Le PDG ne veut pas décliner son bilan. Se satisfaisant d’une mobilisation en trompe-l’œil, il entraîne le pays là où les intérêts personnels priment sur l’intérêt général, là où tous les coups sont permis. 

Le PDG devrait tirer les leçons du passé et cesser de se complaire dans une mobilisation en trompe-l’œil, obtenue à grand renfort de moyens publics. En 2016, le Woleu-Ntem accueillit Ali Bongo dans l’effervescence. Au final, il y fit à peine 24% contre 73% pour Jean Ping, selon les chiffres officiels. © Montage GabonReview

 

En cours, la «Tournée républicaine» d’Ali Bongo alimente la chronique. Et pour cause : partout où il passe, l’homme est accueilli avec ferveur, comme on l’a vu dimanche dernier à Oyem. Pourtant, le président de la République est loin d’avoir un bilan élogieux, à même d’encourager les masses à repartir pour un nouveau bail. Interrogé sur cette question il y a quelques mois de cela, son Premier ministre avait lancé : «On vote pour une espérance», suscitant étonnement et hilarité. Régulièrement questionnés sur ce sujet, ses soutiens n’en finissent plus de chercher des prétextes, se réfugiant tantôt derrière son accident vasculaire et cérébral, tantôt derrière la pandémie de Covid-19 et tantôt derrière la guerre Ukraine. Il s’en trouve même pour évoquer le Dialogue national d’Angondjè comme une des causes du non-aboutissement de nombreux projets.

Un effort de réminiscence

À l’orée de la campagne présidentielle, les cadres du Parti démocratique gabonais (PDG) tentent d’éluder le débat sur le bilan de leur champion. Leur rappelle-t-on leurs certitudes d’antan à propos du fonctionnement régulier des institutions ? Ils rejettent aussitôt la responsabilité sur la Cour constitutionnelle, désormais coupable d’avoir introduit la notion d’«indisponibilité temporaire» au plus fort de la polémique sur l’état de santé d’Ali Bongo. Les renvoie-t-on au zèle du gouvernement dans la mise en œuvre des mesures de lutte contre la pandémie à coronavirus ? Leur évoque-t-on les doutes alors émis par une partie de l’opinion, notamment l’Église catholique ? Avec promptitude, ils convoquent les préconisations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), s’en prenant ensuite au Copil citoyen, accusé de tous les maux. Les invite-t-on à jeter un œil sur les statistiques du commerce extérieur pour avoir la liste des principaux partenaires du Gabon ? Immédiatement, ils déversent le catéchisme à la mode sur l’Ukraine et sa production de céréales.

Pour rien au monde, le PDG ne veut décliner son bilan. Il ne veut pas non plus parler de l’état du pays. Assurés du soutien des institutions et de la dévotion de l’administration, ses cadres étalent leurs certitudes, annonçant une «victoire cash». Se félicitant des modifications apportées au corpus juridique, ils jugent l’opposition en difficulté, la disant condamnée à revoir sa stratégie et à recourir à une «candidature unique». Se gargarisant de la mobilisation observée durant cette «Tournée républicaine», ils feignent d’y voir le signe d’une adhésion populaire. Pourtant, l’expérience du passé devrait les inviter à moins d’exubérance et d’assurance. Un effort de réminiscence leur aurait épargné cette fatuité empreinte de naïveté feinte. Comme le rappellent certains observateurs, en 2016, le Woleu-Ntem accueillit Ali Bongo dans l’effervescence. Au final, il y fit à peine 24% contre 73% pour Jean Ping, selon les chiffres officiels.

Le spectre du pire

Au lieu de se complaire dans une mobilisation en trompe-l’œil, obtenue à grand renfort de moyens publics, le PDG ferait mieux de regarder la réalité en face. Au lieu de tout miser sur les collusions institutionnelles, il gagnerait à déployer ses équipes sur le terrain. Au lieu de tracer des plans sur la comète ou de disserter sur la stratégie de l’opposition, il ferait œuvre utile en s’appesantissant sur la sienne. S’il aurait intérêt à se mettre au clair sur l’état de santé de son champion, il devrait tout autant défendre son bilan. Sur le fonctionnement des institutions, le vivre-ensemble, la formation ou les infrastructures, il doit décliner ses réalisations. À trop vouloir s’épargner cet exercice, il ne parvient pas à établir de liant entre le passé et le présent, le présent et le futur. À trop chercher à détourner l’attention, il accentue le découplage entre son discours et les préoccupations des populations. À multiplier des promesses sans procéder à un état des lieux, il en devient inaudible.

