Décentralisation : Oligui Nguema va-t-il procrastiner lui aussi ?
Plus d’une fois promise par son prédécesseur qui n’a jamais vraiment souhaité franchir le pas, la loi sur la décentralisation sera-t-elle enfin adoptée et promulguée par Brice Clotaire Oligui Nguema ? Le président de la Transition va-t-il lui aussi les repousser aux calendes grecques ? Les collectivités locales trépignent d’impatience.
Après avoir annoncé une réflexion du gouvernement sur les conditions d’application de la taxe sur la contribution foncière qui servira à financer le développement des collectivités locales, le général Brice Clotaire Oligui Nguema va-t-il franchir le pas dans l’adoption et la promulgation des lois ordinaires et des textes d’application de la loi organique n°001/2014 du 15 juin 2015 portant sur la décentralisation ? À travers le pays, les conseils municipaux et départementaux attendent de voir ce qu’il en sera. Si certains redoutent de voir le président de la Transition repousser aux calendes grecques son action en la matière, d’autres ont profité de la cérémonie de présentation des vœux de Nouvel An pour lui demander de se hâter. Il en va de la matérialisation de son principal projet : la construction du nouveau Gabon.
C’est urgent !
Au Sénat, on continue d’y voir une urgence. D’où la nouvelle interpellation faite au patron de l’Exécutif jeudi 4 janvier. Face au chef de file du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) au palais Rénovation, Paulette Missambo a en effet expliqué qu’«une véritable décentralisation» permettrait de «renforcer les pouvoirs des collectivités locales pour qu’elles prennent en charge leurs besoins spécifiques et les aspirations de (leurs) communautés». Le but étant, a soutenu la présidente du Sénat, «de promouvoir un développement harmonieux au plan économique, mais aussi social et culturel» du Gabon.
La patronne du palais Omar Bongo Ondimba a dit y voir un double avantage : celui de freiner l’exode rural causé par le chômage des jeunes et celui de valoriser le patrimoine naturel, culturel et immatériel du pays. «Ces deux aspects concourent à la construction d’une nation prospère et à la consolidation de notre identité nationale», a-t-elle soutenu.
Ne pas entacher son discours
À la Mairie de Libreville, on soutient aussi que «la décentralisation avancée devient un impératif d’urgence nationale». Mais le représentant des collectivités locales, lors de cette même cérémonie, a surtout mis en garde la première institution du pays contre le fait que l’entrave aux espoirs de développement suscités chez les populations par la loi sur la décentralisation entache la détermination exprimée dans son discours d’investiture et notamment son engagement à s’«atteler à donner à tous (les Gabonais) des raisons d’espérer à une vie meilleure».
Or, le général Judes Ibrahim Rapontchombo estime que les populations des collectivités locales méritent elles aussi le droit d’espérer à un mieux-être et au développement de leurs localités. Le Délégué spécial de la mairie de la commune de Libreville n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que les collectivités locales sont concernées par l’Agenda 2030 des Nations Unies qui ambitionne d’éradiquer les inégalités en termes de développement durable. L’édile les présente comme le centre de la transformation du Gabon.
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