«Envahissement clandestin» : L’occupation congolaise inquiète à Leconi
D’emblée, il réfute toute dénonciation xénophobe, mais dit plutôt alerter sur la nécessité de mettre un terme à un phénomène mettant à mal l’intégrité territoriale du Gabon. Journaliste reporter d’images (JRI), par ailleurs fils de cette localité, dans la tribune libre ci-après adressée au président de la Transition, Gervais Fabrice Odjouga* s’inquiète de la recrudescence de l’immigration et l’installation clandestines des ressortissants congolais à Leconi, chef-lieu du département des Plateaux (Haut-Ogooué). Il redoute les conséquences de «cet envahissement clandestin».
Excellence Monsieur le Président de la Transition, chef de l’État
Le bitumage de la route Leconi-Kabala (26 kilomètres) autour des années 2010 par l’ancien régime avait suscité un réel espoir chez les populations du Département des Plateaux.
Pour elles, cette route devrait faciliter et favoriser, les échanges commerciaux et la libre circulation des biens et des personnes entre le Gabon et le Congo Brazzaville.
Financé par la BAD (Banque Africaine pour le Développement), ce projet visait entre autres l’amélioration des conditions de vie, la réduction de la pauvreté dans les localités situées dans cette partie de la province du Haut-Ogooué. Mieux, les deux pays frontaliers avaient même prévu un site devant abriter le marché de libre-échange.
Actuellement à Kabala, site prévu pour abriter ce marché, hormis quelques installations douanières, policières et autres encore en construction, aucun marché n’est visible, ni du côté gabonais ni du côté congolais.
Excellence Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’État
La route est modernisée, une zone de libre-échange devrait faire en sorte que nos villages bénéficient des effets corollaires liés à cette infrastructure.
La route étant un facteur de développement, les populations du Département des Plateaux espèrent que les nouvelles autorités(CTRI) feront tout pour la réalisation d’un marché moderne à Kabala.
Excellence Monsieur le Président de la Transition, chef de l’État
Les espaces transfrontaliers sont des lieux soumis à des mobilités permanentes, à la fois légales et illégales. Longue de près de 1 900 kilomètres, la dyade terrestre Gabon-Congo n’échappe pas à ces pratiques frontalières.
Situé justement à la frontière Gabon-Congo, aujourd’hui, le Département des Plateaux dans la Province du Haut-Ogooué n’échappe pas lui non plus à cette mobilité des populations.
Une mobilité souvent liée à la parenté clanique de la population locale, aux relations socioéconomiques à bas niveau, mais aussi du fait de la grande porosité des frontières du Gabon dans cette partie du pays. La perméabilité de la frontière Gabon-Congo dans le Département des Plateaux constitue désormais un danger pour les populations autochtones de la Commune de Leconi et ses environs.
Oui Excellence Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’État, les nombreuses pistes paysannes qui traversent cette ligne de démarcation interétatique, à travers les plaines des Hauts Plateaux Batéké, échappent généralement au contrôle des préposés à la frontière de Kabala.
En outre ces chemins favorisent le développement d’activités interlopes telles que les migrations illégales, le braconnage, l’exploitation, la contrebande, la fraude et le trafic des produits prohibés. La porosité de la frontière Gabon-Congo constitue le facteur majeur qui a favorisé l’installation illégale et anarchique des ressortissants congolais dans la commune de Leconi.
Excellence Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’État
Avant de poursuivre notre propos, nous souhaitons vous informer que cette lettre ne vise pas à aiguiser l’esprit de xénophobie dans le Département des Plateaux. Elle s’inscrit plutôt dans une démarche de prise de conscience collective pour attirer votre très Haute Attention sur une situation d’ensemble relative à l’immigration clandestine et ses corollaires qui s’accentuent à Leconi.
