Gabon : À quand le plafonnement des salaires des patrons d’institutions ?
À la suite de l’annonce du général Brice Clotaire Oligui Nguema quant au renoncement de son salaire de président de la République dont le vrai montant actuel n’est pas officiellement connu, beaucoup, y compris d’anciens hauts dignitaires du pays, invitent les autorités de la Transition à rompre avec le mystère autour des traitements accordés aux patrons d’institutions publiques. L’objectif étant d’une part de lutter contre la corruption, et d’autre part d’assainir la gestion des finances publiques.
Combien touche actuellement le président de la République au Gabon chaque 25 du mois ? Difficile de le dire. De mémoire, celui-ci avait été fixé à 6 750 000 francs CFA en décembre 1995. Près de 28 ans, au regard des dons personnels en milliards de francs CFA annoncés par Ali Bongo ces dernières années et des estimations faites en juin 2018 par l’analyste économique Mays Mouissi, actuel ministre de l’Économie et des Participations, il est indéniable que ces chiffres, y compris ceux liés aux émoluments au Parlement et au gouvernement, ont explosé. Les autorités gabonaises n’ont d’ailleurs jamais vraiment souhaité faire connaître le salaire des patrons d’institutions et encore moins celui du chef de l’État.
À l’heure du changement apporté par la période de transition actuelle, l’opinion estime pourtant que les choses doivent changer et appelle le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) à en finir avec le mystère autour des rémunérations au sommet de l’État. Certains parmi lesquels d’anciens dignitaires penchent pour un plafonnement des traitements. C’est le cas de Louis Gaston Mayila selon qui «il faut une réglementation dans les salaires» attribués aux patrons d’institutions. L’ancien président du Conseil économique et social, qui affirme avoir touché un peu plus de 3 millions par mois, appelle à la conception d’une grille fixant clairement le salaire de chacun d’eux. Il reconnaît néanmoins au micro de nos confrères de Gabon 1ère qu’après son passage au CES (actuel CESE), «on est passé du simple au double».
Même son de cloche chez Paul Mba Abessole. Conscient d’être trop payé, l’ancien maire de Libreville, qui touchait 5 millions de francs CFA par mois, affirme avoir demandé au président de l’époque, Omar Bongo, de réduire de deux millions sa rémunération pour les consacrer à l’embauche de quelques manœuvres au service de l’Hôtel de Ville. L’ancien édile dit d’ailleurs ne pas comprendre à quoi servent les salaires mirobolants attribués à certains chefs d’institutions publiques aujourd’hui.
Beaucoup espèrent, en tout cas, que la question sera étudiée par les nouvelles autorités du pays, au-delà de la réduction du train de vie du Parlement décidée le 18 octobre. La lutte efficace contre la corruption et la gestion orthodoxe des finances publiques en dépendent, justifient-ils.
5 Commentaires
L’Administration gabonaise ne manque pas de textes législatifs et règlementaires en matière de gestion des agents publics de l’Etat, de l’organisation administrative, du perfectionnement, des méthodes et techniques de travail. Je dirais même que nous avons de très bons textes.
Bien que certains doivent être retouchés pour les adapter à l’évolution du temps, d’autres par contre devraient être abrogés ou modifiés pour avoir été pervertis, voir été adoptés (surtout ces dernières années) afin de satisfaire des intérêts égoïstes.
Le décret n°1500/PR/MFPRA/MFEBP du 11 décembre 1995 définissant les modalités de prise en charge par le budget de l’Etat des traitements alloués pour l’exercice d’une fonction publique élective, d’une fonction gouvernementale, d’un mandat parlementaire,
de toute autre fonction ou mandat d’une institution constitutionnelle est claire et reste en vigueur bien qu’il a été modifié par le décret n°12/PR/MBCPFPRE du 28 janvier 2010 soit disant venu le complété mais qui a plutôt ouvert la voie à beaucoup de désordre en matière de nominations avec l’ouverture aux non fonctionnaires les hautes fonctions dans les cabinets ministériels, souvent ces personnes n’ont aucune maîtrise de la culture administrative, Bref.
Pour répondre à cette question » Gabon : À quand le plafonnement des salaires des patrons d’institutions ? » la réponse se trouve dans les textes il faut juste les appliquer..
Jusqu’à ce qu’Oligui rende publique les montants faramineux des salaires des présidents des institutions, les directeurs, les ministres les fonctionnaires de la présidence pour que la nation entière prennent ses responsabilités face à la « furie » des Pigistes et des Bongo pour ruiner le pays, ses annonces c’est une manœuvre démagogique d’un disciple de machiavel. Il parait que les généraux comme lui touchent 25 millions par mois, en vertu de quoi une telle rémunération se justifie? Qu’il renonce a son salaire président n’a rien d’extraordinaire, il aurait été plus criminel que les Bongo de cumuler les deux salaires alors qu’il ne travail pas deux fois plus que la moyenne des gabonais. 25 millions mensuel, c’est déjà deux a trois fois, le salaire d’un président d’un pays normal quand les dirigeants ne sont pas cupides.
