Un vaste système de détournement des tickets Edan (électricité de l’an) a récemment été détecté. Causant des pertes financières significatives pour la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) et menaçant la sécurité des données et la confiance des consommateurs, il s’agit d’une fraude massive qui fait perdre à cette entreprise plusieurs milliards de francs CFA. À travers une déclaration ce mercredi 14 août, l’avocat de la SEEG est revenu sur ce scandale et les actions entreprises par sa cliente pour y faire face.

Ange Kevin Nzigou (micro) s’exprimant, le 14 août 2024. © GabonReview

 

La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) est au centre d’un scandale qui anime les débats depuis quelques jours. Un vaste système de détournement des tickets Edan (électricité de l’an) causant des pertes financières significatives pour l’entreprise et menaçant aussi bien la sécurité des données que la confiance des consommateurs a été détecté. «L’attention de la direction générale a été attirée par l’augmentation anormale du nombre d’abonnés SEEG sans une corrélation avec une hausse de revenus», a fait savoir ce mercredi 14 août, l’avocat de la SEEG sur cette affaire. Selon Me Ange Kevi Nzigou, cette anomalie a révélé l’existence d’une fraude massive où les tickets Edan étaient détournés par un système parallèle non autorisé.

Un générateur permettait la production illégale de tickets Edan

«Les enquêtes menées par les services de la SEEG ont révélé l’existence d’un générateur de tickets autonome, exploité en dehors du système officiel de la SEEG», a ajouté l’avocat précisant que ce générateur permettait la production illégale de tickets Edan privant l’entreprise de revenus importants. Une sous-évaluation de recettes de la SEEG affectant de manière significative son chiffre d’affaires et bien plus. La fraude a pour ainsi dire, exposé des informations confidentielles concernant les clients augmentant les risques de fuite des données et de manipulations malveillantes.

Ce qui pourrait affaiblir la confiance des clients envers la SEEG déjà impactée par d’autres incidents dans un contexte où, a souligné Ange Kevin Nzigou, «l’introduction des serveurs non autorisés dans le système de la SEEG a accru les risques de cyberattaque et de dysfonctionnements opérationnels». Face à cette situation, la SEEG a entrepris différentes actions dont le blocage des accès au système d’information, à toutes les personnes identifiées comme étant impliquées dans cette fraude ; l’augmentation du nombre de ses propres caisses pour réduire la dépendance envers les partenaires externes et garantir une meilleure maîtrise des transactions avec les partenaires sérieux.

Un audit externe pour détecter les failles exploitées

Mais aussi, la révision des contrats avec ses partenaires externes afin de renforcer la sécurité des opérations et de protéger autant ses intérêts que ceux de ses clients. La SEEG envisage un audit externe indépendant. Elle devrait dans ce cadre, saisir le tribunal de commerce en référé pour ordonner un audit indépendant des systèmes de gestion des tickets Edan, «financé par l’entreprise mise en cause de la fraude». Cet audit, a dit Ange Kevin Nzigou, «permettra de détecter les failles exploitées et de mettre en place des contrôles renforcés». La SEEG a tout aussi décidé d’une mise à niveau des systèmes de sécurité informatique pour renforcer la surveillance et détecter toute tentative de manipulation des systèmes.

Ange Kevin Nzigou assure qu’elle travaille à la sélection et à la fidélisation des partenaires les plus sérieux, tout en révisant les modalités de collaboration pour mieux sécuriser ses intérêts. «La SEEG est déterminée à prendre toutes les mesures nécessaires pour rectifier les dysfonctionnements identifiés et restaurer la confiance de ses clients», a assuré l’avocat selon qui «la transparence, la sécurité et l’efficacité sont au cœur des actions entreprises pour assurer la pérennité de l’entreprise et la satisfaction de sa clientèle».

 
GR
 

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