Transition : Oligui Nguema impatient du retour du Gabon à l’ordre constitutionnel ?
S’il les a appelés à la solidarité gouvernementale et au respect de la hiérarchie dans le souci de la réussite du processus de transition en cours, le Général-président a enjoint jeudi les membres du gouvernement d’accélérer la cadence en vue de l’organisation des élections politiques devant permettre au pays de revenir à l’ordre constitutionnel sur la base des attentes des Gabonais exprimées lors des assises nationales d’avril dernier.
Plus que probable candidat à l’élection présidentielle prévue initialement courant août 2025, Brice Clotaire Oligui Nguema serait-il déjà impatient d’y être ? Si le Général-président ne s’est pas encore officiellement prononcé sur sa participation ou non à ce scrutin majeur, le premier après le règne des Bongo, il ne fait aucun doute qu’il s’y prépare et compte bien profiter de la sympathie dont il bénéficie encore aujourd’hui de la part des Gabonais dont la majorité le considère comme «un libérateur», avant que s’installe un sentiment contraire au moment où des critiques fusent de plus en plus, notamment au sujet de l’incapacité apparente des nouvelles autorités à donner du travail aux jeunes en particulier, et à lutter véritablement contre la vie chère en général.
Conscient de ces critiques et du désamour qu’elles couvent, le chef de file du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), qui l’a par ailleurs invité à «travailler sans relâche à l’amélioration des conditions de vie des populations», a enjoint récemment le gouvernement à accélérer la cadence pour que les élections aient lieu dans les délais annoncés lors de la publication, mi-novembre 2023, du calendrier de la Transition. S’adressant à eux à la faveur du Conseil des ministres du jeudi 20 juin dernier, il a en effet exhorté le Premier ministre de la Transition Raymond Ndong Sima et les membres de son équipe à «intensifier ses efforts pour mettre en œuvre les réformes en cours et conduire dans les délais le retour à l’ordre constitutionnel par l’organisation d’élections transparentes et crédibles», rapporte le communiqué desdits travaux.
Selon la même source, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a particulièrement insisté sur la nécessité pour les ministres à qui incombe la tâche de se hâter en vue de l’exécution des conclusions du Dialogue national inclusif. Des assises au terme desquelles plusieurs dizaines de propositions politiques ont été faites, dont une bonne partie concerne l’organisation des élections dans le pays. Preuve de l’impatience du président de la Transition, le ministre de l’Intérieur à qui revient à nouveau la prérogative de l’organisation des élections politiques au Gabon a récemment été invité par le Palais à veiller à ce que la modification du Code électoral soit adoptée au plus vite par le Parlement. Une course à la montre gagnée par Hermann Immongault au prix de quelques fâcheries à l’Assemblée nationale peu avant le vote de la loi critiquée par plusieurs acteurs politiques et de la société civile, y compris au sein de l’hémicycle.
1 Commentaire
Bjr. En effet, il y a beaucoup d’empressement. Amen.