Albert Yangari Ngoruma tire sa révérence
Albert Yangari Ngoruma, ancien directeur de la publication du quotidien L’Union et ancien ministre gabonais, est décédé ce samedi 18 novembre 2023 à l’âge de 80 ans. En bien d’aspects, il aura symbolisé l’effervescence multiforme du boom pétrolier des années 70 au Gabon et marqué les esprits par sa gestion inédite du quotidien L’Union.
Albert Yangari Ngoruma est décédé ce 18 novembre 2023, dans la matinée à la Polyclinique El Rapha à Libreville. Victime d’un accident cardiovasculaire (AVC) il y a moins d’une année, il était en proie à d’autres morbidités tel que le diabète.
Le quotidien L’Union
Journaliste, il a été Directeur général de la RTG1, Directeur général et Directeur de publication du journal L’Union, alors pro-gouvernemental. «C’était un journaliste à l’ancienne, très regardant sur la déontologie et l’éthique mais laissant libre cours aux journalistes qu’il supervisait», dit de lui Abel Mimongo, journaliste au service politique de L’Union. A ce sujet, on se souviendra notamment, après la mort d’Omar Bongo, de la période de transition de 2009 «durant laquelle le quotidien L’Union s’était démarqué : censé être progouvernemental, le journal critiquait sérieusement le gouvernement. Pour les membres de la rédaction, c’était un père de famille, un protecteur surtout. Il n’a jamais livré ses journalistes lorsque le pouvoir demandait des comptes comme l’ont fait nombreux de ses prédécesseurs hormis Ngoyo Moussavou. Durant cette période, par exemple, il avait notamment couvert Jonas Moulenda dont le reportage, «Je reviens de Port-Gentil», sur les violences postélectorales de 2009, était controversé et pas du tout du goût de ceux qui avaient été proclamés élus», se souvient Abel Mimongo.
Yangari Ngoruma aura également servi à la présidence de la République sous Omar Bongo comme directeur adjoint de Cabinet privé, avant d’entrer au gouvernement comme Secrétaire d’État aux Relations publiques, puis Secrétaire d’État chargé du Tourisme.
Symbole du boum pétrolier des 70’s
Il aura par ailleurs symbolisé le bouillonnement des 70’s sous Omar Bongo, avec l’entourage et la famille de qui il avait tissé la proximité. Il aura également « compté dans l’animation et la vie du milieu des arts, des lettres et de la communication. C’était un symbole années fastes du boom pétrolier des années 70, après l’OUA 77», dit de lui un témoin de l’histoire.
Anthropologue, il publie en 2020, un «Dictionnaire sur les noms de la communauté Ungom du Gabon», en collaboration avec Paul Achille Mavoungou. Salué par les préfaciers, l’ouvrage compile les noms et leur origine, illustrant la complexité du système de dénomination anthroponymique Ungom et révèle l’identité et le patrimoine de cette ethnie gabonaise plus connue sous la dénomination d’«Akélé». Auparavant, en 1984, il avait publié «Le Gabon d’aujourd’hui : ressources naturelles et humaines». Ouvrage de référence pour les professionnels du tourisme et de la communication, le livre traite de l’ensemble des grands sujets sur l’histoire et sur les réalités du Gabon en 1985.
Clair-obscur politique
Albert Yangari Ngoruma aura également «incarné le côté clair-obscur de la politique gabonaise, marquée par des retournements de veste. Il pouvait être officiellement dans l’opposition en même temps qu’il continuait à frayer, en privé, avec le camp d’en face», dit d’Albert Yangari un ancien journaliste politique de L’Union. En 1990, il rejoint les forces de l’opposition, et crée, avec Jules Bourdès Ogouliguendé, le parti Congrès pour la Démocratie et la Justice (CDJ). Lors de l’élection présidentielle de 2016, il soutient Jean Ping. On retiendra qu’à la différence d’autres anciens caciques du PDG, il n’a jamais fait le choix de revenir à l’ancien parti unique.
L’opposition et le Gabon perdent un homme entier, au parler vrai, qui, jamais, n’usait de la langue de bois. Né le 19 juillet 1943 à Franceville, il avait 80 ans.
2 Commentaires
Les petits cancres qui passaient leur temps à se moquez l’état du président Ali,tout simplement la haine, cynisme, les poste et les biens, faux opposants affamés, société civile, Ativistes, président,militaires, pasteur, vous oubliez que tout restera un jour. On dit tel député salaire lui seul 4millions/mois le reste de la population ne mange pas,les autorites actuelles 80% ont déjà changé les domiciles pour fuir voisins pauvres, 20% donnent les consignes que si les voisins me demandent dites que je suis en mission, Tout ça restera si les politiciens avaient le payer la mort ils allaient le faire.
Bjr. Amen.