En effet, il serait plus adéquat de parler de rééquilibrage des salaires dans leurs ensembles…
On réduit celui bien-sûr des présidents des institutions (y compris celui du Président de la république).
Ma proposition :
1 – LE SMIG = 250 000 Fcfa
2 – DG d’ENTREPRISES PUBLIQUES, PARA-PUBLIQUEs ou de MINISTERES = de 6 à 8 Millions
selon les recettes engranger par la dite entreprise ou ministère.
Les employés, salariés et cadres (fonctionnaires) oscilleront entre = 250 000 Fcfa et 5 Millions.
* L’ARMMée tout corps confondue, du soldat à l’officier, jusqu’aux généraux
Sont régie par cette catégorie.(Donc un général, si c’est le grade suprême, c’est 8 Million maxi)
3 – LES MINISTRES (et Min. délégués) = de 10 à 15 Millions (selon la pertinence des Ministères)
Pour les membre du cabinet se référer au N° (2)
4 – LES PRESIDENTS d’INSTITUTIONS (avec pas + de (2) vices PR adjoint) : SENAT, AN, CES, COURS CONSTITUTIONNELLE (Haute Chambres, les autres juges, avocats, greffiers régies par le N°2) et autres… = 10 Millions pour les principaux, 5 Millions pour les vices.
* La parité est suffisante. Ils sont là pour servir le peuple et non pour se servir !
– SENATEURS et PARLEMENTAIRE, dont je penses que le nombre doit être revue à la baisse (45 pour les deux chambres), c’est suffisant (parité oblige) : 3 Millions
* Ils sont là pour servir le peuple et non pour se servir !
On enlève les avantages superflus liés aux histoire de Partis là :
– pas de prime après séance ( ils font leur boulot)
– pas de bonus 2 mois dans l’année (c’est pas une régie financière)
– Leurs immunités peut être levée en cas de délit avec la justice
– Ceux-ci peuvent être relever de leur fonction (par vote ou décision de justice) pour faute grave, délit, malversations ou trafic d’influence avec un tiers en se servant de leur position..
* On leur accordera juste un trousseau de 1 Millions pour chaque rentrée.
Ils doit apprendre que ce n’est pas un jeu, ils ont des devoirs et obligations envers le peuple et la nation.
6 – LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE : 25 Millions
c’est amplement suffisant, sachant qu’il peut, si il doit recevoir de sa propre poche les DG et Présidents des institutions…
– Ces avantage doivent être clairement définis pour le commun des gabonais (sous réserves de ce qui pourrait toucher à sa sécurité).
Voilà ma proposition et cela est possible !
…je crois que notre pays dispose d’assez de ressources pour que chacun puisse avoir de façon équitable, selon le rôle qu’il joue, un peu dans son assiette !
C’est question de volonté et de justice sociale
Bonjour ma chère soeur ELIWA,
Je n’ai rien à rajouter. Tu as parfaitement toucher un point important qui obère les charges de l’Etat gabonais: les salaires des hauts fonctionnaires. Au fond, comment mesurer l’adéquation entre le service rendu par le fonctionnaire et le salaire s’y afférant? Un politologue américain notait que la « fidélité transactionnelle » était, en définitive, le moteur du système PDG-Bongo, qui a ruiné le pays. Par conséquent, la fidélité a un coût important!
Or, le service public est un sacerdoce, avant tout. Pour reprendre ta phrase : « Ils (elles) sont là pour servir le peuple et non pour se servir (s’enrichir « illicitement » est plus approprié) ». Ta pensée peut être vue comme la « nouvelle courroie de transmission » dont a besoin le moteur de notre pays.
C’est pourquoi, il faut réduire les salaires des hauts fonctionnaires pour freiner les incitations « malhonnêtes » (opportunistes) à devenir haut fonctionnaire et les stratégies d’enracinement qui s’observent par ailleurs lorsqu’on s’y installe.
Dans ce cas, plutôt qu’une élection des représentants, le mode de recrutement par nomination me paraît plus simple (5 ans potentiellement renouvelable). Il a aussi l’avantage d’être moins coûteux pour l’Etat. Là, c’est une révolution en termes d’économie de coûts de transaction et de l’équilibre des comptes publics par ailleurs. Il évite au « plan politique » des stratégies de coalition douteuse néfaste et trafic d’influence au bon fonctionnement de l’Etat.
J’ai vraiment apprécié ton analyse fondée sur l’économie des coûts.
Bonne continuation!
En conclusion, la seule élection qu’il faut organiser au pays est l’élection présentielle. Toutefois, ce sera un Président sans « réel pouvoir politique ». Son pouvoir sera consultatif. Les pouvoirs doivent être confiés à un Conseil national de « 9 membres ». C’est une proposition forte qui empêche les dérives discrétionnaires observées ces dernières années.
Cordialement.