Depuis le 30 août dernier, date à laquelle il avait déclaré Ali Bongo vainqueur de la dernière élection présidentielle (largement remportée par le candidat consensuel de la plateforme Alternance 2023, Albert Ondo Ossa), l’ancien journaliste de TéléAfrica n’a pas été revu en public, personne ne sait et aucune autorité de la Transition ne dit où il se trouve…

© D.R.

 

Les dernières élections générales d’août 2023 ont été chaotiques du fait notamment du changement des règles du jeu jusqu’au 21 août, à cinq jours du scrutin (plus d’enveloppe accolée, plus de représentants de candidats, présence proscrite aux journalistes étrangers, présence interdite aux observateurs internationaux, pas de liberté de vote pour les candidats à la députation représentant les partis politiques ayant un candidat à l’élection présidentielle, annulation de plusieurs bureaux de vote à l’étranger le 21 août, avant de rouvrir quelques-uns le 23 août devant la furia de l’opposition et de la société civile).

Il voulait des élections à huis clos pour une fraude à huis clos ?

C’était chaotique. Tout avait l’air pipé. Et Michel Stéphane Bonda dont le choix à la tête du Centre gabonais des Élections (CGE) en février dernier, avait déjà été, devrions-nous le rappeler, contesté par une large frange de l’opinion, en raison de son appartenance au PDG et à son Bureau Politique, ne s’est jamais montré à la hauteur des enjeux.

On attendait un homme d’État, on a plutôt vu la doublure de Célestin Aboghé Ella, l’autre «arme de destruction massive» du processus électoral de la dernière décennie. Magistrats ou pas, les principaux responsables des organismes électoraux n’ont jamais paru, année après année, impartiaux et objectifs. Ce qui a provoqué une perte de crédibilité et de confiance en ces organismes. Et des Aboghé Ella, Bonda, Oyabi, Koye et consorts, il n’en faudrait plus dans ce pays pour conduire des processus électoraux ! Ils ont semé le désarroi, la désillusion et la déception allant jusqu’au désinvestissement moral dans le pays. Aujourd’hui encore, à cause d’eux, la colère et la frustration des populations restent intactes, en attendant de voir mieux… sous le CTRI. Car, «éternelle foule sentimentale, les Gabonais sont en quête d’idéaux», pour paraphraser Alain Souchon, le chanteur Français.

Pour revenir au 30 août 2023 qui a sonné le glas du CGE, à la suite de l’annonce des «résultats tronqués», pour parler, comme le porte-parole du CTRI, avec retenue et élégance, Michel Stéphane Bonda n’est pas apparu en public depuis cette date. Où se trouve-t-il ? A-t-il été placé en garde à vue ?  Est-il en résidence surveillée ? Est-il en détention provisoire ? A-t-il été accusé de haute trahison ?

Absent au palais du Bord de mer

En tout cas, Michel Stéphane Bonda est l’une des rares personnalités n’ayant pas défilé au palais présidentiel depuis cette nuit inoubliable du 30 août et la prise de pouvoir par l’armée.

La prochaine Commission nationale électorale indépendante préconisée par le Conseil national de la démocratie (CNEI) devra, si elle fait consensus, se choisir des personnalités connues pour leur sens de l’État et pour leur probité.

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Il ne faux pas oublié qu’il fait partie des services de sécurité de Ali Bongo. Le fait d’avoir été dans les mêmes magouilles qu’Oligui, lui vaut peut-être un traitement de faveur.

  2. Akoma Mba dit :

    On aura tout vu au Gabon. Déclarer un mort vainqueur d’une élection.Personne n’ose le dire mais Ali Bongo n’est plus de ce monde depuis 2018. Et Sylvia Bongo va lacher la bombe sauf si elle est épargnée de la prison qui l’attend.

  3. Mezzah dit :

    Tout ce silence sur les ex pédégistes n’est point rassurant.
    On met tout sur le dos du Président du CTRI mais la justice est-elle indépendante? Si oui pourquoi avons-nous le sentiment que certaines personnes restent protégées?
    Le peuple a vraiment besoin d’être rassuré.

  4. messowomekewo dit :

    Tant que madame Mborantsouo ne sera pas inquiétée, il n’y aura pas de quoi se réjouir; cette femme a fait plus de mal à ce pays plus que quiconque, que de vies brisées, elle se pavane en toute liberté. Si le CTRI veut être vraiment pris au sérieux, il faut commencer par demander des comptes à cette dame. Chacun sait que la bongo n’ont jamais gagné d’élection dans ce pays, chaque fois ils ont été déclarés vainqueurs, cherchez l’erreur…
    Mon post sera peut être censuré, mais retenez que tant chacun n’aura pas répondu de ses actes, ce sera toujours une paix de façade…
    Le CTRI a chassé Ali Bongo du pouvoir, mais tous les autres apparatchiks sont là, ils ne sont nullement inquiétés,ce n’est pas juste.

    • Mezzah dit :

      @ messowomekewo, c’est pourquoi je milite avec toutes mes forces pour la Commission Vérité, Justice (jugé tous les coupables) et Réconciliation. Les décisions de Mborantsouo nous ont fait perdre à chacun un voire plusieurs membres de nos familles. Et elle a eu le culot, lors de la passation des charges, de dire que toutes les décisions qu’elle a prises étaient pour le bien du Gabon. Je réitère que c’est un point noir pour le CTRI.
      Non, Mon Général Le Président de la transition, Mborantsouo ne peut pas être dehors en liberté au moment où on parle. Le peuple vous regarde.
      Ne vous inquiétez pas @messowomekewo, Gabonreview ne censure pas n’importe comment. On peut leur reconnaitre ce mérite.

  5. Akoma Mba dit :

    Et pire encore. Comment peut-il y avoir à l’Assemblée Nationale et au Sénat autant de PDGistes sans vergogne y compris un ancien ministre de l’intérieur tripatouilleur des élections présidentielles de 2009.Nettoyez le pays et qu’ils aillent à la retraite jouir de de tout ce fric pillé et détourné par la plupart de ces soit-disant parlementaires
    Quiconque ait été et resta longtemps dans les gouvernements et cercles des Bongo ne peut apporter que du tort à ce pays.

  6. Paul Mikouma dit :

    Il est libre de tout mouvement, réside dans sa luxueuse villa à Angondjé dans la Commune d’Akanda et vous pouvez le rencontrer en train de faire ses courses au Maxi Cecado du Carrefour JJ ou au Prix import d’Okala.

    « C’est enfin notre essor vers la félicité »… le réveil pourrait être brutal.

  7. Prince dit :

    Le temps nous dira la vérité sur ce Ctri, nous ne comprenons pas pourquoi tous les voleurs les criminelles de ce pays sont en liberté ? Certains sont mêmes nommés au gouvernement au sénat à l’assemblée nationale. Des tripatouilleurs de la république sont nommés pour voter les lois, Mon Dieu, ou est la rupture Monsieur le président de la transition ? C’est toujours les mêmes ceux là même qui ont mis le pays à terre Kiéee.

  8. André parfait Mevongo dit :

    On ne cesse de vous dire qu’il n’y a jamais eu de coup d’état contre le système Bongo PDG, mais plutôt un arrangement à l’amiable où seul le clan Silvia devait être écarté.

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