Corruption, liens avec la politique : Paul-Marie Gondjout songe à des sanctions contre des magistrats

Au Gabon où une grève des magistrats a paralysé la justice durant 9 mois, le ministre de la Justice de la transition estime que certains magistrats ont affiché des comportements indignes. Ces derniers méritent des sanctions, selon Paul-Marie Gondjout.

Paul-Marie Gondjout, ministre de la Justice. © D.R.
Certains magistrats au Gabon écoperont-ils des sanctions disciplinaires ? Sur les antennes de RFI ce lundi 2 octobre, le ministre de la Justice de la transition a laissé entendre que certains magistrats ont dévié et méritent d’être sanctionnés. En grève pendant 9 mois, ils ont levé leur mouvement d’humeur pour une période de 3 mois. Avec la rentrée judiciaire de ce 2 octobre, chacun devrait donc reprendre le travail et selon Paul-Marie Gondjout, 80 à 85% de leurs revendications ont été résolues. «Le texte sur le statut particulier des magistrats va être promulgué, sur leur situation administrative et pécuniaire ça aussi c’est en voie de règlement», a-t-il affirmé.
Alors que dans le pays, les magistrats souhaitent que le chef de l’État ne soit plus président du Conseil supérieur la magistrature «pour que la justice soit plus indépendante», Paul-Marie Gondjout indique qu’il mettra très prochainement, en place une commission qui travaillera sur la réforme du système judiciaire «pour que ces propositions de réformes soient présentées au cours des discussions nationales qui vont avoir lieu dans les mois à venir». S’il estime que la question de la présidence du Conseil supérieur de la magistrature se posera certainement, son avis, dit-il, «c’est que le lien qu’il y a entre la magistrature et l’exécutif soit le moins directif possible». «Il faut laisser à ce corps le soin de décider puisqu’il juge au nom du peuple gabonais», a-t-il commenté.
Des «comportements qui n’ont pas été dignes»
Au-delà même, a poursuivi le ministre, «il va falloir que nous revoyions un certain nombre de comportements qui n’ont pas été dignes qui méritent pour certains des conseils de discipline, du moins des sanctions». Paul-Marie Gondjout assure qu’à son arrivée au ministère de la Justice, il a découvert «des choses incroyables». Il affirme qu’«il y a des faits de corruption qui sont avérés» et «des liens avec la politique qui ne sont pas acceptables». Durant la période électorale, certains magistrats ont clairement affiché leur militantisme amenant le Syndicat national des magistrats (Synamag) a rappelé les incompatibilités avec la charge judiciaire. Le Synamag disait interpeller «le supplément d’âme des magistrats».
S’il invitait ces derniers «à s’abstenir de prendre part ou de s’immiscer dans les activités politiques incompatibles avec la charge judiciaire et au mandat public reçu du peuple gabonais, au nom de qui ils rendent la justice», au cours d’autres sorties, le Synamag reconnaissait la corruption dans le milieu judiciaire. Ce, en affirmant qu’elle n’était que le résultat de la précarité dans laquelle vivent les magistrats. La belle excuse leur amnistie ? Le ministre de la Justice de la transition songe à des sanctions, mais dit-il, «tout en respectant effectivement les droits des uns et des autres parce qu’il n’y a aucune chasse aux sorcières».

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