[Tribune] DNI / Vers la création d’un Haut-Commissariat en charge des projets de la Diaspora Gabonaise : une nécessité absolue
Alors que plus de 70 000 Gabonais vivent à l’étranger, leur attachement à leur patrie reste indéfectible. Le Dr Marie-Josée Ayi Ngomo, Coordinatrice Générale de la CDGMC-G10, met en lumière, ici, le rôle crucial de la diaspora dans le processus de transition politique du Gabon. Suite au Dialogue National Inclusif (DNI) tenu en avril 2024, la reconnaissance institutionnelle de la diaspora et la création d’un Haut-Commissariat pour les Projets de la Diaspora ont été actées. Ce pas historique vise à renforcer l’intégration des Gabonais de l’étranger dans la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays, tout en soutenant leurs initiatives entrepreneuriales et leurs projets de retour.
Si plus de 70,000 gabonais vivent à l’étranger, leur cœur et leur âme vibrent toujours avec leur pays, le Gabon. Que ce soit à travers les épreuves de la vie, les soutiens familiaux, les soubresauts de la vie politique ou les exploits de notre fameuse équipe nationale de football les panthères, les Gabonais d’ici et d’ailleurs restent à jamais soudés par une destinée commune. Mais comment matérialiser et rendre plus officiel ce lien national unique ? Les récents événements salvateurs ont rendu possible une solution et, tous ensemble, nous pouvons la concrétiser et en faire une réalité.
En effet, du 2 au 30 avril 2024, des représentants de la Diaspora gabonaise dans sa grande diversité ont participé au Dialogue national inclusif (DNI) sous un format inédit à l’invitation des autorités de la Transition. Il s’agit d’un événement politique majeur.
Cet événement est historique et inédit à plus d’un titre : Il y a d’abord le contexte dans lequel il survient, la transition politique faisant suite au coup d’état que les Gabonais préfèrent appeler coup de libération, survenu le 30 août 2023. Il y a ensuite son caractère inclusif totalisant 1742 participants, dont 600 commissaires de toutes catégories sociales, socio-professionnelles dont 23 sont issus de la Diaspora. Il y a enfin le contenu du Dialogue, adossé à la synthèse des 38 000 contributions venues du peuple gabonais (dont plus de 3000 issues de la diaspora) en réponse à l’appel des autorités qui voulaient connaître les préoccupations prioritaires des populations avant d’ouvrir l’immense chantier du relèvement du pays.
La couverture de l’événement par la presse écrite et audiovisuelle fut également sans précédent, de même que son écho médiatique avec plus de 25 000 personnes connectées chaque jour pour suivre l’évolution des assises.
Concernant la participation de la Diaspora à cette rencontre, il convient de souligner qu’elle a été totale, avec tous ses membres présents (dispatchés) dans les différentes commissions (économie, sociale et politique), les sous-commissions et une forte participation à l’organisation des assises.
Au-delà de la diversité des réflexions, notre organisation, la Confédération de la Diaspora Gabonaise Multi-continentale-G10 (CDGMC-G10) s’est donnée pour objectif principal depuis sa naissance en octobre 2023 d’obtenir pour l’ensemble de la Diaspora gabonaise une reconnaissance institutionnelle, la reconnaissance constitutionnelle étant déjà acquise à travers l’article 3 de la Constitution. Une telle reconnaissance a pour objectif de créer un cadre structurant et une organisation efficiente permettant une meilleure intégration des Gabonais de l’étranger dans la vie politique, économique, sociale et culturelle de notre pays. Les représentants de la CDGMC-G10, à savoir Dr Marie-Josée AYI NGOMO, Coordinatrice Générale de l’association a été membre de la Commission politique, et de la sous-commission souveraineté nationale, alors que Mme Adélaïde MBAZOGHE MBEGA, première gabonaise maire de France était affectée à la sous-commission réforme et organisation de l’État. Nos présentations et nos arguments ont permis de faire adhérer les autres membres du Dialogue national inclusif à la vision de la CDGMC G10 pour une reconnaissance institutionnelle de la Diaspora gabonaise.
