Lors d’une récente rencontre avec ses troupes à Libreville, le général de division Yves Barassouaga, patron de la Gendarmerie nationale, leur a expliqué que les interventions intempestives du fils du chef de l’État déchu, sous couvert d’instructions supposément données par lui, étaient une des raisons l’ayant convaincu à accepter de prendre part au coup d’État du 30 août dernier.

© GabonReview/Montage

 

Qui a dirigé le pays ces cinq dernières années ? Réélu en 2016 et victime d’un AVC en octobre 2018, Ali Bongo était-il encore le président du Gabon ? S’adressant à ses troupes, le 4 octobre dernier à l’occasion du  Rassemblement national des grandes couleurs, le général de division Yves Barassouaga a estimé que les réponses à ces interrogations ont été données par l’intéressé lui-même quelques mois plus tôt, lors de la célébration à Libreville de l’anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG).

Lors de cette cérémonie, a rappelé le commandant en chef de la Gendarmerie nationale, «le président Ali Bongo Ondimba avait avoué que depuis cinq ans il ne gouvernait plus le pays». Ce qui s’était d’ailleurs fait remarquer par les interventions intempestives de Noureddin Bongo Valentin auprès des autorités, y compris celle des forces de défense et de sécurité, même après qu’il a perdu son statut de coordinateur général des Affaires présidentielles.

«On est arrivé à un niveau où, moi commandant en chef de la Gendarmerie, je me fais appeler par des intermédiaires. Et les instructions qu’on me donne, on me dit que ‘c’est papa qui les donne ‘, alors que ‘papa’ est soi-disant là et qu’il peut me parler», a confié le conseiller spécial du président de la Transition avant d’ajouter : «Vous ne pouvez pas être le commandant en chef de la Garde républicaine, de la Gendarmerie nationale, des Forces armées gabonaises et accepter d’exécuter des instructions qui vous viennent d’intermédiaires, sous prétexte que papa aurait dit. À ce moment, ça change.»

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Serge Makaya dit :

    Eh bien, qu’il dise aussi désormais que « c’est papa qui veut qu’il soit à sans famille ». Il y trouvera son bonheur. De toute ma vie (qui va certainement bientôt s’achever, vu mon âge), je n’ai connu qu’une personne, dont je ne dévoilerai pas le nom, qui était fils d’un président et qui refusait les honneurs liés à sa personne. Au point même d’en vouloir quelques fois à son père et de ne pas toujours partager sa manière de gouverner son pays. Il a préféré prendre ses distances avec son père pour ne pas être accusé de complicité s’il lui arrivait quelque chose. Ce père est décédé entre temps.

    Malheureusement ça n’a pas été le cas d’Ali Bongo et de son fils Nourredine Bongo (tous deux des enfants adoptés). C’est bien triste. A Ntare Nzame. Pitié.

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