Gabon : L’agresseur nigérien du Village artisanal condamné à la perpétuité

Pour avoir agressé au couteau six ans plus tôt deux reporters danois sous fond de revendication islamiste, Arouna Adamou, un ressortissant nigérien, a écopé mercredi d’une peine de prison à perpétuité. Déçue du verdict, son avocate annonce un pourvoi en cassation.

Arouna Adamou face aux juges, le 22 mai 2024. © GabonReview (capture d’écran)

Ressortissant nigérien de 59 ans, Arouna Adamou a écopé de la prison à perpétuité au terme de son procès du mercredi 22 mai à Libreville. Âgé de 53 ans au moment des faits, en décembre 2017, il avait grièvement attaqué au couteau deux journalistes danois de la chaîne de télévision National Geographic qu’il avait pris pour des Américains. Au cri d’«Allah Akbar», l’homme dont l’état psychiatrique est douteux voulait leur faire payer le fait d’avoir déclaré Jérusalem capitale d’Israël et l’absence de considération des États-Unis pour les musulmans et la religion islamique.

Si son client a reconnu les faits à la barre, Me Annick Mba Mve n’a pas caché sa déception quant au manque d’empathie des magistrats. Elle assure que l’accusé n’est pas pénalement responsable en raison de l’abolition de son discernement au moment des faits. Plus de six ans après, Arouna Adamou présenterait encore quelques troubles psychiques.

«On n’a pas pris en compte le caractère psychiatrique de mon client. Lorsqu’il était à la barre, et même durant l’instruction du dossier, il sortait fortement qu’il souffrait de troubles mentaux. Il avait été victime d’une folie passagère. C’est quelqu’un qui vivait seul et qui n’avait ni amis ni attache», a déclaré l’avocate peu après le rendu du verdict. Son client a dit se pourvoir en cassation.

Pour rappel, Arouna Adamou avait quitté Booué (Ogooué-Ivindo) à la suite de la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël. La raison de son voyage pour Libreville était claire : s’attaquer à un Américain par vengeance. Les magistrats, qui n’ont vu aucune circonstance atténuante, ont donc conclu à la préméditation.