Dialogue national inclusif : Farce ou véritable engagement ?
À quelques semaines du Dialogue national inclusif tant attendu, les conditions de préparation et d’organisation suscitent de vives critiques de la part des acteurs politiques et de la société civile. «Un manque de transparence et une absence de garanties de sécurité» remettent en question la légitimité et l’efficacité de cet événement crucial pour l’avenir du Gabon.
Alors que le Gabon s’apprête à entamer son Dialogue national inclusif censé réunir toutes les forces vives de la Nation pour discuter des enjeux majeurs de la reconstruction du pays, les conditions préalables à cet événement soulèvent de sérieuses interrogations quant à sa légitimité et son efficacité. Réunis le 9 mars 2024, au siège du parti Réagir, plusieurs partis politiques dont le Gabon nouveau, l’Union nationale (UN), le Parti du réveil citoyen (PRC), le Mouvement de redressement national (Morena), l’Alliance démocratique et républicaine (Adere), Pour le changement (PLC), le Parti des républicains indépendants (Pari) et les organisations de la société civile en l’occurrence le Consortium de la société civile pour la transparence électorale et la démocratie (Coted), le Copil Citoyen et la Dynamique unitaire ont exprimé leur profond mécontentement quant au schéma de l’organisation actuelle de cette rencontre.
Parmi les principales préoccupations évoquées, le manque flagrant de transparence dans les préparatifs de cet événement majeur est au cœur des critiques. «Pendant que les forces vives de la nation sont en attente des contours de ce dialogue, c’est-à-dire : le type, le format, les critères de participation, la portée juridique des résolutions, les participants s’étonnent de constater une résurrection, voire une réhabilitation du Parti démocratique gabonais (PDG) dont nous connaissons le rôle, la responsabilité dans la gestion calamiteuse et chaotique du pays qui a justifié l’intervention libératrice par les forces de défense et de sécurité», a fustigé la porte-parole du collectif, par ailleurs présidente exécutive de l’Adere, Armelle Doumalewa-Yembi Yembi.
À trois semaines d’avril, date présumée du début des discussions, cette opacité témoignerait, selon ces acteurs, d’une confiscation de l’organisation par les autorités gouvernementales, remettant en question la volonté réelle de favoriser un dialogue ouvert et inclusif.
De plus, pour ces derniers, le rôle controversé dans la gestion passée du pays par le PDG suscite de vives réactions. Pour beaucoup, inclure des acteurs ayant contribué aux maux du passé sans reconnaissance de leurs responsabilités ne saurait mener à un dialogue véritablement constructif. «Le peuple gabonais refuse catégoriquement de dialoguer avec ceux qu’il considère comme ses bourreaux d’hier, sans preuve de repentance ou de contrition», a martelé la porte-parole du collectif.
Face à ces préoccupations qui semblent toutes légitimes, les participants posent des préalables essentiels pour garantir l’intégrité et la pertinence de ce dialogue national. Ils réclament la mise en place d’une instance préparatoire indépendante, excluant toute influence gouvernementale, ainsi que des garanties de sécurité pour tous les participants avant, pendant et après ledit Dialogue. Ils exigent également la diffusion, en direct, des travaux afin d’assurer sa transparence et sa représentativité, ainsi que la liberté pour chaque parti politique et organisation de la société civile de désigner ses représentants.
Enfin, les participants exigent la tenue d’une réunion d’élaboration d’un Code d’engagement sur l’honneur et appellent à une participation patriotique désintéressée, rejetant tout versement de perdiems ou autres formes de rémunération, afin de préserver l’intégrité de cet événement crucial pour l’avenir du Gabon. «L’enjeu de la refondation du Gabon nouveau appelle à une participation patriotique désintéressée sans mercantilisme et opportunisme. L’intérêt supérieur de la Nation nous impose un consensus afin d’éviter les errements du passé», a conclu Armelle Doumalewa épse Yembi Yembi.
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[…] une approche globale et inclusive. Les réformes annoncées doivent être mises en œuvre de manière transparente et équitable, en veillant à ce que toutes les parties prenantes soient impliquées dans le processus. En outre, […]