«You Me» : L’ode à l’amour, le nouveau tube de Nadège Mbadou
Après «Enchaîne-moi» en novembre 2023, la vedette de la musique gabonaise à la voix sublime et grave, l’artiste-chanteuse Nadège Mbadou annonce pour le 20 avril prochain la sortie d’un nouvel opus produit par le Studio Mandarine. Star gabonaise du Zouk et de la Kompa, elle revient sur la scène avec «You Me» -C’est moi- une ode à l’amour. Une nouvelle galette musicale dans laquelle elle prône, comme elle sait le faire, l’amour. Dans l’entretien ci-dessous, elle évoque les origines de ce single, les thématiques abordées et les difficultés liées à sa réalisation. Mais aussi, elle fait son coup de gueule concernant la place que doit mériter et occuper l’artiste au Gabon. Lecture !
GabonReview : Des rumeurs annoncent un évènement majeur de votre actualité, le 20 avril. Si vous confirmez, dites-nous de quoi il s’agit.
Nadège Mbadou : C’est vrai ! Le 20 avril, c’est la sortie de ma nouvelle chanson qui s’intitule You Me. Ce sera également la sortie officielle du clip sur toutes les plateformes de distribution nationale et internationale.
Le titre c’est ‘You Me’. Nous supposons que c’est en anglais…
(Rires) C’est la langue Téké (une langue gabonaise, NDLR). Cela signifie «C’est moi». Avec l’accent téké, c’est «You mè». Moi, j’ai préféré l’écrire en anglais. On pouvait aussi bien l’écrire en un seul mot «Youmè».
Pouvez-vous nous parler de l’inspiration derrière ce nouveau single, You Me, et les thèmes que vous explorez à travers cette chanson ? On vous connaît très glamour dans vos chansons. Est-ce la même chose ?
Oui, toujours ! Vous savez que je parle toujours d’amour dans mes chansons. Même quand c’est triste, généralement c’est toujours de l’amour que je parle. You Me est une ode à l’amour. Je parle en tant que femme. C’est la femme amoureuse comme toujours, mais qui tout simplement, se lève le matin et se rend compte qu’elle aime son mari, qu’elle l’aime tellement et trouve qu’il n’a plus le même regard. Il ne la regarde plus de la même manière. Ce n’est pas forcément mon cas. Mais elle a l’impression qu’il y a une espèce de routine qui s’est installée dans le couple et elle aimerait la casser en lui disant, c’est moi. You Me, celle que tu as choisie. L’amour inconditionnel. C’est moi, aussi belle qu’avant, si ce n’est encore plus jolie. Belle comme la lune. Ta femme choisie et amour inconditionnel. C’est tout simplement cela. La femme qui dit à son mari, je suis toujours là. C’est moi, You Me. Retourne-toi, c’est moi. C’est moi la plus belle et je reste la plus belle à tes yeux.
C’est une expérience vécue, une expérience personnelle ou juste une histoire ?
Vous savez, ce n’est jamais juste une histoire. C’est l’histoire de toutes les femmes comme ça peut être l’histoire de tous les hommes. Je ne veux pas dire que cette histoire m’est propre. Elle est propre à toutes les femmes, à tous les hommes, à toutes les personnes qui sont en couple, au foyer. Un matin, se dire : «mais oui, il ne me regarde plus de la même manière. Il ne me regarde plus. Il ne m’a pas dit que j’étais jolie ce matin». Juste de petites attentions comme ça, et puis on se dit «mais pourtant, ce matin, je me trouve très belle». Je suis sûre que vous-même, si vous êtes en couple, un jour, vous allez demander : «mais, comment tu me trouves ce matin ?» C’est donc tout simplement le vécu, je pense, de tout le monde, pas que le vécu de moi.
Le clip et la chanson sont produits ou tournés certainement au Gabon. Qu’est-ce que vous avez, par exemple, eu comme difficultés pour réaliser tout cela, pour faire ce chef-d’œuvre ?
Les difficultés, il y en a toujours, peu importe le domaine. Pour faire un clip vidéo au Gabon, ça demande des moyens. Mais on a fait comme d’habitude. On s’est un peu bagarré partout. On a pu avoir les moyens, parce que c’est surtout les moyens qu’il faut pour faire un clip. De nos jours, un clip, même aussi petit, même une petite publicité, coûte assez cher. Si on veut quelque chose de propre, ça coûte quand même.