En se fermant à tout débat de fond, le PDG vide la politique de tout sens. Dans le même temps, il entraîne le pays dans les abysses de la politicaillerie, là où les intérêts personnels priment sur l’intérêt général, là où tous les coups sont permis. À cet égard, la Concertation politique de mars dernier restera un chef-d’œuvre. Censée jeter les bases d’élections «aux lendemains apaisés», cette rencontre a débouché sur des bidouillages juridiques et institutionnels, faisant planer le spectre du pire. N’en déplaise aux bonnes âmes, les élections générales d’août prochain sont porteuses d’incertitudes, y compris pour la cohésion sociale. En s’entêtant dans la voie actuelle, en rusant avec tous les principes, le PDG engage sa responsabilité devant le peuple et l’Histoire.

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GR
 

7 Commentaires

  1. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour la bantoue Roxanne BOUENGUIDI,

    Au « crash test », votre article montre une différence de culture dans la pratique politique entre les pays du nord et du sud. En principe, toute élection majeure est fondée sur un programme électorale. Dans notre pays, depuis des décennies, les électeurs votent une personnalité, un nom. Rien que ça! On l’appelle le vote primaire.

    Vous avez raison sur un point. Le PDG ne sait pas (n’aime pas) débattre sur le fond. Qu’est-ce que le fond dans le débat public? « Votez l’espérance » (une idée de notre cerf-volant national), est-ce bien le fond du débat lors d’une élection présidentielle?
    L’espérance apporte t-elle de la sardine grillée dans nos assiettes? Apporte t-elle le « miang » dans notre compte en banque? Il faut le demander au tailleur de « bavettes » de la primature.

    Vous dites que « le PDG ferait mieux de (…) défendre son bilan » par rapport au (…) « au fonctionnement des institutions, le vivre-ensemble, la formation ou les infrastructures ». Par ailleurs, vous rajoutez qu' »en fermant tout débat de fond, le PDG vide la politique de tout sens ». Je vous rassure, c’est bien le cas! Cette stratégie est rodée à la perfection. Pas de programme électoral, pas de débat, une démonstration de moyens (le cirque habituelle, les confettis et youpi), le « crooner » au micro et le pipeau est joué. Et tout le monde danse le « waka waka ».

    Je me répète que s’il n’y a pas de cohérence, de conviction et de compétence dans l’action publique, alors il y aura un problème majeur et dont les résultats négatifs seraient constaté par ailleurs. Par définition, les politiques publiques sont un ensemble d’actions cordonnées réalisées par une puissance publique. Elles peuvent être à court terme, à moyen terme ou à long terme. Les domaines concernés peuvent être de toute nature: infrastructure, santé, famille, logement, emploi, formation, recherche, fonction publique, crise, déficit, endettement, etc. Une suggestion, mais a postériori, un jour il faudra modifier la Code électoral pour une élection deux tours qui donnera lieu à un débat d’idées entre les deux finalistes.

    Ce qui m’emmène à dire qu’au PDG, on est incapable de fournir un programme chiffré et d’en débattre. Ce n’est pas incrémenter dans le programme du logiciel du PDG. Mais l’enfumage oui! Faire l’autruche oui! Le tripatouillage des comptes oui! La démagogie oui! La diversion oui! Etc.

    Vous terminez votre analyse en disant la chose suivante : « (..) en rusant avec (en l’absence de) tous les principes, le PDG engage sa responsabilité devant le peuple et l’Histoire ». Comme Paul-Marie Gondjout (homme politique du pays), vous sonnez « le tocsin de la raison ».

    Au peuple bantou(e) du Gabon, entendez Rudyard Kipling vous dire que « Si tu peux voir détruire l’ouvrage de ta vie sans un seul te mettre à rebâtir; Si tu peux rencontrer triomphe après défaite et recevoir ces deux menteurs d’un même front; Alors les Rois, la Chance et la Victoire seront à jamais tes esclaves soumis: Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire, Tu SERAS UN HOMME, MON FILS ».

    A bientôt la bantoue.

  2. Lavue dit :

    Pour que le pays reparte dans la bonne voie, il faut tuer le PDG.

    C’est un repaire de tous les voyous, opportunistes, délinquants de tous poils qui sont convaincus que l’aboutissement des intérêts individuels n’est possible qu’en adhérant à cette pieuvre, beaucoup de jeunes en sont aujourd’hui plus que convaincus. Ce sont là les piètres responsables politiques de demain. Avec ça le pays n’avancera jamais. Pour un si petit pays, c’est triste !

    Honnêtement quelle idéologie politique guide l’action du PDG? Quand la coquille est vide, tout le monde peut s’y engouffrer et c’est malheureusement le cas aujourd’hui.

