Que se passe-t-il entre le Collège des délégués de Perenco et l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) ? Dans un courrier daté du 26 janvier, adressé à l’Inspecteur spécial chargé du secteur pétrolier, les délégués du personnel de la compagnie pétrolière dénoncent «l’atteinte au dialogue social» au sein de leur entreprise du fait des manœuvres initiées par le puissant syndicat du secte du pétrole. Ils invoquent des «entraves et interférences à l’activité du Collège des délégués du personnel légalement élus». 

Les délégués du personnel de Perenco font part de leur «frustration et mécontentement en raison des manœuvres de l’Onep». © D.R.

 

Le Collège des délégués de Perenco Oil & Gas Gabon (POGG) n’approuve pas les actions de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) au sein de leur entreprise. C’est du moins ce qu’il a récemment fait savoir à l’inspecteur spécial chargé du secteur pétrolier à Port-Gentil. Ces délégués rappellent à ce dernier qu’ils ont été élus et qu’ils sont ses principaux interlocuteurs et auxiliaires conformément au Code du travail et aux dispositions réglementaires en vigueur. 

Visiblement, l’Onep outrepasse son champ d’action au sein de Perenco. Sinon comment comprendre que les représentants du personnel de Perenco Oil & Gas Gabon dénoncent «l’atteinte au dialogue social» au regard des agissement de cette organisation syndicale dans leur entreprise. Dans le texte adressé à l’inspecteur spécial chargé du secteur pétrolier, ils font part de leur «frustration et mécontentement en raison des manœuvres de l’Onep». Des manœuvres qui, selon eux, «ont pour but inavoué de perturber la paix sociale matérialisée par un dialogue effectif et perpétuel entre la direction générale et les instances représentatives du personnel qui les incarnent en toute légitimité et toute légalité». 

«Au cours de la séance de travail tenue dans les locaux de l’immeuble POGG le 19 décembre 2023 entre l’Istrap, notre  syndicat Sap, les délégués du personnel et les représentants de la direction générale de POGG, nous avions pris soin de vous confirmer l’existence d’un climat social apaisé entre l’employeur et nous les représentants des travailleurs», ont fait savoir les délégués, s’interrogeant sur le fait que l’Inspection spéciale accorde «peu de crédit à l’Institution des délégués du personnel légalement élus au sein de POGG avec un taux de plus de 70% et plutôt accepter de discuter avec des individus qui n’ont ni la qualité, encore moins la légitimité pour s’exprimer et agir en lieu et place des employés de POGG». 

Là aussi, ils se questionnent sur la «pertinence d’une telle approche dant l’effet pervers serait d’ouvrir une boite de pandore et de créer un précédent». Pour eux, «cautionner une telle démarche serait faire le lit à tout genre de dérives et remettre en cause la légitimité de l’institution des délégués du personnel, avec comme conséquence la fragilisation du dialogue social en interne». 

Face à toutes ces remarques et observation, les délégués du personnel de Pérenco invitent l’Inspecteur spécial «à prendre ses responsabilités, en tant qu’Administration compétente et garante des normes du travail et de la paix sociale en entreprise». A cet effet, de par leur statut d’auxiliaires, ils rappellent qu’ils restent les «interlocuteurs privilégiés pour garantir un dialogue social apaisé, serin et constructif au sein» de leur entreprise. 

Selon l’Onep, des agents, placés auprès des opérateurs pétroliers, représentent plus de 60% des travailleurs du secteur pétrolier, donc près de 8000 emplois précarisés. Pour le même poste, ils perçoivent le quart ou le tiers de la rémunération d’un employé de l’entreprise pétrolière. Ils sont assujettis à des contrats d’un mois, plusieurs fois renouvelé au gré des deux parties. Or, la loi 20/2007 du 15 janvier 2008 définit le type de contrat et les avantages sociaux des travailleurs. Pour tous ces griefs, l’Onep annonçait une cascade de grèves dans le secteur pétrolier. Ce qui n’a inéluctablement pas été du goût des délégués de Perenco.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Eric dit :

    Quel climat social ? Les délégués qui se plaignent, actuellement, sont désavoué ms par ceux qu’ils disent représenter

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