UOB : des tenanciers de commerces en appellent au CTRI
Contraints par le Centre national des œuvres universitaires (CNOU) de fermer leurs espaces commerciaux, de jeunes entrepreneurs gabonais exerçant à l’Université Omar Bongo (UOB) craignent de ne pas bénéficier du projet de réaménagement annoncé il y a quelques mois par la structure et en appellent à l’intervention des militaires au pouvoir, brandissant leur souhait d’endiguer le chômage dans le pays.
Gérant d’un cybercafé bien connu et fréquenté par des milliers d’étudiants depuis son ouverture en 2003, JKN qui a requis l’anonymat pour s’éviter des représailles dit vivre des moments difficiles actuellement. Son activité commerciale, qui constituait sa principale entrée de revenus, est à l’arrêt depuis bientôt trois mois. Le CNOU a précédé à la fermeture de son cybercafé ainsi que celui d’autres entrepreneurs établis sous le restaurant universitaire de l’UOB, informe-t-il.
Contacté, le Centre incriminé confirme la fermeture plusieurs espaces commerciaux au sein de cette université, mais assure également qu’un préavis avait été adressé à chacun des tenanciers il y a huit mois environ. Un préavis auquel ces derniers n’ont pas souhaité se plier. «Le CNOU n’était pas notre bailleur, mais plutôt l’UOB. Et nos baux s’achèvent pour certains en 2025 et pour d’autres en 2026», explique JKN pour justifier leur refus. Le CNOU explique quant à lui que la fermeture de ces espaces est conforme au projet d’aménagement annoncé de longue date. L’objectif étant, selon la structure, de «mieux réorganiser l’activité dans ces box».
Appel au CTRI
Si l’affaire a été amenée devant la justice à l’initiative du CNOU qui a perdu en première instance sans pour autant que la victoire des accusés ne soit concrétiser au tribunal du commerce, l’agence judiciaire de l’État n’ayant pas été saisi, les tenanciers de cybercafés parmi lesquels quelques jeunes Gabonais ont multiplié les démarches ces dernières semaines pour espérer présenter leur situation aux nouvelles autorités du pays. Un courrier aurait déjà été adressé au ministre de l’Enseignement supérieur. Si le membre du gouvernement n’y a pas officiellement répondu, le groupe de commerçants assure s’être entretenu avec un de ses proches collaborateurs qui leur aurait promis de plaider en leur faveur.
«À l’heure actuelle, seuls deux cybercafés sont ouverts à l’UOB, dont celui de la mutuelle qui n’offre que très peu d’ordinateurs. Or, 40 000 étudiants pour deux cybercafés, voire un seul, ce n’est pas du tout évident au regard du nombre de services à fournir», estime le groupe qui estime que la décision du CNOU ne cadre pas avec l’ambition du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) d’endiguer le phénomène du chômage, notamment chez les jeunes Gabonais. Aussi invite-t-il les autorités à se pencher sur cette situation. Seulement, beaucoup, y compris les étudiants, pensent que ces espaces, bien qu’indispensables, ont besoin d’être mieux structurés pour un meilleur confort de travail.
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