Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football (CAF) de 1988 à 2017, s’est éteint ce jeudi 8 août à l’âge de 77 ans. Figure controversée mais incontournable, le Camerounais laisse derrière lui un héritage complexe, marqué par la modernisation du football continental et des décisions parfois contestées. Son soutien indéfectible au Gabon pour l’organisation des CAN 2012 et 2017 reste emblématique de son approche diplomatique et de son influence sur le développement du football africain.

Issa Hayatou (1946 – 2024). © D.R.

 

C’est une page importante du football africain qui se tourne. Issa Hayatou, ancien président de la Confédération africaine de football (CAF) pendant près de trois décennies, est décédé ce jeudi 8 août 2024 à l’âge de 77 ans. Selon des sources familiales, il a succombé à un arrêt cardiaque à l’Hôpital américain de Paris, où il était soigné depuis plusieurs mois.

Né le 9 août 1946 à Garoua, dans le nord du Cameroun, Issa Hayatou a marqué de son empreinte le football continental de 1988 à 2017. Son parcours, jalonné de succès mais aussi de controverses, a profondément façonné le paysage footballistique africain.

Parmi ses réalisations notables figurent son rôle crucial dans l’attribution et l’organisation de plusieurs Coupes d’Afrique des Nations (CAN), notamment celles de 2012 et 2017 au Gabon. En 2009, alors que de nombreux observateurs doutaient de la capacité du Gabon à accueillir la CAN 2012 en raison du retard pris dans la construction des infrastructures, Hayatou s’était montré un soutien indéfectible du pays co-organisateur.

Lors d’une visite à Libreville en octobre 2009, il s’était déclaré «ravi» des engagements pris par le Gabon pour réaliser les investissements nécessaires à l’organisation conjointe de l’événement avec la Guinée Équatoriale. Sa confiance et son appui ont joué un rôle déterminant dans la réussite de cette édition.

Plus tard, en 2017, c’est encore sous sa présidence que le Gabon s’est vu confier l’organisation de la CAN, une décision qui a suscité des interrogations compte tenu de la co-organisation récente du pays en 2012. Cette attribution témoigne de la relation privilégiée qu’entretenait Hayatou avec les autorités gabonaises et de sa volonté de soutenir le développement des infrastructures sportives dans le pays.

Au-delà de ces événements spécifiques, le bilan d’Issa Hayatou à la tête de la CAF reste contrasté. S’il a contribué à la modernisation et à la professionnalisation du football africain, notamment en obtenant cinq places pour l’Afrique en phase finale de la Coupe du Monde et en créant la Ligue des Champions africaine, son long règne a également été marqué par des accusations de gestion autoritaire et de manque de transparence.

Malgré ces controverses, Issa Hayatou laisse l’image d’un dirigeant qui a profondément marqué le football africain et contribué à son rayonnement international. Sa disparition marque la fin d’une ère pour le sport continental.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Furtado NGAUMAULT dit :

    Monsieur ISSA AYATOU, enjoliveur de l’ambiance footballistique africaine et afro Internationale, bon voyage vers le Seigneur pour l’apostolat céleste du Jeu et de la joie, diffuseurs de paix entre les peuples et leurs découverte. Pardonne au rédacteur de l’article sur votre grand départ en ne s’arrêtant que sur votre l’apothéose très incomplète de votre parcours, en ne la limitant qu’à votre gouvernance de la CAF. On aurait voulu lire le briefing de la croissance du Petit Jésus du foot africain. Que l’esprit de la verticalité croise celui de l’horizontalité croise nos pigistes et journalistes voire écrivains.

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