Au Gabon, les déséquilibres budgétaires se sont considérablement aggravés, selon le FMI
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu, le 24 mai dernier, la consultation au titre de l’Article IV avec le Gabon. Parmi les points relevés dans son rapport, on note que la reprise post-pandémie du Gabon a bien résisté aux chocs récents. Toutefois, l’institution financière indique que les perspectives économiques dépendront de la capacité des autorités à faire face aux risques, à corriger la position budgétaire et à faire des progrès sur les réformes relatives à la transparence et à la diversification.
Conformément aux dispositions de l’article IV de ses Statuts, le Fonds monétaire international (FMI) procède chaque année à des consultations bilatérales avec ses pays membres. Tel est le cas de la dernière mission qui s’est rendue en janvier dernier au Gabon pour recueillir des données économiques et financières et s’entretenir avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques mises en place. Le 24 mai dernier, le Conseil d’administration du FMI a donc achevé ses consultations de 2024 au titre de cet Article IV avec le Gabon. Plusieurs points sont relevés et présentent les perspectives économiques du pays qui contrastent quelques fois avec les données optimistes du département en charge de l’Économie et des Participations.
Après la période Covid-19, le FMI indique que la reprise au Gabon a bien résisté aux chocs récents. Si elle a traversé une période de ralentissement en 2023, à la suite d’une série de perturbations logistiques, d’incertitudes politiques, et de prix élevés du carburant pour les entreprises, elle devrait retrouver son niveau de croissance potentielle d’environ 3% cette année.
L’institution de Breton Woods indique, de même, dans son rapport que l’inflation a reculé pour se situer en dessous du plafond régional de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) de 3% et devrait rester en dessous de cet objectif en l’absence de chocs additionnels. «La position extérieure a également été soutenue par la dynamique des prix élevés du pétrole au cours des récentes années», explique le FMI qui fait remarquer que dans le même temps, «les déséquilibres budgétaires se sont considérablement aggravés : les importants déficits hors pétrole en 2022-2023 ont conduit à une accumulation rapide d’arriérés, ont porté la dette publique à environ 70% du PIB, au-dessus du plafond de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), et ont pesé sur l’accumulation des réserves».
Toute chose faisant dire à l’institution financière internationale que dans l’avenir, «les perspectives seraient confrontées à des risques majeurs». Ce qui contraste avec les chiffres et les affirmations des autorités du ministère de l’Économie, notamment quand on sait qu’elles déclaraient récemment que la dette gabonaise représente aujourd’hui 56 % de son produit intérieur brut (PIB) et que le service de la dette, ce que l’État gabonais doit payer cette année, représentait 60 % des ressources propres.
Le FMI fait en principe savoir que «les perspectives d’une diminution progressive de la richesse pétrolière pèsent sur les prévisions de croissance à long terme et sur la position extérieure, compte tenu d’une diversification encore modérée hors du secteur pétrolier».
Et la croissance devrait donc ralentir à environ 2% à long terme. Ce qui, selon l’institution, est insuffisant pour relancer le revenu par tête qui stagne depuis de longues décennies. Aussi, indique-t-elle, les excédents du compte courant devraient progressivement s’amenuiser.
«S’ils ne sont pas corrigés, les déséquilibres budgétaires créeront des risques de liquidité à court terme et des risques de viabilité de la dette à long terme, pouvant déstabiliser les perspectives macroéconomiques», prévient l’institution, insistant sur le fait que ces «perspectives économiques dépendront de la capacité des autorités à faire face à ces risques, à corriger la position budgétaire et faire des progrès sur les réformes relatives à la transparence et à la diversification».
1 Commentaire
C’est normal quand on ne planifie pas. On alloue un budget par exemple pour payer les Rappels de solde et après la Porte-parole dit que ce sera impossible et deux mois après so patron dit qu’on va payer. Et pourtant nous avons le Super Ministre Mouissi pour éviter ce désordre. Et comme dirait l’autre, »Chasser le naturel, il revient au galop ». D’où sort le fric des dons?