Assala : comment Carlyle est parti de 628 millions à 1,3 milliard de dollars pour la vente de ses actions au Gabon
Acquises six ans plus tôt à près de 630 millions, les actions de l’investisseur américain gérées par Assala au Gabon lui ont permis d’obtenir 1,3 milliard de dollars à la revente au profit de la GOC. Un bénéfice qui s’explique par le développement opéré depuis 2017.
À la faveur de la signature du contrat d’achat d’actions («SPA») avec Carlyle, l’État gabonais, à travers sa société, Gabon Oil Company (GOC), a acquis jeudi 15 février 75% d’actions en plus dans Assala Energy. Une opération conclue à 1,3 milliard de dollars qui représente un sacré bénéfice pour le géant américain du capital-investissement. En 2017, CIEP, la branche énergétique non américaine de Carlyle, avait acquis les opérations vieillissantes de Shell au Gabon pour 628 millions de dollars.
Le 15 août 2023, Maurel & Prom avait conclu un deal avec le groupe pour 730 millions de dollars. L’opération comprenait également la reconduction d’une facilité de crédit de 600 millions de dollars. Le coup d’État survenu 15 jours plus tôt et surtout la préemption déclenchée par les nouvelles autorités en novembre 2023 ont fait échouer le SPA signé par la société française. Ce qui a permis à l’investisseur américain de revoir à la hausse le prix de revente de ses actions.
Si la GOC a dû payer aussi cher, c’est que depuis 2017, Assala a augmenté de 30% sa production au Gabon. Depuis l’acquisition des actifs de Shell jusqu’à leur première cession il y six mois, la société revendiquait 45 000 barils par jour. Elle a également augmenté la taille de ses réserves de pétrole et de gaz de 160% grâce à l’exploitation.
Pour l’heure, le deal passé entre GOC et Carlyle n’est pas totalement bouclé, puisque soumis à certaines conditions suspensives classiques avant sa finalisation.
4 Commentaires
715 milliards de franc CFA! combien cela va t-il rapporter à l’éatat ? il faut informer les actionnaires que sont le peulple Gabonais!
@abess,
C`est vraiment très difficile à dire.
Ce deal comporte beaucoup de risques.
L`État gabonais est maintenant comme on dit en anglais: « The Person-in-charge ».
Après avoir dépensé 715 milliards de FCFA, l’Etat gabonais devra maintenant s’occuper de tout dans Assala : salariés, retraités, équipement, environnement, management, logistique, exploration, production, etc…
Et nous savons tous que les capacités et compétences managériales de l’État gabonais sont … très catastrophiques 😀: CNSS, CNAMGS, SOGARA, Gabon Oil Company, SNI, ANUTTC, SEEG, etc..
Généralement, il est conseillé aux états de plutôt devenir un important actionnaire dans des sociétés.
Cela leur permet d’avoir une part importante du bénéfice de la société et aussi une place au conseil d’administration pour influencer les décisions.
Les États ont déjà d’autres engagements prioritaires et surtout nécessaires comme la fonction publique, la santé, l’éducation, les retraites, les routes, etc…
Le deal de l’État avec Ceca-Gadis par contre est meilleur car il comporte moins de risques.
L’ Etat gabonais est devenu actionnaire, mais ce n`est pas lui qui va gérer les CKDO.
Je tiens à préciser ici que ce n’est pas l’état qui sort le pognon pour le rachat mais la GOC. En effet, dans le code des hydrocarbures, en cas de cession d’un actif l’état peut faire valoir son droit de préemption, si il ne peut pas ,la GOC a 30 jours pour valoir son droit de préemption et c’est ce qui a été fait. Les gabonais doivent arrêter de faire la confusion, c’est la GOC qui achète et non l’état.
@Goita, merci. Et la GOC, ce n’est pas l’état ? Juste pour comprendre ?