Nzeng-Ayong : Défoncée, abandonnée et impraticable, la rue Michel Nguema Obiang fait sa mue
Défoncée et abandonnée, quasi impraticable en toutes saisons, y compris pour les piétons, la rue Général Michel Nguema Obiang, qui nécessitait un bon lifting, fait désormais sa mue. Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), à travers sa politique de remise à neuf et de réhabilitation des voiries de Libreville, a engagé depuis quelques semaines une entreprise pour bétonner cette ruelle servant de voie de contournement ou de raccourci entre la mairie du 6e arrondissement de Libreville et le rond-point de Nzeng-Ayong.
Jadis poussiéreuse pendant la saison sèche, boueuse, défoncée, dégradée et impraticable pendant la saison de pluie, la rue Général Michel Nguema Obiang permettant de désengorger l’axe Rond-point de Nzeng-Ayong – Mairie du 6e arrondissement de Libreville est en pleine mutation. Depuis plusieurs semaines, les ouvriers sont sur le chantier et le décor lugubre des années antérieures fait désormais place à une route digne de ce nom.
Une physionomie plus que reluisante
Aux bons soins du CTRI, des entreprises ont été commises à la tâche pour réparer ce qui aurait pu l’être depuis des années. Ceci d’autant plus que des voix du quartier ont régulièrement indiqué et affirmé que cette bretelle reliant la Cité-rose à la sortie sur la voie principale, Avenue Jean Hilaire Aubame Eyéghé, avait déjà été financée et les sommes allouées aux travaux détournées par quelques dépositaires de l’autorité de l’ancien régime.
Toutefois, ce qui est certain, c’est que le CTRI s’attèle depuis quelques semaines à consolider cette voirie desservant plusieurs quartiers du 6e arrondissement. Sur le chantier, les pelleteuses, les bétonneuses, les tractopelles, les compacteurs s’activent autour des maçons, ferrailleurs, techniciens et autres manœuvres affectés à ces travaux. «D’ici à la fin de la semaine prochaine, ils seront certainement achevés. Ils ont accéléré le rythme depuis quelques jours au point de travailler de nuit», a observé un riverain.
La route a subi une véritable mue. De défoncée, incommensurablement en piteux état il y a encore quelques semaines, elle commence à présenter une physionomie plus que reluisante. Sauf que des zones d’ombre subsistent et les habitants jouxtant cette ruelle se demandent «s’il n’y a pas trop de précipitation».
«On ne veut pas qu’on nous fasse du saupoudrage»
En effet, alors que des bâtisses de fortune ont été, au préalable, marquées comme étant sur l’emprise de l’infrastructure et devaient être démolies, rien de tel n’est observé sur le chantier. Ce qui amène les populations à s’interroger sur le respect des normes relatives à la construction des routes de ce type. «On veut la route. On veut une bonne et une route durable. On ne veut pas qu’on nous fasse du saupoudrage», a déclaré un habitant de cette zone.
Assis devant les bistrots près de la route en construction, les débats vont bon train sur ce qui n’a pas été fait ou aurait dû être fait. «Il manque de caniveaux sur cette ruelle. Ils n’ont pas visiblement prévu de voies d’eau», a fait remarquer un autre usager.
Les eaux usées dégoulinant des maisons avoisinantes et les flots des pluies abondantes ont le plus souvent constitué le nœud gordien de cette bretelle. Ce qui fait dire à un autre usager que «ces travaux sont faits à la va-vite». Il s’interroge et se demande, comme bon nombre de riverains, «pourquoi il n’y a pas de drains d’eau de part et d’autre côté et pourquoi les dimensions d’une route, plus grande par le passé, ont été si réduites».
«La plupart du personnel en action sont des jeunes habitant les environs»
Du côté des techniciens sur le chantier, on rassure. «Tout a été pris en compte», indique-t-on. Or, le chantier évolue et les maisons et autres éléments situés sur l’emprise sont plutôt esquivés, amenuisant parfois le tracé. Malgré ces assurances, on se demande si les experts en la matière, du ministère des Travaux publics, sont sur le terrain pour le contrôle de la qualité et du respect des normes des travaux. «Il y a du monde sur le site. On ne sait pas s’il y a des contrôleurs du ministère (NDLR Travaux publics). Parce qu’il ne faut pas qu’on fabrique n’importe quoi ici», a prévenu l’usager.
Au-delà de tout, les riverains qui en appelaient à une action louable du CTRI, applaudissent désormais des deux mains. «On peut se plaindre de la qualité des travaux, des manquements observables à l’œil nu, mais on est quand même fier. D’ici, la boue et la poussière ne seront qu’un lointain souvenir. Merci aux militaires qui agissent quand même», a dit une jeune dame du quartier.
Le plus de cette réhabilitation est l’embauche des jeunes désœuvrés et vacanciers du quartier. En dehors des techniciens chevronnés, la plupart du personnel en action sur ce chantier sont des jeunes habitants les environs. Toute chose permettant de les aider et de les éloigner de l’oisiveté et du chômage.
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