Chassés à coup de gaz lacrymogène de la Primature où ils sont venus écouter le Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze pour leurs pensions, les retraités civils et militaires trouvent refuge à la cathédrale Sainte-Marie. Ils ont saisi cette occasion pour solliciter la médiation de l’archevêque de Libreville. Ils promettent, si rien n’est réglé, un acte 3 sera historique.

Les policiers entourant les retraités à la Primature, le 4 juillet 2023. © Gabonreview

 

L’acte 2 du mouvement des retraités civils et militaires du Gabon s’est déroulé sous forme de tension ce mardi 11 juillet 2023. En effet, les forces de défense et de sécurité ont dispersé les manifestants devant la Primature en utilisant des gaz lacrymogènes. Ces derniers ont trouvé refuge à la cathédrale Sainte Marie.

« Les vielles personnes étaient gazées par la police, il fallait donc éviter le pire car, dans le groupe des retraités il y a des militaires qui sont très expérimentés pour le combat et qui pouvaient décider d’aller en affront.  Au-delà de cet aspect, il y a des personnes très fragiles de par leurs âges et leurs états de santé pour certains, il ne fallait pas céder à la provocation du gouvernement qui se retrouve toujours à l’aise devant les pertes en vies humaines », a confié Joël Ondo Ella, président de la Confédération syndicale des agents publics, parapublics et privés (Cosynap) et membre de la Commission de l’arrimage pension retraite et des régimes des retraites au Gabon, joint au téléphone par Gabonreview.

Les retraités à la cathédrale Sainte Marie, sollicitent la médiation de l’archevêque de Libreville, le 11 juillet 2023. © D.R.

Selon le syndicaliste, le mouvement vise un seul objectif, celui d’avoir la réponse du Premier ministre, à savoir, « à quand l’arrimage des pensions retraites et le paiement des droits y relatifs ». L’acte 2 fait suite au premier organisé la semaine dernière en l’absence du Premier ministre. Mais les policiers ont jugé utile cette fois-ci de pouvoir larguer ces retraités et ces travailleurs. « Ça nous a pas amené à faiblir. Nous nous sommes refugiés à Sainte Marie parce que nous pensons que le clergé peut jouer le rôle de médiateur. Un courrier dans ce sens lui a été adressé. Toutefois, nous tiendrons le gouvernement responsable de ce qui en découlera dans l’avenir si jamais le conseil des ministres de ce mercredi ne se penche pas sur ce dossier », a-t-il indiqué.

D’après les syndicalistes, l’acte 3 sera historique, tant à Libreville qu’à l’intérieur du pays. « Nous tenons à rappeler que l’acte 3 sera un acte qui restera historique dans notre pays. Et si les autorités ne prennent pas les dispositions pour que ce problème soit réglé, nous pensons que l’histoire retiendra que le droit ne se négocie pas souvent. Quand la mauvaise foi s’affiche, la mobilisation peut s’imposer », a martelé le président de la Cosynap, tout en rappelant que cette préoccupation touche près de 26 000 personnes pour ce qui est des retraités, près de 86 000 agents publics en activité et ceux qui sont en attente de recrutement.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Le nouveau dit :

    Le fonctionnement de la CNSS est une grosse farce
    et l’ Administrateur provisoire n’ a pas tous les moyens.
    La FEG (secteur privé) a proposé depuis un an de prendre en main l’institution mais les tenants ne veulent rien entendre et continuent la gabégie
    Pauvres vieux ayant travaillé tout ou partie de leur vie au Gabon,
    ils sont régulièrement floués par cette maison auprès de laquelle ils ont pourtant cotisé
    Ce mécontentement de nos retraités a une source: la mauvaise gestion et l’ accaparement des ressources par leur détournement
    Et cela ne va pas s’ arranger au moment des élections !

    Messieurs du pouvoir, déléguez à la FEG la gestion de la CNSS svp,
    meme à l’ essai; cela ne poura pas être pire que la gabégie actuelle

  2. De Kermadec dit :

    Un tel comportement de la part des forces de l’ordre? Cela ne porte pas de nom, c’est pire qu’une honte. C’est plus que de la barbarie. Les forces de l’ordre auraient du avoir honte d’un tel agissement. Je suis curieux de savoir quel aurait été leur comportement s’ils avaient, face à eux, leur proches parents (père, mère, femme, etc….).

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