En effet, Excellence Monsieur le président de la Transition, Chef de l’État, l’immigration clandestine désigne le fait pour une personne ou un groupe de personnes étrangères à un État, de pénétrer et/ou de résider sur le territoire dudit État sans disposer d’aucune autorisation délivrée par des autorités compétentes. À Leconi dans le département des Plateaux nous vivons ce phénomène. Depuis plusieurs années, nous attirons l’attention de nos autorités locales, militaires et civiles sur ce phénomène aux allures inquiétantes. Car ces clandestins se sont approprié nos terres de façon irrégulière et cavalière.
Ce fléau est caractérisé aujourd’hui par la prolifération des zones sous-intégrés tels que les quartiers Lampes et Kinguele. Les causes de cette situation peuvent être à la fois endogènes et exogènes.
Comme le disait une parution locale, le journal ÔMITSÂ, dans son article N00463 du 20 février dernier, nous citons : «Hier, à des fins de manipulation électorale, beaucoup de nos autorités locales du défunt parti PDG ont favorisé l’acquisition frauduleuse d’actes de naissance et par conséquent de cartes d’identité sans suivre la procédure légale aux ‘frères d’à côté’».
Excellence Monsieur le Président de la Transition, chef de l’État
Voici l’une des causes de cette marée clandestine de ressortissants congolais à Leconi. Aujourd’hui le phénomène semble s’accélérer et cela devient préoccupant.
À Leconi, on ne sait plus qui est qui. Nous ne parlons pas de ceux qui se sont installés dans la ville, il y a des décennies. Mais de ces immigrés qui entrent à Leconi en jarkata (Motocycles) et s’installent clandestinement sans vergogne, s’appropriant de manière arrogante et illégale des parcelles ancestrales qui ne leur appartiennent pas.
Nous, populations du Département des Plateaux, n’ayant ni des villes de rechange, ni de pays de rechange attirons votre Très Haute Attention sur ce phénomène qui tire son origine qui tire son origine non seulement de l’incompétence des services en charge de la surveillance de nos frontières, mais aussi de notre administration centrale et décentralisée.
À Leconi, la mairie et la préfecture, ces deux administrations chargées de l’établissement des actes des naissances possèdent les agents qui sont payés à des monnaies des singes. Les agents municipaux et les secrétaires cantonaux à la préfecture sont payés en dessous du SMIG. Confrontés à une situation de précarité socio-économique, ses agents ont, semble-t-il, fini par développer des «techniques de survie», parmi lesquelles l’octroi des actes de naissance aux ressortissants congolais de façon illégale.
L’inaction des chefs des quartiers de la Commune de Leconi les rend coupables face au phénomène. Les chefs des quartiers assistent sans entreprendre une manœuvre de dénonciation, à la naissance des nouveaux quartiers créés par ces Congolais.
Excellence, Monsieur le Président de la Transition, chef de l’État
Le Gabon est, à bien des égards un havre de paix, sous-entendu par sa stabilité et une certaine réussite économique. Il reste un pays attractif aux yeux de nombreux immigrés.Le Département des Plateaux est une véritable porte d’entrée pour les immigrés. Le Gabon, dans le respect des conventions internationales est, sans nul doute, résolu à concilier d’être un pays ouvert au monde et celui d’être un pays qui protège ses citoyens. Et nous, populations de la Commune de Leconi sommes engagés à porter notre aide au Gouvernement de la Transition pour mettre un terme à cette immigration clandestine dans notre localité.
Nous sommes conscients que tout ne peut se dire ici. Mais comment faire pour vous partager les stratégies que nous pensons être à même de mettre un terme à ce phénomène ?
*Gervais Fabrice Odjouga, Journaliste reporter d’images. Observateur de la vie politique du Gabon. Fils du département des Plateaux.
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«Hier, à des fins de manipulation électorale, beaucoup de nos autorités locales du défunt parti PDG ont favorisé l’acquisition frauduleuse d’actes de naissance et par conséquent de cartes d’identité sans suivre la procédure légale aux ‘frères d’à côté’». Production par les plus autorités de la republique de décret de naturalisation ou certificat de nationalité frauduleux délivrés aussi pour contourner les dispositions du droit à l’embauche prioritaire ( département de Ndougou à Gamba).