Après sept mois de négociations, les agents de Wire groupe Oil-Feld services ne sont pas entrés en possession de leurs droits. Se disant marginalisés, opprimés, bâillonnés, ils assurent être accablés par le non-paiement de leurs passifs. Face à la peur d’être licenciés et la crise de confiance qui s’est installée au sein de leur entreprise, ils murmurent leur détresse, regrettent les actes des responsables gabonais au sein de cette entreprise et fustigent la précarisation en milieu professionnel.

Le siège de Wire groupe à Port-Gentil. © GabonReview

 

À Port-Gentil depuis quelques années, les agents de l’entreprise Wire groupe Oil-Feld services dénoncent la marginalisation dont ils se disent victimes. L’entreprise spécialisée dans la maintenance des puits pétroliers dans le golfe de Guinée est accusée de non-respect du principe de règlement des passifs de ses agents. Des négociations avaient été engagées entre les délégués du personnel, le syndicat des employés et ex-employés et retraités du pétrole et activités connexes (SEERPAC) et les dirigeants de l’entreprise. 30 points étaient inscrits dans le cahier des charges, mais les négociations ont débouché sur une non-conciliation.

«Une grosse zone d’ombre existe toujours jusqu’à ce jour, car, les passifs réclamés reposent sur les documents de paie, grille, et classification remise en juillet 2023 par le directeur», a fait savoir un agent qui a choisi de garder l’anonymat de peur d’être viré. Lui et ses collègues fustigent l’absence de communication entre eux, les délégués du personnel et leur syndicat. Ils dénoncent la gestion opaque de leurs passifs et se demandent sur quelle base ces passifs doivent être versés. Un état de fait à l’origine de la crise de confiance dans cette boîte. «Le syndicat et les délégués du personnel avaient simplement décidé de faire ce qu’ils avaient prévu de faire, et comme ils voulaient», a déclaré un autre agent.

«Engager des négociations durant ces sept mois sans se référer à ce qui leurs ont mandaté», a-t-il ajouté. Les employés assurent que l’entreprise ne respecte pas les dispositions de l’article 188 du Code du travail et soulignent que la redistribution du pack des passifs a causé l’annulation de la dernière journée des négociations le 1er juillet dernier, conduisant au retrait du syndicat. «C’est donc en comparant les bulletins de salaire et la grille de salaire transmise par le directeur général que les employés ont vu la différence qui existe entre les salaires, les primes et les indemnités», a déclaré l’agent. L’entreprise dit pouvoir injecter près de 360 millions de francs CFA pour la résolution de ce dilemme.

Les responsables gabonais pointés du doigt

Cependant, certains employés après dix de services n’ont pas changé de catégorie. Avec des salaires de base n’atteignant pas les 200 000 francs CFA, certains peinent à vivre convenablement, se soigner, se loger voire envoyer leur progéniture à l’école. Sournoiserie, complicité, malhonnêteté, favoritisme, non-respect des catégories, absence de plan de carrière, promotions par amitié et affinité, recrutement par cooptation, harcèlement moral sont autant de griefs des employés contre les dirigeants de l’entreprise et certains de leurs collègues. «Ce sont des problèmes qui minent notre entreprise», a commenté un employé.

«La maltraitance professionnelle avec la complicité de nos frères gabonais, dont le DRH, les chefs de département qui accompagnent les dirigeants dans cette discrimination professionnelle», a-t-il poursuivi. La peur au ventre et face à la crise de confiance par ailleurs à l’origine d’une mésentente entre le SEERPAC, les délégués du personnel et disent-ils, «certains dirigeants véreux qui noircissent la vie de leurs frères gabonais en quête d’une meilleure vie», les agents craignent de s’exprimer publiquement ou d’entamer une grève générale illimitée.

Wire groupe Oil-Feld services, disent les agents a des contrats avec les géants pétroliers installés au Gabon, mais aucun de ses travailleurs ne jouit de ses droits sociaux. Les cotisations sociales seraient prélevées sans jamais être reversées, les primes souvent impayées et les assurances sociales quasiment inexistantes. Alors que certains employés sont morts, les autres espèrent aller au bout du combat engagé pour sauvegarder leur dignité. «Wire a acheté des guesthouses où il loge des expatriés qui viennent ici en transit pour travailler sur les sites. On a des travailleurs qu’ils récupèrent à travers le pays, mais quand ils montent sur Port-Gentil ils sont abandonnés», a dénoncé un agent.

 
GR
 

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