Disparition : Paulin Obame Nguéma, ce Premier ministre tout en humilité

Le cœur vaillant de Paulin Obame Nguéma, ancien Premier ministre et médecin dévoué, a cessé de battre ce 11 décembre. Né le 28 décembre 1934, il a rendu son dernier souffle après une vie marquée par un engagement inébranlable envers le peuple et la médecine.

Paulin Obame Nguéma (1934-2023) : un homme d’état et médecin au service de son peuple. © D.R.

Ancien Premier ministre sous Omar Bongo, Paulin Obame Nguéma est décédé ce 11 décembre à son domicile du quartier Batterie IV à Libreville. Né le 28 décembre 1934 à Libreville, il souffrait de maladies de vieillesse et s’était récemment fait évacuer sanitairement en France d’où il est rentré, il y a deux semaines.

Sa carrière, couronnée par un mandat à la Primature d’octobre 1994 à janvier 1999, témoigne de sa capacité à rester fidèle à ses principes, même sous les feux de la rampe. Homme de discrétion et de retrait, il a toujours préféré se tenir loin de la mêlée, une caractéristique qui s’est accentuée au fil des années. Son refus de prendre la tête de la Fédération gabonaise de football malgré sa passion pour le sport et son retrait progressif de la vie politique active auront parfaitement illustré son désir de laisser la place aux générations futures.

Obame Nguéma, qui a reçu sa formation médicale à Bordeaux dans les années 1950, est rentré au Gabon à la fin des années 1960, appelé par le président Omar Bongo pour contribuer au développement du pays. En 1994, suite aux «Accords de Paris» entre pouvoir et opposition, Bongo Ondimba l’avait nommé Premier ministre pour mener le dialogue politique, fonction qu’il assuma pendant 5 ans. Il fit preuve d’ouverture, organisant des élections remportées par l’opposition en 1997. Ainsi, sous son leadership, ces élections ont marqué un tournant pour la démocratie dans le pays, démontrant un engagement envers l’impartialité et la transparence.

Au-delà de la politique, Paulin Obame Nguéma était avant tout un médecin dévoué. Même en tant que Premier ministre, il trouvait le temps de continuer à pratiquer la médecine et d’enseigner à la faculté de médecine de Libreville. On le voyait arpenter les quartiers de la capitale en tenue simple, toujours prêt à prodiguer quelques soins au Centre de santé (PMI) de La Peyrie quand il ne dirigeait pas les affaires de l’État. Cette bonhomie, loin des ors du pouvoir, lui valut l’affection des plus modestes. Discret malgré son rang, il refusa plusieurs marques d’honneur après 2006, ne demandant qu’à redevenir simple praticien.

Paulin Obame Nguéma laisse derrière lui un exemple de service public et d’humanité. Sa disparition marque également la fin d’une ère pour le Gabon. Il s’éteint après une vie dédiée au service de son pays et à la médecine, laissant derrière lui le souvenir du dévouement et de l’intégrité. Il avait 88 ans.