Élections 2023 : «Démocratiser le Gabon», le vœu d’Alexandre Barro Chambrier
«Je suis candidat, je veux être président pour démocratiser le Gabon». Le président du RPM était l’invité de l’émission «52 minutes pour convaincre» de Gabon 24 (G24). Il y a défendu les grandes lignes de son projet de société, présenté ses engagements pour le Gabon et pour les cinq années à venir, une fois au Palais du bord de mer. Ses priorités sont notamment sur l’éducation, la santé, les routes, les logements sociaux et la relève de l’économie.
Face au duo d’animateurs, Amstrong Agaya et Dimitri Habourneur de Gabon24, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), Alexandre Barro Chambrier (ABC), par ailleurs candidat à la prochaine présidentielle, a récemment décliné les grands axes de son projet de société pour la présidentielle. L’ancien ministre des Mines, du Pétrole, des Hydrocarbures d’Ali Bongo Ondimba était en effet l’invité de l’émission «52 minutes pour convaincre» au cours de laquelle, il a dit son ambition de «présider autrement le Gabon, de lui redonner ses lettres de noblesse».
«Rétablir la séparation des pouvoirs»
«Aujourd’hui, j’ai constaté et je l’ai souvent dit : notre pays va mal. Notre pays est en crise profonde ; une crise économique, sociale, culturelle qui nécessite qu’on prenne le mal à la racine», a fait observer l’ancien ministre délégué à l’Économie. Ce qui l’a vraisemblablement motivé à se présenter et à solliciter les suffrages de ses compatriotes. «Je me présente au suffrage de mes concitoyens sur la base de mon expérience, au niveau international au Fonds monétaire international (FMI) pendant huit années et dans le secteur privé aux États-Unis, pendant trois années. C’est quelque chose d’important. Je n’ai pas toujours été fonctionnaire», a-t-il déclaré.
Dénonçant un chômage des jeunes au-delà de 40 %, Alexandre Barro Chambrier estime qu’il ne s’agit pas de chose tolérable. «Nous avons la précarité. Nous avons un pays où les Gabonais se sentent exclus, en marge des activités lucratives telles que les marchés publics et ça, dit-il encore, ce n’est pas acceptable».
Le président du RPM, qui fut éminent cadre du Parti démocratique gabonais (PDG) avant de démissionner, relève également le coût de la vie qui ne fait que accroître et fait noter que «comme nous importons pour près de 400 milliards, par an, de produits alimentaires, ça devient difficile de joindre les deux bouts». L’absence de routes carrossables en toutes saisons pour aller à l’intérieur du pays, l’absence d’eau dans les zones rurales et urbaines, les difficultés au niveau de l’énergie, de la santé, ainsi dans le système éducatif sont de même dénoncées.
«Arrêter avec ces histoires de fraudes que nous trainons depuis trop longtemps»
ABC veut donc être candidat pour plusieurs raisons et propose de nombreuses réformes pour remédier aux maux et crises qu’il n’a eu de cesse d’énumérer durant l’émission. «Je suis candidat. Je veux être président pour démocratiser le Gabon. Ça veut dire que nous devons avoir une justice impartiale. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Je veux être président pour qu’effectivement, il y ait un rééquilibrage des pouvoirs du président en faveur du parlement. Je veux rétablir la séparation des pouvoirs : l’exécutif, le législatif et le judiciaire», a-t-il décliné.
Il entend faire en sorte que les mandats, notamment présidentiels, soient limités à deux. «Ça tombe bien, a-t-il fait savoir, ajoutant qu’avec cinq ans de bons résultats, on peut faire un deuxième mandat. En cas de résultats négatifs, on passe à autre chose».
«Je veux être président, a-t-il poursuivi, pour que les élections soient démocratiques, transparentes et apaisées pour arrêter avec ces histoires de fraudes que nous traînons depuis trop longtemps». L’ancien député du 4e arrondissement en profite pour dénoncer «les petits arrangements de bulletin unique où on va mélanger deux scrutins». «Tout ça sent la magouille et ce n’est pas digne du Gabon», a-t-il fustigé, non sans dire sa volonté, une fois à la magistrature suprême, d’être à l’écoute de la société civile et libéraliser le fonctionnement des partis.
