail, parvenu à GabonReview, indique que «conformément à l’article 395 du Code du travail, qui dispose que «les parties désignent d’un commun accord un médiateur aux fins de favoriser le règlement à l’amiable de leur conflit», elles ont désigné à l’unanimité le ministre des Mines comme Médiateur».
La crise au sein de la filiale gabonaise du groupe Eramet peine donc à s’estomper. Outre les nombreux points de revendications, faisant même tressaillir des agents de l’entreprise, portant notamment sur de meilleures conditions de travail et la revalorisation des carrières, six syndicats, pour un peu plus de 2 000 employés, se sont ligués pour exiger surtout le départ de l’ADG.
Les syndicalistes ont fait savoir que les différents points de revendication ont fait l’objet de plusieurs échanges. «Malheureusement, ceux-ci n’ont suscité aucune réaction de la part de l’ADG», estiment-ils, ajoutant que «tout ce qui a été obtenu, quand bien même acté par procès-verbal ou tout autre document faisant foi, a été obtenu par «bras de fer», c’est-à-dire par un préavis de grève ou carrément une grève. Que ce mode de gestion des hommes ne saurait perdurer».
De son côté, la direction générale de l’entreprise s’inscrit en faux. Elle a d’emblée rappelé que «l’ADG est nommé en Conseil d’administration». Et de renchérir qu’«il va de soi qu’il n’y a que le Conseil d’administration où siègent les actionnaires pour le changer, éventuellement» et «que les partenaires sociaux ne peuvent pas demander le départ d’un chef d’entreprise».
Le Top management de la Comilog a également fait observer et consigné dans ce procès-verbal qu’«à ce jour, sur les 2021 salariés, aucun travailleur n’a signalé les abus dont il est fait état ici sur Intégrity Line qui est un dispositif d’alerte interne». Il rappelle en outre que «le dialogue social est une constante à Comilog. Il est vivant et que la direction générale de la société a toujours dialoguer avec les travailleurs» et surtout «qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite, mais que tout est perfectible».
Le sentiment de l’administration générale de la Comilog est que certains travailleurs généralisent leurs insatisfactions. Ce qui est d’ailleurs déploré par certains employés qui relevaient «une exagération dans les revendications des syndicalistes», et dénonçaient le fait que «ces mouvements ne sont pas représentatifs des employés».
«On doit utiliser le syndicat pour le bien du travailleur et non pour d’autres intérêts», dénonçait un membre du Smiga, tandis que d’autres employés de la Comilog invoquaient un «conflit ethnique entre Awandji et Téké». Mieux, certains voyaient «des mains noires manipuler tout ce beau monde qui demande, plus que tout, le départ de l’ADG». Qu’à cela ne tienne, ce grabuge ne contribue pas à redorer l’image du fleuron de l’économie gabonaise.
Le Médiateur désigné par toutes les parties, Gilles Nembé, aura dont la lourde tâche de ramener les uns et les autres à la raison, mais surtout de trouver des solutions pérennes à ces revendications qui, au-delà de tout, impriment une atmosphère délétère chez le premier producteur mondial de manganèse à haute teneur.
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