Bien que préoccupante, l’épidémie actuelle de Mpox ne nécessite pas à l’heure actuelle d’imposer des restrictions, notamment pour les voyages dans les pays touchés. Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), qui entend mobiliser des ressources auprès de ses États membres, a néanmoins déjà déclaré l’urgence de santé publique de sécurité continentale, une première depuis sa création.

Des enfants malades en RDC. © OMS

 

C’est une première depuis la création de l’agence de l’Union africaine en 2017. Mardi 13 août à Addis-Abeba, en Éthiopie, le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) a officiellement déclaré l’épidémie actuelle de Mpox (variole du singe) comme une urgence de santé publique de sécurité continentale (PHECS). Une déclaration faite conformément à l’article 3, paragraphe F de ses statuts qui lui a permis de lancer au même moment la mobilisation des ressources sur tout le continent auprès des États membres, dont le Gabon.

«Aujourd’hui, nous déclarons ce PHECS pour mobiliser nos institutions, notre volonté collective et nos ressources pour agir rapidement et de manière décisive. Cela nous permet de forger de nouveaux partenariats, de renforcer nos systèmes de santé, d’éduquer nos communautés et de mettre en œuvre des interventions vitales là où elles sont le plus nécessaires», a expliqué le Dr Jean Kaseya, directeur général d’Africa CDC.

Bien que 13 pays africains aient déjà informé de l’existence de cas de maladie et que plus de 500 décès ont été répertoriés, principalement en RDC, le patron de l’agence estime qu’«il n’est pas nécessaire d’imposer des restrictions de voyage pour le moment». Le Dr Kaseya a pourtant affirmé mardi que cette épidémie n’est pas «un simple défi de plus», plutôt une crise qui exige l’action collective de tous les États membres, soulignant ainsi un peu plus la gravité de la situation.

L’Afrique sera-t-elle à nouveau abandonnée ?

«De mai 2022 à juillet 2023, la variole du Mozambique a été déclarée urgence de santé publique de portée internationale (USPI) par l’OMS. Cependant, l’Afrique n’a pas reçu le soutien dont elle avait urgemment besoin pendant cette période. Alors que le nombre de cas dans le monde commençait à diminuer, les chiffres croissants en Afrique ont été largement ignorés», rappelle avec regret le communiqué d’Africa CDC. Si son directeur général craint un nouvel abandon du continent par la communauté internationale face à la menace qui plane, il n’a pas manqué de souligner dans son discours la nécessité d’un changement d’approche. «Nous exhortons nos partenaires internationaux à saisir cette occasion pour agir différemment et à collaborer étroitement avec Africa CDC afin de fournir le soutien nécessaire à nos États membres», a-t-il déclaré.

Mercredi 14 août, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a elle aussi déclenché son plus haut niveau d’alerte internationale. «C’est clair qu’on peut avoir une transmission internationale», prévient Sylvie Briand, directrice du département risque épidémique et pandémique, dans une interview accordée à Radio France.

 

 
GR
 

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