Après d’excellents travaux, la reconnaissance institutionnelle de toute la Diaspora, ainsi que la création d’un Haut-commissariat dédié aux projets de la diaspora ont été validées en sous-commission puis en plénière, et finalement actée par le bureau national du dialogue. Cette reconnaissance institutionnelle est un premier pas historique qui a été franchi et qui sera matérialisé par la mise en place d’un cadre juridique dont les contours ont déjà fait l’objet d’une réflexion au sein de la confédération. Ce cadre juridique devra être néanmoins consensuel avec tous ceux de la Diaspora qui voudront bien s’impliquer.
Afin de soutenir ce nouvel élan, la création d’un organisme facilitateur autonome, indépendant de tout ministère, qui pourrait prendre la forme d’un Haut-Commissariat pour les Projets de la Diaspora (HCPD) est nécessaire pour ne pas dire cruciale sur le plan économique et social. Il s’agirait d’une organisation opérationnellement efficace et financièrement optimisée pour gérer les projets de la Diaspora que ce soient des projets de retour, des projets d’investissement ou encore des projets de transfert de compétences et de formation. Ce Haut-commissariat autonome serait un signal puissant en direction de la Diaspora gabonaise entrepreneuriale et de ses partenaires économiques. Ce Haut-Commissariat, pour gagner en efficacité, devrait être, naturellement, rattaché à la présidence de la République.
Le HCPD aura pour missions de :
- Faciliter des liens et des échanges entre les membres de la Diaspora et le Gabon, favorisant ainsi la collaboration économique, sociale et culturelle,
- Soutenir les Gabonais souhaitant rentrer au Gabon et les aider dans leurs démarches,
- Promouvoir l’investissement des membres de la Diaspora en encourageant et facilitant les investissements massifs directs, indirects, les transferts de fonds et les initiatives entrepreneuriales,
- Reconnaître et valoriser les contributions des membres de la Diaspora au Gabon et à l’étranger,
- Coordonner les initiatives visant à renforcer les liens entre la diaspora et le Gabon, en travaillant en partenariat avec d’autres institutions gouvernementales, des organisations internationales et des organisations de la société civile.
Cet organisme facilitateur autonome adopterait une organisation de type entrepreneurial qui serait souple, réactive, innovatrice, communicante, transparente, efficace et responsable. Des investissements économiques massifs ne pouvant se faire que dans un climat serein et de confiance partagée. Cet organisme se donne pour ambition de travailler en étroite harmonie avec les différents ministères et institutions de la République gabonaise.
La Confédération de la diaspora gabonaise multi-continentale-G10 reste convaincue que l’état d’esprit ayant prévalu au cours du DNI permettra de franchir cette dernière étape dans la nouvelle vision de la Diaspora gabonaise au prisme des intérêts supérieurs de la Nation.
Dr AYI NGOMO Marie-Josée
Coordinatrice générale de la CDGMC-G10
3 Commentaires
Les gabonais vivant à l’étranger devraient être des Conseillers au Commerce Extérieur chargés de trouver des investisseurs pour le Gabon ou apporter leur expérience au pays. La création d’un Département au Ministère des Affaires Etrangères chargé des Gabonais de l’Etranger fut l’idée de Akoma Mba.alors Conseiller du Ministre de la Refondation. Mais à ce jour à quoi a servi ce Département? Un bouffe-budget inutile
Il existe un département des gabonais de l’étranger aux Affaires Etrangères, donc un Haut Commissariat est inutile et redondant.
Il n’ y a aucune redondance car les attributions du haut commissariat n’ont RIEN à voir avec le role dévolue au MAE. Je précise qu’à l’heure actuel, des gabonais rentrent au pays sans soutien, veulent investir au pays sans soutien du MAE. Ce haut commissariat autonome sera un.organisle facilitateur.