Lors de la récente célébration à Libreville du 48e anniversaire de l’Indépendance de l’Angola, aucun représentant officiel de la présidence de la République ni du gouvernement du Gabon n’était présent. Une absence remarquée qui pourrait s’expliquer par le fait que João Manuel Gonçalves Lourenço, le président angolais, n’a pas encore reçu Brice Clotaire Oligui Nguema qui œuvre depuis plus de deux mois à faire reconnaître son nouveau statut à la tête de son pays après le coup d’État du 30 août dernier.

Aucun représentant officiel du Gabon aux côtés de Lizeth Pena, le 10 novembre 2023, pour les 48 ans d’Indépendance de l’Angola. © D.R.

 

Co-signataires, en décembre 2022, d’un mémorandum d’entente pour les consultations politiques régulières, Libreville et Luanda seraient-elles fâchées ? La cause de cette brouille supposée serait-elle liée au coup d’État du 30 août dernier au Gabon ? Si rien ne permet de soutenir fermement cette hypothèse, il n’en demeure pas moins que l’absence d’officiels gabonais lors de la célébration, vendredi 10 novembre, du 48e anniversaire de l’Indépendance de l’Angola n’est pas passée inaperçue. On n’était pas loin de l’incident diplomatique.

Attendu plusieurs heures durant à la cérémonie à laquelle il avait officiellement été convié, Hermann Immongault, qui était censé représenter le ministre des Affaires étrangères Régis Onanga Ndiaye, n’est pas arrivé. Annoncé pour représenter le représentant, le secrétaire général du ministère dont il a la charge ne s’est pas non plus pointé. Pendant son adresse à ses convives, Lizeth Pen, l’ambassadrice de l’Angola au Gabon, s’est bien gardée d’expliquer cette absence d’officiels gabonais. Ce qui n’a pas empêché des interprétations de la part de certains observateurs qui y voient une réponse des autorités gabonaises à la non-reconnaissance par leurs homologues angolais de la Transition au Gabon.

En effet, si le nouvel homme fort de Libreville multiplie les visites dans la sous-région depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, il n’est pas parvenu à rencontrer João Manuel Gonçalves Lourenço. Le président de l’Angola refuserait-il de reconnaître son statut de chef de l’État ? S’agirait-il d’un simple problème d’agenda comme l’évoquent des sources ? Il n’en demeure pas moins qu’aucun émissaire de Luanda n’a été reçu au palais Rénovation… du moins, pas officiellement. Le dernier échange entre les deux parties date de la rencontre, le 24 août dernier à Luanda, entre l’ambassadeur du Gabon et le ministre angolais des Relations extérieures. Les deux hommes avaient discuté des questions de coopération entre leurs deux pays. Une coopération dont Lizeth Pena souhaite le renforcement, en raison de «l’amitié indéfectible» qui unit le Gabon et l’Angola depuis plusieurs décennies. «La marge de progression des domaines de coopération entre nos deux pays est énorme et nous avons le devoir historique d’asseoir une coopération dynamique et innovante dans l’intérêt réciproque de nos deux pays», estime la diplomate.

 

 
GR
 

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