À l’instar de la communauté internationale, le Gabon célèbrera ce mardi 5 décembre la Journée mondiale des sols sous le thème «Les sols et l’eau, sources de vie». Prononçant son discours de circonstance, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a rappelé l’importance des sols en tant que contributeur essentiel à la communauté humaine.

Jonathan Ignoumba prononçant son discours, le 4 décembre 2023. © Gabonreview

 

Face au changement climatique et à l’activité humaine, a indiqué le ministre de l’Agriculture lors de son discours sur la journée mondiale des sols, «nos sols se dégradent, ce qui entraîne une pression excessive sur nos ressources en eau». Comme bien d’autres pays, le Gabon célèbrera le 5 décembre cette journée sous le thème «Les sols et l’eau, sources de vie». Pour Jonathan Ignoumba, l’idée est de sensibiliser à l’importance et à la relation entre le sol et l’eau pour parvenir à des systèmes agroalimentaires durables et résilients. «Plus de 95% de notre alimentation provient de ces deux ressources fondamentales», a dit Jonathan Ignoumba.

Le sol une ressource naturelle épuisable

Les pratiques de gestion durable des sols réduisent aussi bien l’érosion que la pollution autant qu’elles améliorent l’infiltration et le stockage de l’eau avec en prime, la préservation de la biodiversité, l’amélioration de la fertilité, la contribution au piégeage du carbone jouant un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique. Alors que les sols ont souvent été considérés comme une ressource abondante et inépuisable, Jonathan Ignoumba souligne que «le sol constitue plutôt une ressource naturelle limitée qui n’est pas renouvelable à l’échelle d’une vie humaine». Pourtant, sa dégradation s’accentue. Au Gabon, les causes de cette dégradation vont de l’exploitation minière, la foresterie, à l’agriculture et l’urbanisation.

Mais aussi, les déchets ménagers et industriels. «La dégradation des sols affecte la sécurité alimentaire en réduisant le rendement et la qualité des cultures», a alerté le ministre de l’Agriculture pour qui il est essentiel de prendre des mesures proactives afin de sauvegarder les sols et l’eau pour les générations futures. Ce, à travers des pratiques efficaces de gestion de l’humidité du sol d’autant plus que les systèmes d’agriculture pluviale représentent 80% des terres cultivées et contribuent à 60% de la production alimentaire mondiale. «La gestion durable des soles est essentielle pour améliorer la productivité de l’eau dans les systèmes irrigués», a déclaré Jonathan Ignoumba.

L’invite aux chercheurs

«Les mauvaises pratiques de gestion des sols et de l’eau ont une incidence sur l’érosion, la biodiversité et la fertilité des sols ainsi que sur la qualité et la quantité de l’eau», a rappelé le ministre soulignant que l’élévation du niveau de la mer contribue au recul des terres augmentant le risque de salinisation et de sodification des sols. Ce qui peut avoir un impact négatif sur la productivité agricole. Au Gabon, a-t-il fait savoir, des initiatives ont été entreprises pour améliorer la santé des sols ou éviter la dégradation. Entre autres, avec l’Institut gabonais d’agriculture et de développement (Igad) pour un projet de cultures sous couvert végétal de légumineuses, la FAO pour la formation des paysans à l’abattage raisonné.

L’adoption de la norme RSPO dans le cadre du développement durable de l’huile de palme ; la prise d’un décret portant directive nationale de développement du palmier à huile durable ; la création de quatorze Zones agricoles à forte productivité (ZAP). «J’invite à l’occasion nos chercheurs à travailler à la recherche des techniques innovantes qui aideront à fixer davantage nos paysans», a déclaré Jonathan Ignoumba invitant tout aussi à faire des ZAP des lieux par excellence de l’expérimentation de leurs résultats et appelant à un changement de comportements vis-à-vis de la dégradations des sols. «Avec des sols sains, nous accélérons les progrès en ce qui concerne le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de paris sur les changements climatiques», a dit Jonathan Ignoumba.

 
GR
 

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