Le dérèglement climatique est comparé à une bataille mondiale nécessitant des stratégies bien définies. L’importance cruciale des plans nationaux d’adaptation au changement climatique (PNACC) est soulignée par diverses autorités, les présentant comme de véritables plans de bataille contre un « ennemi implacable ». Adrien N’Koghe-Mba* met ici en lumière l’urgence d’actions concrètes, notamment pour les pays du Sud, tout en appelant à une solidarité internationale sans faille face à ce défi existentiel pour l’humanité.

«Le dérèglement climatique est la plus grande menace que notre civilisation ait jamais affrontée. C’est la mère de toutes les batailles humaines, un combat incessant contre un ordre mondial qui peine à changer.» © GabonReview

 

Le dérèglement climatique est la plus grande menace que notre civilisation ait jamais affrontée. Comme l’a rappelé le journaliste et écologiste Fabrice Nicolino : « Le dérèglement climatique c’est la mère de toutes les batailles humaines et ça n’avance pas ça recule sans cesse parce qu’il faut remettre en cause l’ordre du monde. » Cette bataille, c’est un combat incessant contre un ordre mondial qui peine à changer.

Pour être prêt à livrer cette bataille, il faut un plan de bataille, et ce plan porte un nom : le plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC).

Lors de la Journée Internationale de l’Environnement le 5 juin dernier, le Secrétaire Général des Nations Unies a mis en évidence l’urgence d’une action rapide : « Le deuxième domaine d’action, c’est l’accélération de la protection contre le chaos climatique d’aujourd’hui et de demain. » Il a également souligné l’importance de l’initiative lancée par le G7 en avril, l’Adaptation Accelerator Hub, qui vise à accélérer l’adaptation aux changements climatiques. Pour que cette initiative ait un impact réel, elle doit se traduire en mesures concrètes d’ici la COP29, afin d’aider les pays en développement à élaborer et à exécuter des plans d’investissement en matière d’adaptation.

Un PNACC est plus qu’un simple document administratif ; c’est un véritable plan de bataille. Dans une guerre, chaque bataille est planifiée avec soin : reconnaissance du terrain, anticipation des mouvements ennemis, préparation des troupes et des ressources. De la même manière, un plan national d’adaptation doit évaluer les vulnérabilités climatiques, anticiper les impacts futurs, préparer les infrastructures et mobiliser les ressources nécessaires.

Pour les militaires, comprendre le lien entre adaptation climatique et stratégie de guerre est crucial. Tout comme une armée ne peut espérer gagner sans une stratégie bien pensée, une nation ne peut espérer survivre aux défis climatiques sans un plan d’adaptation solide. Le chaos climatique est l’ennemi à abattre, et chaque pays doit être équipé pour mener cette bataille avec des stratégies adaptées à ses spécificités locales.

Le Secrétaire Général des Nations Unies a exhorté tous les pays à « définir clairement leurs besoins en matière d’adaptation et d’investissement dans leurs nouveaux plans d’action nationaux pour le climat. » Pour les pays du Sud, souvent en première ligne face aux impacts climatiques, cela signifie élaborer des plans robustes et ambitieux, basés sur des données scientifiques, et ajustables en fonction des évolutions climatiques.

L’initiative Adaptation Accelerator Hub doit se traduire par des actions concrètes soutenant ces nations dans la mise en œuvre de solutions locales et adaptées. Cela inclut la gestion durable des ressources naturelles, le renforcement des infrastructures résilientes, et l’autonomisation des communautés locales.

En somme, le PNACC est notre stratégie de défense contre un ennemi implacable. Pour remporter cette bataille, chaque nation doit s’engager pleinement, avec une détermination inébranlable et une solidarité sans faille. Les plans nationaux d’adaptation ne sont pas une simple option ; ils sont une nécessité impérieuse, une question de vie ou de mort pour notre survie collective. Le chaos climatique est une réalité brutale et impitoyable, mais avec une préparation rigoureuse et des actions décisives, nous pouvons non seulement le surmonter, mais aussi protéger et garantir l’avenir des générations futures. Nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre. La bataille commence maintenant, et chaque instant compte.

* Directeur général de l’Institut Léon Mba et président de l’association Les Amis de Wawa pour la préservation des forêts du bassin du Congo.

 
GR
 

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