Affaires islamiques : Démission surprise de l’imam Océni Ossa, l’intérim du CSAIG confié à Rachid Mbadinga

La désignation de l’imam Andjoua Obolo comme président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon n’est pas actée. Le 7 octobre, l’imam Océni Ossa a renoncé à ses fonctions de président lors d’une Assemblée générale spéciale qui en a pris acte et désigné comme intérimaire, l’iman Rachid Mbadinga. L’intérim devrait organiser les travaux préparatoires d’un congrès extraordinaire devant redéfinir les institutions de la Communauté musulmane du Gabon.

De gauche à droite, Rachid Mbadinga et Ali Akbar Onanga, le 7 octobre 2023 à Libreville. © Gabonreview

«Après mûres introspection et réflexion, j’ai pris le droit d’user de mon droit de retrait de mes fonctions de président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG) pour des raisons personnelles», a fait savoir, par la voix du vice-président du CSAIG, l’imam Ismaël Océni Ossa.

Instantané de l’assemblée générale spéciale du CSAIG. © Gabonreview

Le 7 octobre, il convoquait avec son bureau dont le conseiller spécial du raïs, Ali Akbar Onanga Y’Obégué, une assemblée générale spéciale ayant entériné cette démission. Après 13 ans à la tête du CSAIG, Ismaël Océni Ossa note que ses différents mandats ont été marqués par des réussites, des défis et des moments inoubliables. Le grand imam du Gabon dit s’en remettre au chemin qu’Allah a tracé pour lui et exhorte ses coreligionnaires à œuvrer pour l’entente et le bien de la Communauté musulmane du Gabon (CMG).

Face à la crise que traverse cette communauté, il invite les siens à privilégier le dialogue et assure que son engagement envers la CMG «demeure inébranlable». Dans ce contexte les textes régissant le CSAIG obligeant la mise en place d’un intérim, l’imam Rachid Mbadinga a été désigné intérimaire. Parmi les trois vice-présidents d’Ismaël Océni Ossa, il est le seul à remplir les critères pour assumer cette charge. Soit, a rappelé Ali Akbar Onanga Y’Obégué, «un imam gabonais, officiant dans une mosquée et ayant une expérience de plus de 5 ans». La durée de son intérim n’a pas été précisée, mais elle ne devrait pas excéder les 6 mois prévus par la charte de la CMG. Cet intérim aura pour mission principale l’organisation d’un congrès extraordinaire.

Des larges consultations en vue

La démarche implique l’ouverte de larges consultations au sein de la CMG visant à façonner l’avenir de cette communauté. Elles devraient offrir l’opportunité d’explorer différentes options de gouvernance et déterminer la structure la plus adaptée aux besoins et contexte gabonais. Poursuite avec un système de raïs ou retour à une gouvernance par un président du CSAIG ? Les contributions des musulmans sont attendues d’autant plus que toutes les options possibles seront examinées avec attention pour permettre une bonne organisation du congrès.  «Je voudrai lancer un appel solennel à l’apaisement et à l’unité au sein de contre communauté», a déclaré Rachid Mbbadinga qui promet que la gestion de cette période intérimaire sera marquée par la transparence, l’intégrité et le dévouement.

Nouveau représentant officiel de la CMG, il aura entre autres à ses côtés, Ali Akbar Onanga Y’Obégué qui assurera la coordination générale des actions du CSAIG et la supervision des activités de la CMG.

Agé de 55 ans, Serge Mbadinga devenu Rachid après sa conversion à l’islam, est un Gabonais musulman né à Libreville. Présenté comme un érudit, leader spirituel et gestionnaire de la CMG, il a plus de 23 ans d’expérience dans les fonctions de l’imamat. «Il a été un pilier du CSAIG depuis sa création», a affirmé Ali Akbar Onanga. «Cette nouvelle responsabilité est le reflet de son engagement indéfectible envers la communauté et de sa vision pour un islam ouvert et tolérant et donc, pour un avenir islamique prospère au Gabon», a-t-il ajouté.