Sous la pression du puissant lobby pétrolier, le ministre du Travail se trouve aujourd’hui confronté à une tentative de contournement de la loi qui pourrait compromettre les efforts de lutte contre le chômage et la restauration des institutions gabonaises. Cette situation, révélée par une lettre alarmante du secrétaire général de l’Onep, pose de sérieux dangers pour l’application des réglementations en vigueur et le respect des promesses du Comité pour la transition.

Malgré la clarté du cadre législatif gabonais, des forces obscures, incarnées par le lobby pétrolier, tentent d’en contourner les dispositions en matière de renouvellement de contrat d’emploi. © GabonReview

 

Le ministère du Travail et de la Lutte contre le Chômage est au centre d’une nouvelle controverse révélatrice des défis auxquels le Gabon est confronté pour maintenir l’intégrité de ses institutions face aux pressions extérieures. Une lettre adressée au ministre du Travail par le secrétaire général de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), Sylvain Mayabi Binet, dénonce les pressions intenses exercées par le lobby pétrolier pour faire révoquer le rejet, prononcé par la Commission nationale pour l’admission à l’emploi de la main d’œuvre étrangère, d’une demande d’autorisation d’emploi pour un travailleur étranger.

Un affront à la souveraineté nationale sous couvert des forces obscures

Ce travailleur, un Canadien, occupe depuis plus de quatre ans le poste de Directeur financier et commercial chez Vaalco Gabon, et cherche à obtenir un troisième renouvellement de son autorisation d’emploi. Selon la législation gabonaise, spécifiquement l’article 15 du Décret 162/PR/MTE du 7 mars 2016, une telle prolongation ne devrait être accordée que si aucun Gabonais ne peut occuper le poste ou si les efforts de formation de potentiels remplaçants gabonais ont échoué. Après avoir bénéficié de deux autorisations successives de deux ans, l’entreprise pétrolière se voit refuser un troisième renouvellement, conformément à la réglementation en vigueur.

Malgré ce cadre législatif clair, des forces obscures, incarnées par le lobby pétrolier, tentent de contourner la décision légitime de la Commission. La lettre de l’Onep souligne que le ministre du Travail fait l’objet de pressions intenses pour revenir sur ce rejet. Si ces pressions devaient aboutir, cela mettrait en péril non seulement la crédibilité des lois gabonaises, mais aussi la restauration de la dignité des citoyens, une promesse phare du Comité pour la transition et la restauration des institutions.

Céder à ces pressions serait un affront aux objectifs annoncés par le Comité pour la transition et la restauration des institutions. Ce dernier a promis de rétablir la confiance des citoyens dans leurs institutions et de garantir que les lois du pays soient appliquées de manière juste et équitable. Permettre à un travailleur étranger de conserver un poste qu’un Gabonais pourrait occuper reviendrait à saper ces efforts, aggravant la frustration et la désillusion parmi la population.

La situation actuelle exige une réponse ferme du ministre du Travail. En confirmant la décision de rejet de la Commission, il enverrait un message fort que le Gabon ne se laissera pas dicter sa politique intérieure par des intérêts étrangers. Ce serait un acte de défense de la souveraineté nationale et un signal que les institutions gabonaises ne céderont pas face aux pressions économiques extérieures.

«Votre autorité n’aura donc pas de mal à confirmer cette décision de rejet, malgré les fortes pressions dont vous faites l’objet en ce moment, nous le savons, de la part du lobby de la force obscure», estime Sylvain Mayabi Binet à l’endroit du ministre du Travail, indiquant que l’Onep suit ce dossier de très près et l’encourage à poursuivre rigoureusement l’œuvre de restauration de la dignité des Gabonais par des actions fortes de la lutte contre le chômage.

Au-delà de ce cas spécifique, la question soulevée est celle de l’intégrité des processus de décision au Gabon. Les promesses de lutte contre le chômage et de restauration des institutions doivent être respectées pour que le pays puisse réellement avancer. La tentation de plier face aux lobbies doit être combattue avec détermination, car elle menace non seulement la justice sociale, mais aussi la stabilité et la dignité du Gabon.

Le ministre du Travail a aujourd’hui l’occasion de montrer que le Gabon est résolu à prendre son destin en main, à appliquer ses lois sans compromis, et à protéger les intérêts de ses citoyens contre les influences extérieures. La nation tout entière attend de voir si les engagements pris seront tenus ou s’ils resteront de simples promesses sans lendemain.

 
GR
 

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