À Malibé 2, au nord de Libreville, des populations redoutent d’être expropriées de manière illégale. Établies sur un lotissement non concerné par les travaux de constructions d’une route 2×2 voies à la commande du Comité pour la Transition et la restauration des institutions (CTRI), elles assurent que des éléments identifiés comme étant du Génie militaire, ont détruit plusieurs de leurs logements. Dans la foulée, elles se sont organisées en collectif et entendent déposer une plainte contre le Génie militaire pour destruction de biens d’autrui.

Vue d’une bâtisse détruite. © D.R.

 

Au nord de Libreville à Malibé 2 (Cap Estérias), les populations seraient en passe d’être expropriées au nom du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Dans cette zone, le CTRI entend pour ainsi dire construire une route 2×2 voies reliant le carrefour 9 provinces à la plage nord.  Si plusieurs populations sont impactées par ledit projet, celles de Malibé 2 crient à l’expropriation illégale. Depuis quelques jours, elles disent vivre un cauchemar. Des éléments qu’elles identifient comme étant du Génie militaire auraient au mépris des dispositions en vigueur, détruit plusieurs de leurs logements.

Le labeur de toute une vie

Pour beaucoup, le labeur de toute une vie alors même qu’elles disent être situées sur un lotissement non concerné par ledit projet. Dans la foulée et vue l’urgence de la situation, elles se sont réunies en collectif pour se faire entendre et défendre leurs terres. «Notre mère, veuve Joséphine Bakiri, est présente sur les lieux par l’implantation de cultures vivrières depuis 1987. Depuis 2015, la famille Bakiri et d’autres familles faisant partie du domaine, ont introduit des demandes de régularisation foncière auprès de l’ANUTTC», a déclaré le président du collectif, Bertrand Ngabassagha Bakiri.

«Certaines démarches ont abouti à la délivrance de titres fonciers, des décisions, etc. Nous disposons de titres fonciers. Nous sommes des administrés soumis de façon constante et acharnée, aux procédures y afférentes. On ne peut pas nous traiter de la sorte», a-t-il ajouté soulignant que le plan cadastral présenté aux populations de cette zone, ne mentionne nulle part, un projet d’autoroute. Certaines que des personnes mal intentionnées tapies dans l’ombre veulent se servir de leur position pour écraser les plus faibles au nom de l’État, elles entendent porter cette affaire devant les juridictions compétentes.

Une plainte contre le Génie militaire

 «Le Gabon est un État de droit. Une plainte sera déposée contre le Génie militaire pour destruction des biens d’autrui», a informé le président du collectif remonté au même titre que les autres habitants. Ils rappellent que la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique obéit à des étapes, dont une enquête publique permettant aux personnes concernées de faire part de leurs observations ; la détermination des parcelles à exproprier ; la définition précise des terrains à exproprier par les autorités ; l’information de la décision aux propriétaires et autres ayants-droits ; l’estimation des indemnités ; la réalisation d’une expertise pour évaluer la valeur des biens expropriés.

Suivant cette démarche, les propriétaires reçoivent une proposition d’indemnisation puis s’ouvrent des négociations. Or, assure le Collectif, aucune de ces étapes légales n’a été respectée, à date. Mieux, le Collectif qui dit s’être rapproché de la direction générale de l’Environnement affirme que concernant ledit projet, «aucune étude n’a encore été concluante». Il s’étonne donc de la casse de certaines bâtisses sur le domaine Bakiri. «Il y a anguille sous roche et nous disons non à ce genre de pratique-là. Ils ont détruit des investissements de plusieurs dizaines de millions et aujourd’hui nous demandons à ce que cette affaire soit réglée», a déclaré le président du collectif.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire