Si celui de Djibloho, en Guinée équatoriale, ne s’est pas soldé par la levée des sanctions de la CEEAC contre le Gabon, le séjour new-yorkais du président de la Transition pourrait se révéler bien plus positif, d’autant qu’une rencontre est prévue ce lundi 18 décembre avec António Guterres, le secrétaire général des Nations-Unies.

Brice Clotaire Oligui Nguema, le 14 décembre 2023, en partance pour Malabo, en Guinée équatoriale. © Com. présidentielle

 

Déjà oublié le demi-échec de Djibloho (Guinée équatoriale) où s’est tenu, vendredi 15 décembre, le 5e sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Ce lundi 18 décembre, le général Brice Clotaire Oligui Nguema relance aux États-Unis sa campagne d’explication sur le bien-fondé du putsch opéré par l’ensemble des Forces de défense et de sécurité gabonaises, le 30 août dernier. Mais cette fois, le président de la Transition joue dans la cour des grands. Une rencontre en tête-à-tête est annoncée avec António Guterres.

Le numéro 1 gabonais est en effet attendu en début d’après-midi au siège des Nations-Unies à New York. L’entretien d’une heure, qui se déroulera dans le cabinet du patron de l’ONU, portera notamment sur la situation actuelle au Gabon depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, le chronogramme de la transition ainsi que sur la feuille de route du gouvernement récemment présentée au Parlement. Cette rencontre sera suivie d’une autre, toujours au siège des Nations-Unies, avec Denis Francis, président de l’Assemblée générale de l’ONU. Il s’agira pour Oligui Nguema de convaincre ses interlocuteurs de la bonne foi du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) qui envisage de se retirer en 2025 après l’organisation d’une concertation nationale et des élections.

Appuyer le discours de Ndong Sima 

Mais avant ces entretiens, le président de la Transition doit inaugurer, ce même lundi en matinée, les locaux de la Mission permanente du Gabon. Une cérémonie au cours de laquelle il devrait prononcer un discours avant de décorer le personnel diplomatique qu’il retrouvera à nouveau en soirée pour un dîner. Comme partout où il s’est rendu ces trois derniers mois, le Général de brigade échangera avec la diaspora gabonaise. Une rencontre prévue le mardi 19 décembre dès 10 heures à Armenian Hall.

Le séjour new-yorkais d’Oligui Nguema intervient plus de deux mois après la participation de Raymond Ndong Sima à la 78ᵉ Assemblée générale de l’ONU. En septembre dernier, à la tribune des Nations-Unies, le Premier ministre de transition était allé défendre le «coup d’État salutaire» opéré au Gabon et solliciter le soutien de la communauté internationale. Son patron y est pour appuyer son discours.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Mezzah dit :

    Je souhaite vivement que les sanctions infligées à mon pays soient levées pour que les gabonais puissent voir leurs conditions de vie s’améliorer.
    Mais avec beaucoup de lucidité je dois me rendre à l’évidence que le Président de la transition est fragilisé pour plusieurs raisons:
    1- c’est un militaire qui va se présenter devant les chevronnés de la politique, le risque d’un dérapage n’est pas à exclure.
    2- tout le monde sait qui est le vrai vainqueur de l’élection présidentielle au Gabon, l’institution de Bretton Woods pourra lui demander de restituer le pouvoir à qui de droit pour prouver sa sincérité
    3- le maintien en liberté et à des postes clés des personnes qui ont mis le pays à genoux reste incompréhensible aux yeux des institutions sous régionales et internationales. Comment accorder du crédit à quelqu’un dans ces conditions?
    4- enfin, la séquence ayant conduit à l’emprisonnement des syndicalistes avec l’humiliation qu’ils ont subie et les propos tenus par le Président ne peuvent pas rassurer l’ONU. Quid de l’adhésion populaire qui s’effrite de jour en jour.

    L’objectif premier du Président de la transition doit être de créer les conditions nécessaires à la bonne organisation de l’élection à venir. C’est sur ce terrain qu’il est attendu. Les dons par ci par là, les tournées provinciales, les sorties multiples sur le terrain, le « bipassage » du PM, tout ça ce sont des vieilles recettes du régime Bongo PDG. Ce n’est pas ce dont a besoin le peuple gabonais pour son essor vers la félicité.