J’ai eu la chance d’être entourée d’une très belle équipe, d’une équipe jeune, très dynamique. Et comme tout le monde le sait, moi, je suis coproduite. Je suis en coproduction. J’ai toujours été en coproduction avec le studio Mandarine, qui est ma maison de production, au départ. Malheureusement, son fondateur, Jean-Yves Messan, nous a quittés. Mais son fils, Norton Messan, le représente majestueusement. Ils se bagarrent tous pour qu’on ait les moyens pour réaliser ce que nous voulons. Cette fois-ci, on a eu la chance d’avoir le Complexe hôtelier de la Sablière (ex-Maisha), qui nous a suivis et qui nous a prêté ses locaux. On a vraiment eu cette chance. On aime aussi ça. On est dans le milieu, mais ça n’arrive pas souvent. Ça a été une très belle surprise. Je remercie énormément cet hôtel. Il nous a appris pour le déroulement de ce clip. Et éventuellement, tout le personnel. C’est un effort agréable.
En un mot, c’est un produit 100% gabonais !
C’est du 100% gabonais. Rien n’a été fait en extérieur. Enfin, le clip, les hommes, les montages : tout a été fait au Gabon, même la musique. Généralement, j’enregistre au Gabon. C’est vrai que je mixe au Gabon, mais je ne mastérise pas au Gabon. On mastérise toujours en France. Ici, on n’a pas les moyens de mastériser. Ce n’est pas qu’on ne le fait pas, mais on ne mastérise pas encore bien. Comme j’aime les choses bien faites, je mixe au Gabon et je mastérise en France.
Qu’espérez-vous susciter auprès de vos fans, auprès de vos mélomanes avec You Me ?
Je voudrais toujours, à travers mes chansons, susciter l’engouement à l’amour. L’amour de soi et de son prochain. L’amour de tout. Parce que la phrase que j’aime à dire, c’est «s’il n’y a plus d’amour, il n’y a plus rien dans le monde». Je suscite donc toujours cette envie.
Vous savez, souvent dans les couples, même dans les familles, des fois, c’est tendu. L’amour est obligé de se mettre au milieu. Si l’amour n’est pas l’arbitre, il ne peut plus y avoir quoi que ce soit. Je préfère susciter cet engouement à l’amour.
Le 20 avril prochain, après la sortie de ce clip sur toutes les plateformes, envisagez-vous des événements pour la promo ?
Il y a des radios, il y a des télés. Il y a tout ce qu’on a l’habitude de faire en termes de promotion. Et on a de très belles surprises à venir. Un concert qui va se passer le 18 mai. Et on le prépare quand même depuis un bon moment. Et il se fera à l’Institut français, en attendant d’autres dates.
Avez-vous quelque chose de plus à dire ?
Tout ce que je peux dire, c’est que nous prônons la valorisation de notre culture. Battons-non pour qu’elle existe toujours. Moins de politique pour nous, les gens des œuvres de l’esprit. Apportons beaucoup d’eau dans le moulin en prônant vraiment la culture au Gabon, parce que la culture gabonaise est immense. Elle est magnifique. Je suis, moi, dans le milieu depuis plus de 20 ans, et on nous envie beaucoup, cette culture que nous avons au Gabon.
Je demande donc qu’on ne nous étouffe pas, qu’on nous laisse nous exprimer au nom de la culture. Que l’on ne nous appelle pas, nous, seulement pour faire des meetings. Qu’on n’appelle pas les artistes quand on a seulement besoin d’eux. Il faut qu’on laisse les artistes s’exprimer, parce que c’est important. Nous avons un rôle d’ambassadeur. Et que si on est toujours appelé à des fins politiques, on ne peut pas aller loin. On ne peut pas aller ailleurs. Des fois, il y a des gens qui viennent au Gabon, qui viennent regarder un spectacle. Ils commencent à chercher, à regarder. Ils vont regarder votre CV, votre biographie. Vous voyez ce que je veux dire.
C’est un petit coup de gueule que je voudrais passer en disant : les artistes, travaillez ! Essayons de faire notre travail. Et dans nos cultures africaines, l’art, le chant, l’art oratoire, sont très important.
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