Des bœufs tués au fusil de chasse à Léconi : Soupçons sur des Congolais
Au moment où le président de la Transition appelle ses compagnons d’armes à garantir la sécurité des Gabonais partout dans le pays, à Edjouangoulou (Léconi), dans la province du Haut-Ogooué, un propriétaire de ranch déplore la perte de ses bœufs tués au fusil de chasse et pointe, comme les populations, la porosité de la frontière entre le Gabon et le Congo Brazzaville.
L’alerte avait déjà été donnée sur GabonReview par le citoyen «OGF des Plateaux», qui se présente comme un observateur de la vie politique du Gabon, en plus d’être attaché à son département natal. Ces derniers jours, un fait pour le moins préoccupant s’est produit au Ranch ANDL d’Edjouangoulou, situé à 25 kilomètres de Léconi. Trois bœufs ont été tués au fusil de chasse et leurs restes enfuis dans le sol, comme pour les dissimuler. Si les auteurs de cet acte ne sont pas formellement connus à ce jour, Léonard Assongo, promoteur du ranch, est convaincu qu’il s’agit de ressortissants congolais , selon le témoignage qui a été fait par ses collaborateurs, le mercredi 10 avril.
L’entrepreneur gabonais, qui estime sa perte à plus d’un million de francs CFA pour chacun des trois bœufs, ce forfait a été rendu possible par la porosité de la frontière entre le Gabon et le Congo Brazzaville. Une situation pourtant décriée depuis de nombreuses années, mais qui semble ne pas préoccuper les autorités. Or, le patron du Ranch ANDL d’Edjouangoulou assure que les assaillants, sont originaires du village Mpori, une bourgade de la région congolaise de la Cuvette Ouest dont l’une des grandes villes est Okouoyo. Ils seraient entrés sur le territoire gabonais sur des motos, armés de fusils de chasse, sans craindre aucune interpellation, d’autant plus que sur l’axe Léconi-Mpori qu’ils ont emprunté (une suite de pistes en réalité), il n’existe aucun poste de contrôle. Arrivés sur les lieux bien après, et à la demande de la victime, les gendarmes de Léconi n’ont fait qu’enregistrer la découverte macabre. Une enquête a tout de même été ouverte.
Drogues et commerces divers
Tous les mercredis et samedis, selon une coutume désormais établie à Léconi, au grand dam des nationaux, des ressortissants congolais viennent écouler leurs produits (légumes, poisson, viande, etc.) du côté gabonais, souvent sans autorisation de la part des autorités locales. Des commerçants que l’on dit originaires de l’axe Léconi-Mbié et Léconi-Mpori au Congo. Seulement, beaucoup sur place estiment que le développement de leur petit commerce est également à l’origine de la prolifération de certaines dans la ville. Des drogues consommées particulièrement par les jeunes qui proviendraient du Congo Brazzaville par le biais des propriétaires des mobylettes (encore appelées Jarkata) de nationalité congolaise ou tchadienne. Ces produits illicites arriveraient au Gabon camouflés dans des denrées alimentaires livrées chaque semaine dans la ville de Léconi.
Les «Djabos», les Kobolos congolais, sont en effet devenus une préoccupation pour de nombreux parents à Léconi. Cette drogue dure est en passe de créer un véritable problème de sécurité publique dans cette partie du pays, préviennent-ils, invitant les autorités civiles et militaires de la commune à agir rapidement pour éviter l’escalade. Cette drogue est accessible à 500 francs CFA, vendue par certains élèves des écoles primaires pour leurs collègues des classes de CM, des élèves du lycée technologique et du collège Kakogho qui se ravitailleraient dans les boutiques tenues par des ressortissants tchadiens. Le produit serait également vendu au marché et dans certains bistrots de la ville. Le journal en ligne Ômitsâ s’en est d’ailleurs récemment fait l’écho.
«Fin-mars dernier, nous attirions déjà l’attention des plus hautes autorités du pays quant au danger réel que constitue la porosité de la frontière entre le Gabon et Congo Brazzaville, ainsi que la menace que représente l’immigration et l’installation clandestines des ressortissants congolais à Leconi. Au moment où notre pays écrit une nouvelle page de son histoire à travers le Dialogue national inclusif, le renforcement des mesures sécuritaires tout au long de nos frontières est une nécessité. Les faits survenus au Ranch ANDL d’Edjouangoulou, aussi petits soient-ils, pourraient être annonciateurs de quelque chose de plus préjudiciable à l’avenir si rien n’est fait», prévient Gervais Fabrice Odjouga journaliste reporter d’images, fils des Plateaux.
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