Fonction publique : Mfoula Mbome hors-jeu, Boukandou face à l’héritage du népotisme
Il y a quelques semaines, GabonReview révélait, tout en les dénonçant, les pratiques du directeur général de la Fonction Publique nommé par Madeleine Berre. Édouard Mfoula Mbome a été sèchement limogé par le Conseil des ministres du 28 septembre dernier.
« Personne ne le regrettera. Il symbolisait ici ces fonctionnaires – le groupe des cinq – qui se sont fabriqués des textes pour devenir inspecteur général des Finances, pendant qu’ils demandaient aux autres agents de l’État d’attendre pour leur reclassement, leurs avancements, et la régularisation de leurs situations administratives », souligne un agent du ministère de la Fonction Publique.
Au service des siens et non de tous les usagers
Édouard Mfoula Mbome qui, trois mois après son arrivée à la Fonction Publique, s’était « tapé » un texte exceptionnel le propulsant au rang d’inspecteur général des Finances, et qui avait érigé le poste de directeur général de la Fonction Publique en moyen d’offrir à ses proches, parents et amis, moult avantages pour leurs carrières, s’en va.
Sa mission à la tête de ce grand service de l’État était d’abord d’être au service de ses proches et non de tous les usagers. Il aurait d’ailleurs procédé à des recrutements « secrets » pendant que le discours officiel était à la suspension de tout recrutement, de 2015 à 2018 dans un premier temps, puis de 2018 à 2021 dans un second temps. À en croire certains fonctionnaires, la gestion de Mfoula Mbome à la Fonction Publique était tout sauf juste et équitable. D’aucuns avaient fini par croire qu’il était en quête de reconnaissance familiale et amicale. « Un haut fonctionnaire sorcier qui avait marabouté le ministre de la Fonction Publique et son entourage », ose avancer un chef de service de cette direction générale.
Le nouveau ministre de la Fonction Publique, Raphaël Ngazouzet, n’a pas mis du temps pour se rendre compte des « entourloupes » (les chiffres avancés sur le nombre des situations administratives régularisées n’étaient pas tous vrais). « Lui, c’était la com, rien que la com ».
Plusieurs dizaines de milliers de situations non régularisées
C’est à l’ancienne directrice de la Gestion des personnels et du Contentieux qu’échoit le poste de directeur général de la Fonction Publique. Elle va devoir procéder, en premier lieu, au nettoyage des écuries. Elle devrait éviter de faire comme son prédécesseur qui avait, semble-t-il, fait de son poste « un usage non républicain ».
Il y a près de 30.000 situations administratives à régulariser aujourd’hui. Des situations datant, pour certaines, de plus de dix ans, et que Mfoula Mbome n’a pas pu faire avancer pendant trois ans. Il y a du boulot pour Louise Boukandou ! Du boulot !
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