A peine nommés que déjà le choix des hommes et des femmes devant animer les deux chambres du Parlement fait grincer les dents au niveau des sièges politiques de certains partis. Et ne pouvant dissimuler sa colère devant ce qu’il qualifie de non-respect de la parole donnée par le président de la transition, qui serait nostalgique du pouvoir Bongo-PDG et serait en train de reproduire l’ancien candidat à l’élection présidentielle du 26 août dernier, Abel Mbombe Ndzondou a exprimé son désappointement.

Le président du Mouvement alternance en marche, ancien candidat à l’élection présidentielle du 26 août 2023, Abel Mbombe Ndzondou, outré par le mangement du président de transition Brice Clotaire Oligui Nguema. © Gabonreview

 

Le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a rendu publique, le 7 octobre 2023, la liste des 98 personnalités membres de partis politiques et de la société civile devant animer l’Assemblée nationale et celle des 70 sénateurs, dont des membres des organisations patronales, syndicales, de la société civile, des différentes confessions religieuses et des chefferies traditionnelles.

Cette initiative, permettant de rendre opérationnelles ces deux chambres du Parlement sans pouvoir constituant, ne trouve cependant pas l’assentiment de bon nombre d’acteurs, aussi bien politique, que de la société civile, du fait de la qualité et de l’histoire de certains membres. Dans ce contexte, le président du Mouvement alternance en marche (MAM), Abel Mbombe Ndzondou, accuse pour sa part le général Oligui Nguéma de n’avoir pas respecté sa parole. Le président de la Transition aurait promis de nommer les anciens candidats à l’élection présidentielle du 26 d’août 2023 dans ces chambres du Parlement. Ce qui n’a pas été fait.

«Aujourd’hui, moi, je suis complètement outré de savoir que nous, les anciens candidats à la présidentielle, avons eu une rencontre avec le président de la transition et qu’au sortir de là, nous nous sommes accordés sur certaines choses qui n’ont pas été respectées. Nous ne pouvons plus jamais accepter qu’un chef de l’Etat, après une rencontre avec les anciens candidats à la présidentielle, nous fasse des promesses : celle de jouer un rôle dans les deux chambres du parlement et que, par la suite, il ne respecte pas sa parole», a fustigé Abel Mbombe Ndzondou, assurant avoir décidé de porter le général de brigade dans son cœur, mais hélas. «Il faut apprendre à respecter les promesses. Le chef de l’Etat est celui qui fait rimer sa parole avec l’acte».

Interrogeant sur les critères du choix des différents représentants dans les deux chambres du Parlement, le président du MAM affirme être convaincu d’une chose : la reprise du service de l’ancien système Bongo-PDG. Les dernières nominations en Conseil des ministres en diraient long sur l’influence de ce système dans les prises de décision du président de la transition.

«Ils sont tellement nostalgiques de certains noms, qu’ils ne veulent pas qu’ils puissent disparaître. Des gens qui hier nous ont ramené à un tour des élections, sont ramenés à l’Assemblée nationale. Ça voudrait dire que nous voulons faire du rétropédalage et si c’est la voie que nous avons choisie, Abel Mbombe Ndzondou dit non. Nous refusons de retourner vers des anciennes pratiques qui ne nous ont jamais honoré. Il y a des hommes et des femmes qui croient à la liberté et beaucoup, comme moi, sont prêts à vivre cette liberté», a martelé Abel Mbombe Ndzondou, invitant le président de la transition au ressaisissement et à ne pas trahir le peuple gabonais qui a ovationné l’armée, le 30 août 2023.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Hermann O. dit :

     » Le président aurait promis de nommer les anciens candidats dans les chambres du parlement ». Il l’a fait!!! Gerard ella nguéma et Lasséni Duboze, pour ne citer que ces 2 exemples en font partie. Il n’a pas dit qu’il nommerait TOUS les anciens candidats à l’élection présidentielle.

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