Tortures, surpopulation carcérale, recours systématique à la prison… le Gabon n’a mis en pratique aucune des recommandations faites en 2013 par les experts des Nations Unies qui, au terme d’une seconde visite à Libreville 10 ans plus tard, se disent préoccupés par la question du respect des droits de l’homme dans le pays. Les nouvelles autorités sont invitées à faire mieux que les précédentes dans le domaine.

Les experts de l’ONU se disent profondément préoccupés par les conditions de détention au Gabon, notamment à la prison centrale de Libreville (photo). © D.R.

 

Ils n’ont pas tardé. Au terme de leur seconde visite effectuée au Gabon du 10 au 16 mars, les membres de la délégation du Sous-comité des Nations Unies pour la prévention de la torture (SPT) ont fait, mercredi 19 mars, leur compte rendu au siège du haut-commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme à Genève, en Suisse. Et celui-ci est loin d’être élogieux à l’endroit du pays qui, visiblement, n’a souhaité ni prendre en compte ni mettre en œuvre les recommandations faites par le même organisme en 2013, au point d’exprimer sa «profonde préoccupation».

Après avoir visité 18 lieux où des personnes sont privées de liberté, les experts ont d’ailleurs le sentiment que la situation des prévenus a empiré. La surpopulation carcérale, l’impunité des auteurs d’actes de torture et de mauvais traitements y ont toujours cours. Pour Abdallah Ounnir, chef de la délégation, il est primordial pour le Gabon de «s’attaquer de toute urgence à la surpopulation et aux horribles conditions dans les prisons et les lieux de garde à vue afin de mettre fin aux traitements cruels, inhumains et dégradants infligés aux personnes en détention».

Au nombre des critiques faites au pays, les experts citent «le recours systématique à la détention provisoire et sa durée excessivement longue», principale cause de la surpopulation carcérale. Le Sous-comité assure également que «les droits fondamentaux des personnes présumées innocentes sont bafoués par la lenteur de la justice», au point que plusieurs détenus sont souvent contraints d’attendre des années durant leur jugement dans les geôles.

Au Gabon, la délégation du SPT a effectué des visites inopinées dans des prisons, des commissariats, notamment ceux de la police judiciaire, de la gendarmerie nationale et de la Direction générale du contre-espionnage et de la sécurité militaire (B2). Elle s’est aussi rendue dans un établissement psychiatrique et un centre gériatrique de Libreville. Un rapport confidentiel contenant ses observations et recommandations sur la prévention de la torture, des mauvais traitements et l’amélioration des conditions de détention sera envoyé au gouvernement gabonais, annonce le SPT qui encourage les nouvelles autorités à rendre public ce document, comme l’ont fait leurs prédécesseurs. L’organisme onusien espère ainsi que cela facilitera la mise en œuvre des recommandations qui y sont inscrites.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Pendant ce temps les Bongo étaient plus affairés à siphonner l’économie nationale avec leur pieuvre Delta Synergie. Si pour eux les hommes libres n’étaient que des animaux dont le sort n’était pas plus important que leur ambition de déposséder et d’enrichissement démesurée, comment pouvaient-il voir les prisonniers comme des humains dont on a besoin d’assurer le bien etre et préserver la dignité.

    Avec des larmes pour la souffrance de ces compatriote, je dis merci a l’équipe de SOS prisonnier d’exister.

    C’est une honte de voir des humains traités ainsi dans un pays riche.

  2. Jean Jacques dit :

    Vous attendez qui ou quoi pour SANCTIONNER DES RÉPUBLIQUE DE BANANES, pas seulement les conditions de de détention, mais le mode des ARRESTATIONS PRATIQUÉ S PAR PUTISTHISTES AU POUVOIR. Il faut des sanctions l’embargo.Et les sanctions câblées les putschistes et leur ministre de justice.

  3. ACTU dit :

    Vous avez dit quoi L’ O N U mon œil , je rêve ou quoi?

    Ou étaient -ils quand Ali Bongo massacrait les gabonais?
    Cette O N U a même donner un siège au conseil des droits de l’homme .

    Elle existe pour quoi faire?

    L’ O N U devrait se préoccuper des palestiniens massacres , juste parce qu’ils demande leur indépendance vis a vis d’Israël .

    Ou était L’O N U lorsque la police française a charcuté les gilets jaunes . Certains ont perdu leurs membres (bras, œil, cotes,….)?

    • Jean Jacques dit :

      Votre prison parallèle B2,même à l’époque d’hitler on l’agent se présentait,son service, et motif d’arrestation.Au Gabon qu’arrete ,tu ne sais l’identité de l’agent,peut-être les bandits de la gare routière

  4. ACTU dit :

    @Jean Jacques

    Votre ami Marechal Petin a fait pire sans que la SDN (Ancêtre de l’ONU) ne dise un mot . Comme séquence la même idéologie continue avec vous , Jean Mari-Le Pen ,Eric Zemmour et j ‘en passe…
    Beaucoup de colabos sont responsables de l’arrestation d’honnêtes citoyens Européens et Français.

    Si vous avez des leçons a donner c’est au pouvoir Français actuel auquel vous devez donner vos leçons .Car beaucoup de gilets jaunes demandent justice en France aujourd’hui sans succes. Ou est l’O N U ?

    Un génocide se déroule en Palestine, que fait l’O N U ? Et que dit Eric Zemour, Sarkozy, Berard Henry Levy…..

  5. le nouveau dit :

    ACTU vous faites une fixette sur les français
    On est ici coutumier de ces obsessions, on parle ici des conditions de detention au Gabon
    et quiconque a affaire avec la prison du Gabon sait que nous devons modifier beaucoup de choses dans le traitement des prisonniers.
    Pourquoi ramenez vous ce pb à la France ?
    Etes vous capable de comprendre qu’un homme en prison n’ est pas toujours coupable?
    qu’il peut injustement attendre un jugement qui ne vient pas ?

    Qu’il peut etre tabassé et mal traité pour le plaisir de quelques gardiens ou de quelques commanditaires ??
    OIl est de notrer devoir de nettoyer la gouvernance du système carcéral
    et artretyez de nous bassiner avec la France ou l’ ONU

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