  2. Lavue dit :

    Attention à ne pas faire la fine bouche. On aurait bien aimé entendre tous ceux qui critiquent aujourd’hui le Général OLIGUI si le PDG et ses délinquants avaient conservé le pouvoir. Qu’est-ce que ces organisations, CEEAC, ONU et autres ont fait en 2009 et 2016 quand les Gabonais ont été tués à la suite d’élections qui selon elles étaient démocratiques? Elles ont milité pour le maintien au pouvoir du perdant contre la volonté du peuple. C’est ça la démocratie qu’on impose? Est-ce qu’elles se rendent compte où cette situation a conduit le pays. Un pays que tous reconnaissent comme étant riche. Si la démocratie à l’occidental avec des civils doit nous conduire à cela, c’est niet. Les militaires devront encore leurs responsabilités et tant pour ces organisations qui ne représentent que les intérêts de groupuscules.

    Qui décident de ce qui est bon pour lui, le peuple lui-même dont ces organisations disent reconnaitre la souveraineté, ou font semblant de la reconnaître ou bien les principes édictés par ces organisations souvent financés par les occidentaux pour conserver leurs intérêts dans le monde. La démocratie à l’occidental n’est pas la panacée. Il y a beaucoup de pays qui émergent sans forcément user de la démocratie à l’occidental. Les occidentaux savent très bien qu’une prise de conscience de la libération des peuples africains par des personnes qui servent leurs intérêts n’est pas possible.

    Pourquoi soutiennent-ils les simulacres d’élections , les changements de constitutions, la longévité intolérable et les successions dynastiques des pays africains. C’est simplement pour continuer à embrouiller ces peuples, à les endormir et à les maintenir dans l’inconscience.

    Les civils ne sont pas plus patriotes que les militaires, on a vu ce que ces gens ont fait à s’aliénant de l’ancien colon. Le changement de mentalité ne saurait provenir des seuls civils. Les occidentaux le savent très bien, mais préfèrent imposer des principes dont les résultats en matière de progrès économiques et sociaux pour les pays sont malheureusement décriés.

    L’élection ne garantit en rien qu’on aura à la tête du pays un leader consciencieux et visionnaire, ça peut être un serviteur avant tout des intérêts extérieurs. Aujourd’hui en Afrique, la politique est devenue le métier préféré de plusieurs personnes (on a des ministres, des députés, des sénateurs à vie), à cause de la bêtise électorale dans laquelle on baigne avec le parti au pouvoir qui détient tous les sièges et qui coûte énormément cher au pays. Cela plaît aux Organisations internationales apparemment.
    Quelle comédie!

    OLIGUI n’a pas fait son coup d’Etat pour se conformer aux prescriptions des organisations internationales, mais pour répondre aux espoirs de son peuple. Rien ne devrait l’empêcher d’aller plus loin, si le peuple le veut, c’est lui qui est souverain et non toutes ces grandes organisations. N’ayons pas la mémoire courte. De Gaulle qui a dirigé la France après la deuxième Guerre mondiale était bien un Général. Ca n’a jamais choqué les Nations Unies ou déranger les Français, au contraire il a été érigé en héros national pou avoir libéré la France des puissants Allemands. Dans la médiocre CEAAC siègent des militaires reconvertis: SASSOU-NGUESSO, OBIANG NGUEMA, KAGAME, IDRISS DEBY, (tous arrivés par coup d’Etat au pouvoir, ou par fraudes massives aux élections cas de BIYA au Cameroun). Ces gens n’ont aucune légitimité. Mais tant qu’ils continueront de satisfaire aux intérêts occidentaux, ils connaîtront la tranquillité.

    OLIGUI risque d’être le bon exemple et ça personne n’en veut sans connaître quelle sera sa ligne. Il doit leur donner des garanties, comme s’il avait son coup pour eux et non pour le peuple le Gabonais.

    La Libération des consciences est encore longue tant que des générations d’Africains vont cohabiter au niveau du pouvoir.

  3. Jean Jacques dit :

    Olingui comme il a lu machiavel, c’est pas avec le secrétaire général de l’onu .le coup d’état c’est un CRIME EN DROIT INTERNATIONAL, et surtout Olingui n’a jamais présenté les fameuses fraudes électorales, coup de liberté n’existe pas, les milices tuent Olingui ne dit rien.
    La liberté du président Ali,
    Le traitement infligé aux agents de la seeg,
    Les prison arbitraire à la famille Bongo, Olingui ne peut pas justifier au nom de la corruption par ce que lui même son nom se retrouve dans les fichiers judiciaires américains pour la corruption.
    Environnement protection d’espèces Olingui a dit à mouila de tuer les éléphants. Le patron de l’onu sait que en face de lui ce n’est pas quelqu’un qui peut être Président du Gabon, il reprente un danger pour le pays.

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