Après 3 ans et 5 mois à la tête du Centre national des œuvres universitaires (CNOU), Jean Noël Eya Ndong a officiellement cédé son poste, le 13 février dernier. Ayant trouvé un CNOU «à l’agonie», l’homme dit avoir laissé une institution «qui se porte bien». S’il a jugé son bilan plutôt positif, il a dit souhaiter à son successeur de porter la structure encore plus loin.

Jean Noël Eya Ndong et Barry Aliou Mbia Kombe lors de la passation des charges. © D.R.

 

Nommé lors du Conseil des ministres du 7 février, le colonel des Eaux et forêts, Barry Aliou Mbia Kombe a officiellement pris ses fonctions de directeur général du Centre national des œuvres universitaires (CNOU), le 14 février au cours d’une cérémonie de passation des charges présidée par Jacob O. Ombaya, le conseiller technique du ministre de l’Enseignement supérieur. Il remplace à ce poste Jean Noël Eya Ndong qui à juste titre, a rappelé que cette cérémonie de passation des charges intervient cinq mois après les événements du 30 août 2023 marquant l’avènement du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) à la tête de l’État et trois ans et cinq mois après sa prise de fonction.

«Pour notre pays, ce processus historique se conjugue assurément avec le renouvellement des hommes en charge du management des organisations administratives et publiques», a déclaré Jean Noël Eya. Félicitant son successeur pour sa nomination, il lui a surtout fait savoir que le CNOU «aujourd’hui se porte bien». Lui et ses collaborateurs se sont pour ainsi dire, employés à refonder la crédibilité de cette institution auprès de ses partenaires financiers et techniques. Arrivé à sa tête en septembre 2020, dit avoir trouvé «un CNOU à l’agonie». A la clé, problèmes de restauration, campus fermés, personnel démotivé à cause des retards de salaires et de primes, CNOU en première page des médias pour surfacturation.

Fermeture esquivée

«Les autorités de l’époque proposaient même un plan social pour amorcer sa fermeture», a précisé le directeur général sortant assurant que le CNOU remplit désormais ses missions de prise en charge du social de l’étudiant avec les moyens disponible. Son budget est passé de 1,8 milliards en 2020 à 20 milliards de francs CFA en 2024 avec pour la première fois depuis longtemps un budget d’investissement qui devrait permettre d’améliorer l’offre en restauration pour l’atteinte de la production de 10 000 plats/jours contre 4 500 aujourd’hui. Ce conformément à l’objectif fixé par le Conseil d’administration de décembre dernier, de relancer l’hébergement des étudiants.

Sous sa gouvernance, la structure s’est dotée de plusieurs outils de gestion permettant une meilleure traçabilité des dépenses. Si avec ses équipes il envisageait d’aller «jusqu’à la certification de la sincérité et de la régularité des comptes afin de mieux rassurer les partenaires», il dit s’être employé à insérer les PME gabonaises dans l’approvisionnement en vivre frais et boitage. «Cette rubrique est restée aux mains des opérateurs étrangers depuis la création du CNOU», a précisé Jean Noël Eya. «A ce jour, nous comptons une quarantaine de PME gabonaises pour un chiffre d’affaires de plus de 3,5 milliards de francs CFA réalisé depuis 2021», s’est-il réjouit.

Jacob O. Ombaya transmettant les dossiers à Barry Aliou Mbia Kombe. © D.R.

Faire œuvre utile

Depuis décembre 2023, a-t-il annoncé, une commission d’experts est à l’œuvre pour étudier l’utilisation des produits locaux dans la restauration estudiantine. «Elle vous, DG, portera ses résolutions à la fin de ce mois», a-t-il dit à son successeur. Avec l’ambition de mettre ses cuisines aux normes internationales, le CNOU a également élaboré un projet de compagnonnage avec le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de Lille. Notamment, pour renforcement de capacités du personnel et l’offre d’une cuisine moderne avec une capacité de production de 3 000 plats par jour.

Démarrer en juillet 2023, ce projet s’accélère cette année avec l’équipement de la cuisine de l’Université des sciences de la santé (USS). «Chaque œuvre humaine est perfectible», a modestement rappelé Jean Noël Eya. L’homme s’en va du CNOU «avec le sentiment d’avoir quotidiennement fait acte de présence utile au bénéfice de notre pays le Gabon». Il a par ailleurs, dit resté disponible pour des précisions sur les décisions de gestion sous sa gouvernance tout en souhaitant à Barry Aliou Mbia Kombe, «de porter le CNOU encore plus loin et lui faire atteindre sa vitesse de croisière pour le plus grand bien de la jeune génération».

 

 
GR
 

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