Gab’Oil, un pollueur ? La société d’État s’en défend
S’il reconnaît un incident survenu dans la nuit du 17 novembre dernier à sa station-service dans la commune d’Akanda, le distributeur de produits pétroliers, filiale de Gabon Oil Company (GOC), assure également avoir pris toutes les dispositions visant à en limiter les risques et d’en avoir informé les autorités compétentes. Chose plutôt rare dans un secteur où les actes de pollution sont souvent couverts.
Objet d’accusations ces derniers jours sur les réseaux sociaux relayés par certains médias, Gab’Oil a consenti à reconnaître publiquement qu’un incident est bel et bien survenu sur les installations de sa station-service d’Avorbam-Jiji, dans la commune d’Akanda, dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 novembre 2023. Le communiqué publié cette semaine dans le quotidien l’Union évoque le «dysfonctionnement d’un équipement de piste qui a causé un certain nombre de désagréments». En réalité, il s’agit d’un déversement de carburant sur la piste ayant occasionné le rejet d’hydrocarbures dans un caniveau public à proximité. Ce qui a aussitôt fait réagir les populations alentours.
Joint par Gabonreview, le distributeur de produits pétroliers, filiale de Gabon Oil Company (GOC), se défend d’avoir délibérément pollué le site et explique que l’incident est survenu lors du test de son équipement de distribution des hydrocarbures avant l’inauguration prévue prochainement. Au cours de cette opération, un des outils testés a montré un dysfonctionnement, d’où la fuite de carburant enregistré.
Les services compétents saisis pour ce cas pas si rare dans le secteur
«Nous vous assurons qu’à l’heure actuelle, les autorités administratives ont été informées et que toutes les dispositions ont été prises en vue d’y remédier», lit-on dans le communiqué de l’entreprise. Mais mieux encore, à Gab’Oil, on soutient avoir saisi la direction générale des Laboratoires (DGEL), entité du ministère du Pétrole, afin d’effectuer des prélèvements tout au long du caniveau et de procéder à des analyses. En attendant, l’entreprise étatique a lancé une opération de curage du caniveau impacté, procédé à la vidange du séparateur des hydrocarbures, inspecté de fond en comble ses différents équipements et procéder au remplacement de ceux qu’elle a jugés défectueux. Des actions censées convaincre les riverains et ses clients du respect de la RSE.
Au siège social de Batterie 4, loin de minimiser l’incident du 17 novembre, on souhaite tout de même indiquer que celui-ci n’est pas le premier enregistré dans le secteur, en témoignent les constatations faites par la DGEL lors de sa dernière mission de contrôle sur toute l’étendue du territoire national, il y a quelques mois. «Plusieurs cas similaires ont déjà été enregistrés chez d’autres leaders locaux de distribution de produits pétroliers sans pour autant que ces derniers n’aient entrepris la moindre démarche visant à circonscrire le problème rapidement et à discuter avec les populations riveraines pour les rassurer», confie un agent.
Officiellement, les autorités compétentes saisies dans le cadre de cette affaire n’ont pas réagi. Est-ce à dire que l’incident est clos et que Gab’Oil s’est montrée assez convaincante dans son traitement du problème ?
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