Nouvelles modalités de vote : l’appréhension et la démonstration de Mays Mouissi
Dans un document publié le 2 août 2023, Mays Mouissi s’inquiète des nouvelles modalités de vote annoncées par le CGE. L’analyste gabonais démontre, comme en Travaux pratiques, complémentaires de la théorie, que les bulletins de vote communs par parti, liant le choix du candidat à la présidentielle et du candidat aux législatives, même si les indépendants auront des bulletins individuels, amènent des inquiétudes sur le fonctionnement, la pertinence et la fécondité du nouveau système de vote.
Le CGE vient de créer «le ticket Président de la République/Député», selon l’expression nos confrères de Gabonactu : des bulletins de vote communs par parti, liant le choix du candidat à la présidentielle et du candidat aux législatives. Les indépendants auront, eux, des bulletins individuels. Selon le spécialiste du Contrôle des risques et de Sécurité financière agissant par devoir citoyen, ainsi qu’il l’a récemment rappelé en s’avançant sur le terrain politique, ce changement pourrait conduire à des doubles ou triples votes.
Mays Mouissi prend l’exemple d’un électeur voulant voter, en première option, un candidat indépendant à la présidentielle et, autre choix, un candidat PDG aux législatives. Le bulletin du PDG liant les deux élections, cet électeur finira par voter également pour Ali Bongo, candidat PDG qui n’était pas son choix pour la présidentielle, soit 3 votes au total.
Premier cas :
Plus explicite, Mays Mouisi prend pour hypothèse un électeur de Libreville voulant voter pour le candidat indépendant Raymond Ndong Sima à élection présidentielle, et pour Alex Bernard Bongo Ondimba du PDG aux législatives.
«Le jour du vote, cet électeur va prendre le bulletin où seul figure la photo de Raymond Ndong Sima. A cet instant-là, il n’aura pas encore voté pour le scrutin législatif. Pour voter aux législatives, il devra prendre un autre bulletin où figure la photo d’un candidat aux législatives. Or, les bulletins de plusieurs candidats aux législatives font apparaitre la photo du candidat de leur parti à la présidentielle et le vote de l’un entraine le vote de l’autre.
Ainsi, si cet électeur devait choisir comme député le candidat Alex Bernard Bongo Ondimba, le candidat du PDG aux législatives dans sa circonscription, cela reviendrait aussi à choisir Ali Bongo Ondimba comme Président de la République puisque le vote est lié. Or, cet électeur aura déjà voté pour Raymond Ndong Sima à la Présidentielle.
Dans ce contexte, cet électeur aura voté 3 fois. 2 fois à la Présidentielle (pour Raymond Ndong Sima et Ali Bongo Ondimba) et une fois aux législatives (pour Alex Bernard Bongo Ondimba)», démontre Mays Mouisi.
Deuxième cas :
Un autre électeur votant Geoffroy Foumboula Libeka Makosso (indépendant) aux législatives puis Ali Bongo à la présidentielle votera aussi, de fait, pour le candidat PDG aux législatives. Soit 3 votes encore.
L’exemple démonstratif de Mays Mouissi : «Admettons, qu’un électeur du 3e arrondissement – 2e siège de Libreville, décide de voter pour le candidat indépendant Raymond Ndong Sima à l’élection Présidentielle. Le jour du vote, cet électeur va prendre le bulletin où seul figure la photo de Raymond Ndong Sima. A cet instant là, il n’aura pas encore voté pour le scrutin législatif. Pour voter aux législatives, il devra prendre un autre bulletin où figure la photo d’un candidat aux législatives. Or, les bulletins de plusieurs candidats aux législatives font apparaitre la photo du candidat de leur parti à la présidentielle et le vote de l’un entraine le vote de l’autre.
Ainsi, si cet électeur devait choisir comme député le candidat Alex Bernard Bongo Ondimba, le candidat du PDG aux législatives dans sa circonscription, cela reviendrait aussi à choisir Ali Bongo Ondimba comme Président de la République puisque le vote est lié. Or, cet électeur aura déjà voté pour Raymond Ndong Sima à la Présidentielle.
Dans ce contexte, cet électeur aura voté 3 fois. 2 fois à la Présidentielle (pour Raymond Ndong Sima et Ali Bongo Ondimba) et une fois aux législatives (pour Alex Bernard Bongo Ondimba). »
Mays Mouissi juge ces situations problématiques. De ce fait, une demande de clarification urgente, au CGE, est résolument nécessaire sur ces changements de règles du jeu électoral à quelques semaines du scrutin, qui ouvrent selon lui la porte à des fraudes.
À Michel Stéphane Bonda, président du CGE, de procéder à des travaux pratiques (TP) de clarification et de démonstration de la pertinence et de l’opérationnalité des nouvelles modalités de vote, annoncées, le 31 juillet dernier, au terme d’une assemblée plénière de la structure qu’il supervise.
6 Commentaires
Que le Dieu d’Abraham et père de Jésus bénisse nos efforts pour se débarrasser de tels sorciers.
Bjr. Monsieur le PR du CGE est attendu pour des travaux pratiques. En tout cas, à lui de convaincre. Amen.
bJr. le bulletin unique de cette façon conduit à la défaite du parti majoritaire. Il est encore tant pour faire marche arrière. Amen.
Bonjour,
Ca s’appelle le « biais » cognitif ». Ces pratiques subliminales sont un biais cognitif. Il y a un vide juridique et donc c’est inattaquable! Nous sommes sur un terrain glissant. Aux votants, une extrême attention lors du vote!
Je me demande qui conseille les pédégistes. C’est une pratique très subtile. Dans les pays du nord, le « subliminal » est légalement attaquable en justice dès lors qu’il est prouvé.
« A la fin de l’envoi, je touche ».
Cordialement.
Définition du biais cognitif:
Un biais cognitif est un schéma de pensée trompeur et faussement logique. Cette forme de pensée permet à l’individu de porter un jugement, ou de prendre un décision rapidement. L’élection d’un représentant du peuple par exemple.
LES BIAIS COGNITIFS INFLUENCENT NOS CHOIX, en particulier lorsqu’il faut gérer une quantité d’informations importantes ou que le temps est limité.
IL SE PRODUIT AINSI UNE FORME DE DYSFONCTIONNEMENT DANS LE RAISONNEMENT. C’est ce sur quoi le PDG mise pour obtenir une « victoire légale » au Président sortant.
Conclusion (en trois mots): A.TTEN.TION ! ! !
« L’oiseau oublie le piège; mais le piège n’oublie l’oiseau ».
« A la fin de l’envoi, je touche ».
Cordialement.
C’est ça qu’on appelle au quartier le maboulisme en terme simple. C’est normal, quand le but final est la fraude et le passage en force. A quoi devait-on s’attendre avec un mercenaire politique à la tête d’une telle institution ?