Exploration du potentiel des petits métiers comme double solution face au chômage des jeunes et au dérèglement climatique. S’appuyant sur le discours du 16 août du président de la Transition, le général Oligui Nguema, Adrien N’Koghe-Mba* développe ici une vision novatrice où l’économie verte et l’insertion professionnelle se conjuguent harmonieusement. De la végétalisation urbaine à la gestion des déchets, en passant par l’agriculture durable, il démontre comment ces activités, soutenues par l’intelligence artificielle, peuvent transformer les défis environnementaux en opportunités de croissance et d’emploi pour la jeunesse gabonaise.

Lorsqu’ils sont orientés vers l’environnement et l’adaptation, les petits métiers représentent une réponse stratégique aux défis économiques et climatiques du Gabon. © GabonReview

 

Lors de son discours à la Nation du 16 août dernier, à l’occasion de la célébration de l’indépendance du Gabon, le Président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, a mis en lumière l’importance de s’approprier les petits métiers comme leviers essentiels pour la création de richesse et la réduction du chômage des jeunes. Cette approche ouvre la voie à une réflexion sur l’intégration des petits métiers dans la lutte contre le dérèglement climatique, un défi majeur auquel notre pays ne peut échapper.

Le Gabon, riche de sa biodiversité et de ses ressources naturelles, est confronté à la nécessité de développer une économie qui soit à la fois résiliente et respectueuse de l’environnement. Les petits métiers, notamment ceux liés à la gestion durable des ressources, peuvent jouer un rôle crucial dans cette transition. En mettant l’accent sur ces métiers, nous pouvons non seulement résorber significativement le chômage des jeunes, comme l’a souligné le Chef de l’Etat, mais aussi renforcer notre capacité à faire face aux défis climatiques à venir.

Prenons, par exemple, la végétalisation des villes pour lutter contre les îlots de chaleur urbains, un enjeu particulièrement crucial pour Libreville, qui abrite selon la Banque mondiale 68 % de la population gabonaise. Ces activités, qui peuvent être menées à petite échelle par des jeunes formés et soutenus, contribuent à la réduction des températures urbaines, à l’amélioration de la qualité de l’air, et à la création d’espaces de vie plus agréables. Elles génèrent également des emplois verts pour la jeunesse et s’inscrivent dans la vision du Chef de l’Etat de transformer nos secteurs traditionnels.

Le recyclage et la gestion des déchets, deux secteurs en pleine expansion, répondent également à l’appel du Président de la République pour une économie plus durable. Ces métiers permettent de réduire notre empreinte écologique tout en créant des opportunités d’emploi pour les jeunes. L’introduction de l’intelligence artificielle dans ces domaines pourrait encore démultiplier leur impact, en optimisant le tri, le recyclage et la réutilisation des matériaux de manière plus efficace.

La vision du général Oligui Nguema, qui appelle à des mutations ambitieuses dans des secteurs comme l’agriculture, le bois, l’énergie, et les mines, peut être élargie pour inclure une perspective environnementale. En intégrant les petits métiers de l’environnement dans ces secteurs, nous pouvons catalyser une économie verte qui répond à la fois aux besoins immédiats de création d’emplois et aux impératifs de durabilité.

L’intelligence artificielle (IA), comme un outil d’accompagnement personnalisé pour  chaque jeune gabonais, pourrait également être mobilisée pour soutenir ces métiers de l’environnement. Par exemple, des applications d’IA pourraient être développées pour aider à la gestion précise des ressources en eau, ou encore pour optimiser les processus de recyclage, rendant ainsi ces métiers plus efficaces et plus rentables.

La transformation des petits métiers en moteurs du développement durable ne se limite pas à la simple création d’emplois. Elle implique également un changement radical des mentalités, où chaque jeune gabonais est encouragé à voir son rôle dans la protection de notre environnement et dans la lutte contre le changement climatique. Cela signifie que ces métiers doivent être valorisés, soutenus par des politiques publiques adéquates, et intégrés dans une vision globale de développement national.

En conclusion, les petits métiers, lorsqu’ils sont orientés vers l’environnement et l’adaptation, représentent une réponse stratégique aux défis économiques et climatiques du Gabon. En suivant la voie tracée par le Président de la Transition, nous pouvons non seulement résorber le chômage des jeunes, mais aussi préparer notre nation à un avenir où le développement durable n’est plus une option, mais une nécessité. En soutenant ces métiers, nous renforçons la résilience de notre pays et construisons un Gabon plus prospère et plus respectueux de son environnement.

* Directeur général de l’Institut Léon Mba et président de l’association Les Amis de Wawa pour la préservation des forêts du bassin du Congo.

 
GR
 

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