Regrettant leur exclusion aussi bien dans l’organisation que sur la scène au profit de leurs collègues originaires d’autres provinces, les artistes ogivins réunis en collectif ont attiré, mardi 12 mars, l’attention du président de la Transition, pour que le tir soit rectifié avant son arrivée annoncée dans l’Ogooué-Ivindo. Dans le viseur de ces artistes locaux : Délia Bilouni et Bung Pinz, collaborateurs du ministre de la Culture, accusés de les marginaliser.

Katia Mouniandzi brandissant l’affiche du concert, le 12 mars 2024 à Libreville. © GabonReview

 

Après quelques récriminations à leur encontre lors du Concert de la restauration du 31 décembre 2023 à Libreville, Délia Belouni Ndjally et Juste Parfait Moubamba dit Bung Pinz sont à nouveau la cible des artistes gabonais. Notamment, ceux de l’Ogooué-Ivindo réunis au sein d’un collectif. Les deux conseillers du ministre de la Culture de la Transition sont accusés de vouloir s’approprier l’organisation du concert dit de la Restauration qui sera organisé dans la foulée du séjour du président de la Transition dans la province de l’Ogooué-Ivindo. «Ils se sont présentés à nous disant qu’ils étaient mandatés par la présidence pour organiser le concert qui aura lieu à Makokou», a fait savoir le 12 mars, la présidente dudit collectif.

«Ils nous ont dit clairement que le président a exigé 10 artistes de l’Ogooué-Ivindo pour ce concert», a poursuivi Katia Mouniandzi. Pour l’arrivée de Brice Clotaire Oligui Nguema, une chanson dans laquelle interviennent 21 artistes locaux, a été composée. Soit, deux fois plus que le nombre qui aurait été exigé par le président de la Transition. «Si on exige 10 artistes, qui part et qui ne part pas ?», a interrogé Katia Mouniandzi. Deux courriers du cabinet du haut représentant du président de la Transition dans la province de l’Ogooué-Ivindo auraient été adressés à la présidence de la République et au ministère de la Culture pour impliquer le Collectif dans l’organisation de ce concert mais les consignes n’auraient pas été pris en compte.

Quelques artistes ogivins, le 12 mars 2024 à Libreville. © GabonReview

«Dans le Woleu-Ntem, il y avait 47 artistes locaux»

Les artistes ont découvert le 11 mars une affiche du concert sur laquelle se comptent à peine 9 artistes ogivins. «Tout le reste ce sont des artistes venus d’autres provinces», a regretté Katia M. «Nous artistes de l’Ogooué-Ivindo, nous refusons d’être traités comme des invités chez nous. Nous ne sommes pas d’accord avec la manière de faire de monsieur Juste Parfait et madame Délia», a-t-elle souligné exprimant la douleur des artistes de cette localité qui se disent marginalisés lors des différentes organisations dans le pays. Ils souhaitent être majoritaires à ce concert d’autant plus que dans l’Ogooué-Ivindo, «les populations écoutent plus les artistes locaux que ceux venus d’ailleurs». Le collectif a proposé que soient appelés 35 artistes ogivins.

25 devraient partir de Libreville et 10 pris sur place dans l’Ogooué-Ivindo. «Dans le Woleu-Ntem, c’est un fils et artiste de la province qui était à l’organisation du concert à Oyem. Là-bas ils ont emmené 47 artistes de la province. Pourquoi on impose à l’Ogooué-Ivindo 10 artistes ?», a relevé Katia Mouniandzi. Si les artistes ogivins ne sont pas majoritaires, ont souligné les concernés, le concert pourrait ne pas avoir lieu. «Nous n’avons aucunement l’intention de boycotter ce concert. C’est pour nous. Nous voulons juste être là, au centre de ce qui se fait. Nous voulons montrer à notre président que nous les artistes de l’Ogooué-Ivindo sommes là avec lui», a-t-elle déclaré. «Nous interpellons monsieur le président de la Transition, que les choses s’arrangent avant qu’on aille dans l’Ogooué-Ivindo», a-t-elle ajouté.

 
GR
 

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