Be-Tech : le chômage technique de la colère
Mis en chômage technique par leur employeur, plusieurs employés de la société Be-Tech, une dizaine, ont déclenché une grève générale illimitée depuis le 1er juillet. Cette grève est déclarée illicite par la direction générale de l’entreprise ayant saisi l’inspection de travail afin d’y mettre un terme. Le climat dans cette société est devenu malsain que les employés interpellent les autorités, car ils réclament une rupture conventionnelle amiable.
Le directeur général de la société Be-Tech, André Berre a décidé le 25 juin dernier d’envoyer en chômage technique 25 de ses employés pour des raisons de trésorerie. Cette décision n’a pas été appréciée par certains travailleurs concernés. Ces derniers, réunis en collectif dénommé « le Collectif des travailleurs indignés de Be-Tech», ont déposé un préavis de grève générale illimitée auprès de la direction générale.
Ce préavis de grève porte essentiellement sur : le chômage technique proposé par l’employeur ; la non-prise en compte des demandes de rupture conventionnelle amiable ; le non-respect du reversement des cotisations sociales, auprès des organismes de sécurité sociale ; le non-respect de la hiérarchie des sanctions et des catégories socioprofessionnelles ; l’absence de plan de carrière et le manque de considération aux délégués du personnel et du syndicat. Le préavis n’avait pas été accepté par la direction générale, mais les employés ont lancé la grève au sein de l’entreprise afin d’obtenir une rupture conventionnelle amiable.
Bien qu’étant dans la grève, le président du Collectif, Cyril Lombo a entrepris des démarches auprès des autorités et de l’inspection principale de travail afin qu’un regard soit porté sur leur situation. L’inspection de travail donne raison au directeur général de Be-Tech, car ce dernier a également saisi cette instance des travailleurs pour se plaindre des agissements de ses employés. Il y a «une grève constatée par huissier de justice depuis le 1er juillet 2024 par les agents de l’entreprise, au sein de la concession abritant la société et se manifestant par l’affichage de banderoles et diffusion de musique à plein volume», indique une correspondance de l’inspection du travail au directeur de Be-Tech.
L’employeur affirme n’avoir reçu, de la part des représentants légaux, aucun préavis annonçant ladite grève. Que le préavis a été présenté par un collectif qu’il ne reconnait pas faute de mandat joint des salariés de l’entreprise donnant pouvoir de représentation. «Ce mouvement est tenu par le personnel qui est en chômage technique depuis le 25 juin 2024», précise André Berre. Ainsi, cette grève est qualifiée d’illicite par l’inspection de travail, car étant en violation de la procédure édictée par les dispositions de l’article 383 de la loi n°022/2021 du 19 novembre 2021 portant code de travail en République gabonaise.
Le ministre du Travail devrait faire une décente sur les lieux pour voir la situation et interpeler les deux parties afin que ce qui doit être fait le soit. Les employés demandent le respect de leur droit. Si leur employeur veut se séparer d’eux que tout se passe dans les règles de l’art. «On calcule le solde de chaque employé et il peut partir voir ailleurs», a affirmé un des grévistes. Tout compte fait, le directeur général de Be-Tech a saisi le tribunal et l’affaire devrait passer en délibéré le 7 août prochain.
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