Des réformes profondes pour relancer la machine économique
Le président du RPM insiste sur l’État de droit, la liberté de manifester, la liberté d’expression, l’ouverture de l’audiovisuel à tous et non pas seulement en période électorale. «Voilà pourquoi je veux être président», a-t-il exalté. Son ambition est donc de «présider autrement le Gabon, de lui redonner ses lettres de noblesse» et de «redresser la situation économique et financière du Gabon».
À son avis et sur ce plan, il faut des réformes profondes pour relancer la machine économique. «Aujourd’hui, nous avons moins de 300 milliards d’investissements publics. Ça ne représente même pas 10% du budget de l’État. C’est dérisoire !», fait constater l’économiste. Ce qui l’a amené à s’interroger : «comment voulez-vous mener ces grands chantiers ? Comment voulez-vous faire des routes avec un tel budget d’investissement après avoir endetté le pays ?»
Pour lui, «probablement, en 2022, nous étions au-delà de 70% de l’encours de la dette par rapport au PIB». «Mais une dette qui n’a pas de contrepartie et dont vous ne voyez pas concrètement l’illustration comme c’est le cas dans d’autres pays voisins. Pour ne pas citer un pays au nord du Gabon qui a investi considérablement dans les infrastructures et qui fait la fierté de ses populations», a-t-il comparé, indiquant sa résolution de ramener le budget d’investissement à 1 000 milliards. «Il ne faut pas avoir de l’ambition, mais il faut que les choses soient réalistes», a-t-il assuré.
«On n’est pas président pour rester ad vitam aeternam»
«On n’est pas président pour rester ad vitam aeternam», a-t-il invoqué, s’offusquant du fait que «le Gabon est pillé, volé, meurtri». Là encore, Alexandre Barro Chambrier déplore le fait que le «Gabon est en retard et endetté». «Nous voulons changer tout cela. Retrouver la dignité du Gabon», a-t-il dit.
Pour cela, s’il souligne la quasi-impossibilité de la plateforme Alternance 2023, à laquelle son parti appartient, de désigner un candidat unique de l’opposition, il appelle à «choisir quelqu’un qui pourra reprendre en main notre pays et lui donner sa fierté, sa dignité».
Quant à lui, au palais du bord de mer au soir du 26 août, il entend ramener l’Etat de droit, faire en sorte que «les lois de notre pays correspondent à nos réalités, tiennent compte de nos us et coutumes et non des lois importées d’ailleurs en matière de comportement et autres qui ne sont pas acceptées par nos us et coutumes». «Des lois qui garantissent la liberté, le respect de la personne humaine. Des lois qui ne fabriquent pas des exilés politiques et qui permettront de ne pas avoir les prisonniers politiques», a-t-il fait savoir, ajoutant : «nous voulons que le Gabon allie la tradition, la modernité et le respect de la loi».
Au plan social, ABC assure qu’il faut de nouvelles écoles, universités et hôpitaux «dignes de ce nom». Il estime que la priorité doit être dans l’éducation, l’eau, les logements sociaux, la santé et dans les routes.
4 Commentaires
Pauvre Barro Chambrier Alexandre. Tu comprendras (et les autres de cette opposition gabonaise) qu’il aurait mieux fallu combattre le CANCER du Gabon qu’on appelle encore et toujours la francafrique. Tu peux ajouter à cette francafrique le rigolo roitelet du Maroc. Ce sont ces gens qui tuent notre pays. Que ce qui se passe au Niger puisse aussi vous servir de leçon.
La famille Bongo-Valentin est un grand MALHEUR pour notre pays. Mais elle demeure toujours que des marionnettes au service du diable appelé francafrique. Quand allez-vous enfin me croire ? A Ntare Nzame. Pauvre Serge Makaya que je suis et qu’on ne croit toujours pas. Pitié. Pauvre Gabon.
Posez-vous la question suivante: pourquoi ces hypocrites français n’acceptent pas le coup d’Etat du Niger en sachant qu’ils ont approuvés celui du Tchad ? Mais pourquoi vous êtes aussi aveugles ? Vous êtes pourtant des intellectuels ? A Ntare Nzame. Pitié.
