Gabon : 8 mois après, les rescapés de l’Esther Miracle s’en remettent au CTRI
S’il est un fait qui a marqué le Gabon en 2023, c’est bien le naufrage du navire Esther Miracle de la compagnie Royal Cost Marine, le 9 mars dernier. 8 mois après ce drame ayant secoué tout le pays, les rescapés et les représentants des disparus interpellent les responsables du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) afin que «justice soit faite pour la paix des familles endeuillées et que les préjudices soient réparés».
Le naufrage du bateau Esther Miracle restera à jamais dans la mémoire collective au Gabon et même au-delà du pays. Dans la nuit du 9 au 10 mars 2023, cette embarcation de la compagnie Royal Cost Marine avait enregistré une avarie ayant entrainé la mort de 30 personnes. Le bilan officiel faisait en effet état 30 morts, 7 disparus et 124 rescapés. Depuis cette date, des choses et d’autres ont été faites par le gouvernement déchu. Mais tout cela est présenté comme «insuffisant» par les rescapés et les représentants des familles endeuillées par cette catastrophe.
S’estimant avoir été abandonnés à leur sort, notamment par l’ancien régime, les membres du Collectif des rescapés et des familles endeuillées en appellent désormais au gouvernement de la Transition. Lors d’une récente sortie face à la presse, ils ont demandé «l’intervention des nouvelles autorités du pays». «Il est impossible d’avoir eu ce naufrage au Gabon et faire comme s’il n’y avait jamais eu de naufrage dans notre pays. C’est impossible ! C’est inscrit dans notre histoire, c’est inscrit dans notre océan. C’est inscrit sur notre sol. Il n’est pas possible de faire semblant», a déclaré le porte-parole du Collectif.
Lors de leur déclaration, le collectif a demandé au président de la Transition «d’accorder un peu plus d’attention à cette affaire qui a endeuillé les Gabonais». Pour le porte-parole, «le deuil ne concernait pas que ceux qui ont directement perdu quelqu’un. Tout le monde a été affecté. Tout le monde a été meurtri par cette affaire».
«Nous avons un exemple. Nous allions à un mariage, il y avait des cotisations de famille de 1 million 700 mille francs CFA. De l’argent qui n’a jamais été restitué alors qu’il a été retrouvé dans le téléphone, Airtel Money de la personne qui le gardait. Autant de cas à résoudre», a-t-il dit.
Le Collectif souligne qu’ils ne revendiquent pas seulement les indemnisations. «Il n’y a pas que la question pécuniaire. Au-dessus de la question pécuniaire, il y a notre santé. Quel est l’état de notre santé actuellement ? Qui de l’État gabonais ou de Royal Coast Marine s’en préoccupe ? Personne !» ont fustigé les rescapés et les représentants des familles endeuillées, faisant observer qu’ils sont abandonnés à eux-mêmes. «Nous pleurons nos familles et le traumatisme est toujours présent dans nos esprits. Nous voulons que Justice soit faite pour la paix des familles endeuillées», s’en remettent-ils aux autorités de la Transition.
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