À travers une déclaration le 3 août, le Rassemblement pour le Gabon (RPG) a revendiqué le statut de parrain et sentinelle de la Transition en cours dans le pays. Réclamant avoir préparé le terrain pour que les populations adhèrent à une transition politique pacifique, le parti de Laurent Angue Mezu prévient qu’il combattra les partisans de l’échec de cette Transition. Il dit par ailleurs attendre le projet de la nouvelle Constitution pour se prononcer sur le référendum qui cristallise déjà les attentions.

Laurent Angue Mezui, le 3 août 2024, à Libreville. © GabonReview

 

Onze mois après la prise du pouvoir par les militaires réunis au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le Rassemblement pour le Gabon (RPG) qui se positionne comme un parti avant-gardiste, s’est réclamé le 3 août d’être le promoteur et concepteur de la vision de la Transition pacifique au Gabon. À travers une déclaration, le président de cette formation politique a assuré que le RPG a, très tôt, justifié cette vision par les risques d’implosion qui pesaient sur le Gabon au regard des événements ayant eu cours durant toutes les élections présidentielles depuis 1993 dans le pays.

À la clé, pour toute ces consultations, a dit Laurent Angue Mezui, «des hold-up électoraux suivis de violences inouïes avec pour conséquences des pertes en vies humaines et des biens privés et publics». Selon le RPG, l’élection de 2016 fût le point culminant de cette «violence aveugle». Face aux risques encourus, ce parti dit avoir mené des actions pour éviter le pire, se faisant dans cette démarche le chantre d’une transition politique et pacifique. Pour Laurent Angue Mezui, «les populations ont clairement marqué leur adhésion à la vision d’une transition politique et pacifique. La preuve c’est qu’au lendemain du 30 août, tous les Gabonais sont sortis pour saluer l’avènement du CTRI et l’instauration d’une transition politique sans effusion de sang».

Concepteur de la Transition en cours ?

Le RPG assure, en plus d’avoir réclamé la transition, imaginé et pensé celle-ci dans les moindres détails assortis d’un chronogramme pour son implémentation et les conditions de sa réussite. «À ce titre, nous estimons sans fausse modestie que nous sommes bien placés pour apprécier le processus en cours, car disposant du référentiel de son process», a déclaré le président du RPG. Dans un contexte où certains commencent à douter des autorités de la Transition, il estime que l’objectivité «commande d’attendre la fin de la Transition pour dresser le bilan de la gouvernance transitoire».

S’il appelle tout de même les autorités au pouvoir à prêter attention à toute forme de critiques afin de rectifier le tir et garantir les chances de réussite de cette Transition, le RPG prévient qu’il combattra «tous les fossoyeurs tapis dans l’ombre pour l’échec de la Transition». La structure politique qui se considère comme le «parrain de la Transition en cours», se positionne également en «sentinelle» et assure qu’il ne ménagera aucun effort pour la défendre avec force et vigueur pour qu’elle demeure vertueuse et atteigne ses objectifs. À l’heure où la nouvelle Constitution et le référendum cristallisent les attentions, ce parti trouve «indigeste» ce qu’il qualifie de procès d’intention contre la nouvelle Constitution alors que le projet n’est pas encore rendu public.

Des taupes dans le Comité constitutionnel ?

«Le chef de l’État a récemment déclaré publiquement n’avoir pas encore reçu ce projet qui doit transiter par le gouvernement avant d’être analysé et adopté au Parlement en des termes identiques», a rappelé Laurent Angue Mezui. Indiquant que c’est au terme de ce processus que le référendum sera convoqué et la campagne électorale pour a présidentielle ouverte, il est tenté de croire qu’il y avait «des taupes au Comité constitutionnel qui ont vendu la mèche à certains qui s’agitent aujourd’hui pour ou contre».

Un état de fait qui, croit-il savoir, pourrait mettre à mal le président de la Transition et la Transition. Le RPG estime en toute responsabilité qu’il ne peut fonder ses prises de position sur la base des rumeurs. Il réaffirme sa confiance au président de la Transition et CTRI mais aussi, dit attendre disposer de de la nouvelle Constitution et la question référendaire pour qu’il se détermine en temps opportun et précise clairement sa position.

 
GR
 

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