Insalubrité & pratiques douteuses à la mairie de Libreville : Rapontchombo au front
C’est un truisme de le dire. Libreville est sale ! La propreté de la capitale gabonaise est encore remise en cause par des immondices disséminées dans les rues bien loin des bacs à ordures et autres placements anarchiques sur le domaine communal. À qui la faute ? Alors que le délégué spécial en charge de la gestion de la commune de Libreville a lancé le grand ménage à travers l’opération Restauration de l’ordre urbain, l’on est bien tenté d’interroger la responsabilité des Librevillois plutôt tenaces en matière d’insalubrité et des agents municipaux parfois complices. L’équation à laquelle fait face Jude Ibrahim Rapontchombo.
Des sacs poubelles débordant bien loin des bacs à ordures, des sachets éventrés traînant ici et là, des maisons envahies d’herbes et mal entretenues, bien qu’habitées et situées en bordure de route, des garages anarchiques obstruant les voies, des voitures abandonnées et bien plus. Le constat est plus qu’évident : Libreville est sale. Du premier au sixième arrondissement, impossible de flâner sans se rendre compte qu’il y a «de plus en plus de déchets de tout ordre» dans la ville. De quoi donner de la nausée aux plus sensibles qui constatent pourtant qu’aux heures indiquées, les éboueurs s’adonnent tant bien que mal à leur tâche. «On travaille, mais ça ne change rien. On demande aux populations de bien jeter leurs ordures ils n’en font qu’à leur tête», a déclaré Stan, un éboueur pour qui la solution viendra du civisme des populations.
Pour discipliner les populations, les initiatives ne manquent pourtant pas
Depuis sa nomination à la tête de la mairie de Libreville, le délégué spécial, le général Jude Ibrahim Rapontchombo s’attèle pourtant à redonner à cette commune son éclat d’antan. Le 17 janvier, il lançait à juste titre l’opération « Restauration de l’ordre urbain » pour lutter contre l’occupation anarchique du domaine communal et l’incivisme des populations. Avec l’implication de tous les services municipaux concernés, il s’était employé à effectuer des descentes de terrain, afin de procéder à des opérations de sensibilisation et de déguerpissement des commerçants occupant la voie publique avant leur intensification par une série de mesures drastiques.
Alors que la même démarche a été adoptée pour la gestion des immondices via des spots pédagogiques insistant sur la façon d’emballer les ordures, les lieux de dépôt dits point d’apport volontaire, et la plage horaire indiquant le moment de les sortir (18h à 21h), les populations continuent de s’illustrer par des comportements inciviques. Face à ces recommandations pour garder la ville belle, propre et attrayante, elles semblent afficher leur ténacité en les passant outre. Certains préfèrent pour ainsi dire, se débarrasser de leurs ordures sur la voie publique. Particulièrement les commerçants qui installés de façon anarchique, auraient le blanc-seing de certains agents municipaux véreux. De quoi accentuer ce phénomène qui agace.
Des agents municipaux habitués aux «petits coups foireux»
Lors d’un tour de table réunissant le 5 avril 2024 plusieurs responsables des différents départements techniques concernés par la question parmi lesquels la direction générale du Cadastre, des transports, des infrastructures urbaines et la direction générale de l’Environnement, Jude Ibrahim Rapontchombo a recadré certains agents municipaux engagés dans le cadre de l’opération de Restauration de l’ordre urbain. Il les sommait fermement «d’abandonner les pratiques obsolètes qui obèrent le bon fonctionnement des opérations sur le terrain et contribuent à l’anarchie observée dans la capitale».
Une cabale est née depuis et à en croire des sources bien introduites à la mairie de Libreville, ce message n’a peut peut-être plu «à ceux qui sont réfractaires au changement de paradigme et de régime». Ces «habitués à des petits coups foireux et autres magouilles ayant plongé l’institution municipale dans les abysses», relève un agent municipal bien renseigné sur ces mauvaises tendances et pratiques. Soulignant que, le délégué spécial est tant bien que mal resté fidèle à la feuille de route qui lui a été assignée par le président de la Transition dès sa prise de fonction le 11 septembre 2023, il laisse entendre que Jude Ibrahim Rapontchombo, a sitôt après sa prise de fonction, renoué le dialogue avec les partenaires sociaux.
Dans la fourmilière ?
Si cette initiative a eu pour conséquence l’accalmie observée à la mairie de Libreville, il a tout aussi convoqué la mise en place d’une commission ad hoc en vue de l’application du nouveau système de rémunération des agents municipaux et redynamisé la coopération décentralisée avec en prime la signature d’un partenariat avec la ville Airaines, en France. «La grande satisfaction aura été surtout le retour des fonctionnaires à leurs administrations d’origine», a commenté l’agent municipal d’autant plus qu’il s’agit d’une vieille exigence des syndicats depuis les mandats précédents, que Jude Ibrahim Rapontchombo a réussi à mettre en application avec à la clé, la promotion des agents municipaux à des postes de responsabilité. Vraisemblablement, un coup de pied dans la fourmilière.
Ces heureuses mesures n’auraient pas plu à tout le monde. «Ceux qui ont perdu leur bifteck ne peuvent qu’être enragés, au point de vouloir ternir l’image de l’édile en treillis», a confié un autre agent municipal pour qui la stratégie arrêtée pour y arriver a été de faire croire que le délégué spécial «serait un incapable». Quoi de mieux que l’insalubrité légendaire de la capitale gabonaise ? Toutefois, pas assez pour entamer sa détermination face à cette question d’autant plus que selon certaines indiscrétions, Jude Ibrahim Rapontchombo poursuivra dans les prochaines semaines, l’opération de Restauration de l’ordre urbain. Ce, après avoir révisé certains pans. «Dommage que ses contempteurs sortent leur petite artillerie», a commenté l’agent municipal.
1 Commentaire
Il n’est pas à la hauteur c’est tout. Faudrait le changer car il atteint sa limite. Mettre quelqu’un de plus pragmatique et travailleur. Depuis qu’il est à la marie centrale, rien n’a bougé.