Eh bien, Serge Makaya te fais déjà savoir que toi et tout le reste de cette ridicule opposition gabonaise vous perdez votre temps à cette énième mascarade présidentielle. Les jeux sont faits : caca 💩 ali Bongo sera encore reconduit par le Quai d’Orsay pour 5 ans. Ce qui veut dire que nous sommes appelés à sentir encore des odeurs nauséabondes pendant 5 ans à cause de la francafrique et du roitelet du Maroc.
@ Serge Makaya,
J’aime bien lire vos post, mais là très sincèrement vous manquez un peu du respect à vos compatriotes de l’opposition. Vous ne pouvez pas la traiter de ridicule quand même…
Vous savez bien qu’elle regorge d’éminentes personnalités intellectuelles intellectuelles et pas les moindres.
Concernant le mal qui ronge l’Afrique francophone, le Gabon en particulier, dites-nous comment combattre la France-Afrique? Pensez-vous réellement les modèles du Niger, Mali, Burkina-Faso, Centrafrique peuvent nous débarrasser de cette chimère? Qui ne nous dit pas que demain ce sera Afriquerussie, AfriqueChine, AfriqueEtats-unis, le commonewealth étant déjà à nos trousses. Alors vous connaissez bien ce système dites-nous comment faire.
Comment dois-je vous appeler ? Mon fils ? Mon petit fils ? Mon frère ? Mon petit frère ? Ou tout simplement « Citoyen »? Bref, Citoyen, voyez-vous, nous n’avons connu que cette pourriture de la France pendant plus d’un siècle. Elle a passée tout ce temps qu’à nous mentir que nous sommes libres et indépendant. Aujourd’hui, nous sommes conscient que c’est du mensonge qui perdure. NOUS DEVONS VRAIMENT ARRÊTER AVEC CES FRANÇAIS DÉFINITIVEMENT.
Par contre, par mesure de prudence, nous devons aussi nous protéger toujours de cette France qui, même en lui disant d’aller voir ailleurs, tournera toujours autour de nous, simplement parce que notre pays (comme la plupart des autres pays d’Afrique, est immensément riche. La France n’est pas prête à laisser le Gabon et le reste de l’Afrique. Quitte à tuer celles et ceux qui voudraient len empêcher.
Raison pour laquelle nous devons tout faire pour nous protège. Et ça ne peur se faire qu’avec l’aide d’une autre puissance industrielle et militaire comme par exemple la Russie. Je préfère 1 milliard de fois la Russie à la Chine. Même si, économiquement, les chinois paraissent désormais plus avancés que les Russes. Les russes ont déjà un passé avec certains pays d’Afrique. Ce qui n’est pas vraiment le cas des chinois. Et pour les russes, je ne pense vraiment pas qu’ils vont commettre les erreurs des français dans nos relations. Comptez sur eux pour ne pas nous « exclavagiser » comme ont eu à faire les cacas 💩 de français. Ces gens sentent vraiment MAUVAIS avec leur RACISME et leur HYPOCRISIE.
Certes, les russes sont aussi racistes. Mais eux au moins ne sont pas hypocrites à la manière des français, croyez-moi sincèrement. Je pense VRAIMENT que nos pays d’Afrique peuvent s’entendre bien avec la Russie. L’amitié sera beaucoup plus sincère qu’avec les chinois. Et c’est le prix à payer pour nous protéger définitivement des français. Seul, nous ne pouvons pas nous protéger. Les russes ont les moyens pour le faire. Et je crois que nous pouvons convaincre les russes de créer avec nous et le reste de l’Afrique un véritable partenariat gagnant gagnant. Le Mali, le Burkina Faso, la Centrafrique, l’Algérie et bien d’autres pays d’Afrique restent plus confiants envers la Russie qu’avec les chinois ou même les Américains.
Bonne soirée à vous « Citoyen ».
@ Serge Makaya,
Appelez-moi comme vous voulez, j’ai 50 ans.
Voyez-vous, vous ne convainquez pas avec votre solution de la Russie. Certes, c’est votre point de vue et je le respect.
Donc si je comprends bien, par analogie aux évènements de l’Afrique centrale (RCA) et de l’ouest (Burkina-Faso, Mali, Guinée Conakry, Niger), c’est l’option soit d’un soulèvement populaire, ou un coup d’état militaire qui vous convient afin d’obtenir une alternance politique ou la fin de la France-Afrique ?