Réagissant à la déclaration officielle de candidature d’Ali Bongo à la présidentielle de cette année, Roland Désiré Aba’a Minko a estimé que le peuple gabonais devrait réagir autrement. Pour l’homme qui qualifie la démarche d’Ali Bongo d’obstination courageuse, au regard des moyens déployés par le régime en place pour soutenir cette candidature, le peuple devrait faire silence, surseoir tout élan de contestation et se résigner à rechercher des voies et moyens pour réaliser par lui-même ses attentes légitimes.

Roland Désiré Aba’a Minko s’exprimant le 13 juillet. © Gabonreview

 

Candidat à l’élection présidentielle d’août 2016 avant son ralliement à Jean Ping pour finalement mieux faire parler de lui après avoir simulé une menace à l’aide d’explosifs factices, Roland Désiré Aba’a Minko qui continue de tracer son sillon dans la sphère politique, estime que le silence pourrait être la meilleure réponse au régime au pouvoir. Ce 13 juillet, l’homme qui a réagi à la déclaration de candidature d’Ali Bongo à la présidentielle de cette année dans une conjoncture politique, a-t-il relevé, marquée par une nouvelle modification majeure de la Constitution et du Code électoral, a voulu interpeller les Gabonais dans leur ensemble, les leaders politiques et les acteurs de la société civile organisée en particulier.

«Ali Bongo Ondimba comme un chef de guerre armé d’ambitions a pris son courage contre vents et marées pour se porter candidat à sa propre succession pour briguer le prochain quinquennat», a déclaré Aba’a Minko. Ce a-t-il énuméré, malgré les critiques et l’hostilité contre le régime, la conjoncture économique mondiale qui menace les foyers vulnérables mais aussi, «la menace sanitaire qui fragilise les conditions physiologiques du candidat naturel du régime». Aba’a Minko qui qualifie l’attitude d’Ali Bongo d’«obstination courageuse», considère que face à cette détermination de diriger le Gabon, le peuple doit «réagir autrement». D’autant plus que laisse-t-il entendre, depuis 1963 «le jeu politique ressemble à un champ de guerre ou celui qui détient des moyens de dissuasion et de répression impose sa loi en dépit des attentes légitimes du peuple».

Aba’a Minko. © Gabonreview

Observer un répit

«Il est préférable pour le moment vue le logiciel politique que déploie le régime, qu’on fasse surseoir tout élan de contestation et de se résilier à rechercher des voies et moyens de réaliser par nous-mêmes nos attentes légitimes», a-t-il déclaré au regard de cette réalité historique, des moyens des contempteurs du pouvoir et leur faible capacité à faire face aux mécanismes du pouvoir en place. Une attitude de résiliation en cette période électorale devant être marquée par un répit collectif qui espère-t-il, brisera l’orgueil et l’arrogance du régime envers le peuple. «Mon souhait est que cette invite d’observer un répit face écho favorable», a-t-il déclaré regrettant la confusion faite entre les actions d’un régime politique et celles d’un système politique.

Une confusion qui limiterait la compréhension des enjeux politiques et conduirait l’opinion à faire des analyses erronées ainsi que des contestations à répétition. «Je pense que pour sortir de ce cycle de plainte à répétition, nous devons rechercher la démarche qui concilie l’action des parties politiques avec les attentes légitimes des populations afin que l’amélioration des conditions de vie soit une réalité dans notre pays», a-t-il dit. «Faisons silence», a-t-il prononcé espérant que le jeu politique durant les scrutins de cette année se fasse dans un climat apaisé et responsable. «J’invite tout acteur politique actif à se résilier à une démarche nouvelle face aux manœuvres du régime et à l’obstination courageuse qu’affiche Ali Bongo», a-t-il insisté invitant les acteurs politiques à s’organiser comme des sociétés capables de se donner les moyens pour atteindre leurs objectifs.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Akoma Mba dit :

    La France n’est pas devenue une république sans auparavant se débarrasser du dictateur en place appelé Roi. Au Gabon, nous attendons que tout nous tombe du ciel en priant. Et nous voilà, sept ans de plus avec la famille qui va gagner des élections avec un candidat qui sous d’autres cieux ne passerait aucun bilan médical pour se présenter candidat à une élection, même pas de son village. Mais comme au Gabon tout est possible, on va encore faire comment, n’est-ce pas, nous, pauvres bougres et bénis oui oui?

  2. MONSIEUR A dit :

    Il faut plutôt faire bloc contre le système PDG (pas contre ALI BONGO).

    – Président de la République: Mme. Paulette MISSAMBO
    – Vice Président de la République: M. Alexandre BARRO CHAMBRIER
    – Premier Ministre Chef du Gouvernement: M. Raymond NDONG SIMA

    – Président de l’Assemblée Nationale: Mme. Albertine MAGANGA MOUSSAVOU
    – Président du Sénat: M. Guy NZOUBA NDAMA.

  3. MONSIEUR A dit :

    J’ai oublié Tonton Associé,

    – Ministre de la Défense Nationale: Monsieur Jean Boniface ASSELE DABANY.

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