Présenté comme l’un des sérieux prétendants à la magistrature suprême, Bertrand Zibi Abeghe s’est retiré ce 16 juillet de la course à la présidentielle du 26 août prochain. Il l’a fait savoir lors d’une déclaration, à Libreville, devant quelques ténors de l’opposition et de la plateforme Alternance 2023, dont Alexandre Barro Chambrier.

Bertrand Zibi Abeghe et les membres de la plateforme Alternance 2023, le 16 juillet 2023, à Libreville. © Gabonreview/Capture d’écran

 

Au siège du mouvement Réagir, ce dimanche 16 juillet, l’opposant Bertrand Zibi Abeghe a quasiment surpris plus d’un. A la détermination qu’il a affiché depuis sa sortie de prison, il y a un an, à briguer la magistrature suprême, succède sa disposition à apporter son soutien au candidat de la plateforme Alternance 2023. Si l’ancien député de Minvoul avait déjà fait savoir, le 4 juillet dernier, au président de cette écurie, François Ndong Obiang, et aux vice-présidents des partis politiques de l’opposition membres de ce groupement, la nécessité d’une organisation des forces de l’opposition en vue parvenir à l’alternance et au changement au sommet de l’État et des institutions constitutionnelles à l’issue des prochaines échéances électorales, il avait de même dit sa disponibilité à travailler en toute intelligence avec cette plateforme, les personnalités indépendantes et les organisations de la société civile engagés pour le changement. C’est chose faite ce 16 juillet d’autant plus qu’il invoque l’intérêt général.

L’ancien soutien de Jean Ping a donc retiré sa candidature à la présidentielle du 26 août prochain, décidant de soutenir celui qui sera désigné comme l’unique candidat de l’opposition. Il entend ainsi ouvrir la voie au jeu démocratique devant certainement permettre la désignation d’un candidat unique pour l’opposition gabonaise.

Lors d’un discours devant plusieurs chefs de partis de l’opposition notamment Alexandre Barro Chambrier, Victoire Lasseni Duboze, Edmond Okemvelé,  il a déclaré : «Moi, Bertrand Zibi Abeghe, compte tenu des enjeux, une deuxième fois, comme en 2016, j’accepte de me sacrifier pour le peuple gabonais. C’est pourquoi aujourd’hui et maintenant, je vous annonce le retrait de ma candidature à la présidentielle de 2023 pour, qu’ensemble, nous puissions trouver un candidat consensuel, un candidat qui aura toutes nos faveurs, pour qui nous allons nous battre afin que, comme Jean Ping en 2016,… je suis même sûr que ce candidat fera mieux que Jean Ping en 2016».

Poursuivant, Zibi fait savoir que : «comme celui que je prends en référence, Jésus de Nazareth, comme lui, fils de Dieu, l’a fait, de laver les pieds, j’accepte aujourd’hui, au plus profond de moi-même, au sommet de ce qui nous sépare, je prends une décision difficile, lourde de conséquences pour tous ces milliers et milliers de Gabonais qui m’ont porté».

De l’avis de l’ancien député du Parti démocratique gabonais (PDG) démissionnaire de Bolossoville (Minvoul), dans la province du Woleu-Ntem, «notre pays, le Gabon, doit être largement au-dessus des considérations personnelles». «Notre pays, le Gabon, doit être largement au-dessus de nos égos. Notre pays mérite qu’on se sacrifie pour lui. J’ai payé le prix lourd.  Aucun Gabon, personne n’a subi ce que j’ai subi en 2016», a-t-il déclaré.

Face donc à la nécessité, pour l’opposition, de parvenir à une candidature consensuelle, il affirme être prêt à soutenir une autre candidature que la sienne, à condition que chacun taise son égo. «Je demande aux uns et aux autres de mettre un peu d’eau dans leur vin. Je demande aux uns et aux autres, comme moi aujourd’hui, déteindre leurs ambitions pour notre pays. Si nous ne le faisons pas, notre pays va à la dérive aujourd’hui», a suggéré Bertrand Zibi Abeghe, qui fait observer que «10 candidats, 20 candidats, ça fait le jeu machiavélique du PDG».

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Prince dit :

    BRAVO BERTRAND, une fois de plus tu viens de montrer que tu es un vrai Gabonais qui aime son pays, espérons que les autres suivront pour l’intérêt supérieur de notre beau pays aujourd’hui aux mains des apatrides assoiffés de pouvoir.

  2. Serge Makaya dit :

    C’est bien mon fils Bertrand. Mais c’est toujours peine perdue. Car c’est déjà une élection truquée comme toutes les précédentes. Ali Bongo est mort ou gravement malade. Il va gagner encore avec le soutien de la francafrique, des Américains, du roitelet du Maroc. Car ces gens ont leurs intérêts chez nous. Et il faudra attendre un oi deux ans pour assister à une nouvelle mascarade: la nomination d’un vice-président de la République qui ne sera rien d’autre que Nourredine Bongo. Après sa nomination, fera au plus un an comme vice-président pour être ensuite propulsé comme président du Gabon
    Il mettront en place une loi qui fera du vice-président le successeur direct du président de la République en cas d’incapacité.

    Le roitelet du Maroc n’a pas séjourné chez nous pour rien pendant 6 mois. C’était pour préparer cette élection présidentielle. Et Nourredine Bongo n’est rien d’autre qu’un marocain comme lui.

  3. Eddy dit :

    C’est cela être un homme d’État, être capable de sacrifier ses ambitions personnelles, somme toute légitimes pour un homme qui en a la carrure, au profit de l’intérêt supérieur de la nation qui passe assurément par le choix d’une candidature unique de l’opposition. Mais combien sont réellement prêts à franchir ce pas tant les ambitions sont nombrilistes et les égos surdimensionnés.

  4. Jean dit :

    Bertrand Zibi a recu son argent pour lui

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