    Que peut espérer réellement le peuple quand celui qui veut continuer à diriger le pays est incapable de faire son bilan après 14 ans de pouvoir. Quand le niveau on ne l’a pas, on ne l’aura jamais, et là ça devient trop visible maintenant. Inspirez-vous du Sénégal avec la déclaration du Président MACKY SALL hier, pensez aux Gabonais valeureux dont regorge le pays en permettant à d’autres fils de prouver eux aussi de quoi ils sont capables, car il en va de l’avenir d’un peuple et non d’un clan ou des intérêts de groupuscules nantis. Avec le PDG on est arrivé à la gare. C’est terminé, il faut descendre et reprendre un autre train.

    C’est la seule manière d’espérer

  3. DONGMO SIMON dit :

    APRES LE DEPART DU CLR DE LA MAJORITE
    REPUBLICAINE ET SOCIALE POUR L’EMERGENCE

    Quelles sont les forces réelles du CLR et de
    tous ceux qui aspirent au changement au Gabon ?
    Analyse de DONGMO TOUTSOP simon,
    Spécialiste des questions politiques en Afrique centrale

    Nous sommes à quelques semaines des batailles politiques pour le renouvellement de la classe politique au Gabon. La configuration d’une bataille politique est similaire aux stratégies de guerre élaborées par les généraux de la plupart des armées dans le monde. Chaque président de parti politique au Gabon ou chaque candidat aspirant à aller aux élections est tenu de faire un inventaire de toutes les forces de son armée. Ensuite, chaque chef de parti politique doit analyser de façon froide les forces de l’adversaire qu’est le Parti Démocratique Gabonais. Et enfin, il est impératif de mettre en place un plan B pour préserver sa dignité et celle de ses partisans en cas de défaite. Une bataille électorale n’est pas une guerre avec des morts. C’est une opposition d’idées pour le bien-être des populations.
    Prenons donc le cas du Centre des Libéraux Réformateurs qui vient de claquer la porte de la Majorité pour se positionner comme une force politique capable d’apporter le changement face aux dysfonctionnements constatés.
    Pourquoi le CLR a-t-il été contraint de claquer la porte d’une alliance entretenue depuis la création du parti le 3 février 1994 ? Tout simplement parce que le pays traverse une des crises les plus profondes de son histoire. Et ce, depuis le 24 Octobre 2018, date à laquelle le Président de la République a été victime d’un AVC lors d’une visite à l’étranger. Dès les premières minutes de sa maladie, certains membres de son entourage ont profité de ces moments de fragilité pour prendre le contrôle momentanément définitif du pouvoir. Ils n’ont plus jamais remis les clés du pouvoir au Président Ali Bongo Ondimba. Seule son image physique est dès lors utilisée tant bien que mal pour faire croire aux Gabonais que c’est Ali Bongo Ondimba qui pilote le pays.

    Comment reprendre ce pouvoir et le remettre aux Gabonais ? Au lieu de nous attarder à l’analyse des forces du CLR après son récent mécontentement, essayons plutôt de comprendre les vraies raisons pour lesquelles le CLR ne fait pas peur au camp d’en face. Le départ du CLR de la Majorité n’a provoqué aucune réaction du camp d’en face pour quelques raisons simples. D’abord parce qu’une fois le pouvoir récupéré entre les mains du Président Ali Bongo Ondimba le 24 Octobre 2018, les nouveaux pilotes du pays – constitués en majorité d’étrangers – ont mis de côté et réduit à la mendicité toute la famille maternelle et paternelle du Président de la République. Interdiction formelle a été donnée aux services de sécurité du Président de la République de faciliter une rencontre privée avec n’importe quel membre de sa famille.
    Une fois la famille mise de côté, il a été procédé dans le calme au « Grand remplacement » à la Présidence, dans le Gouvernement, à la mairie centrale de Libreville, dans les services de renseignements et de sécurité pour infiltrer les militants des partis politiques. En 5 années – de 2018 à 2023 – les nouveaux pilotes du pays ont eu le temps d’asseoir leur influence à des niveaux très stratégiques du pouvoir central.
    En 5 années, ils ont eu le temps de réunir un important trésor de guerre, l’argent pour financer leur campagne gigantesque dans tous les coins et recoins du Gabon. Ils ont trouvé la formule « tournée républicaine » pour prendre de l’avance sur tous les candidats. Ils ont lancé leur campagne en Avril 2023 lors de l’ouverture du 55e congrès du PDG avec un simulacre de dialogue politique auquel ils ont conviés l’ensemble des partis politiques pour montrer à la communauté internationale leur volonté de dialogue. Ils ont mis en place des canaux de communication très actifs pour présenter aux yeux du monde, un Président de la République en santé et hyperactif sur tous les terrains, même présent lors des rencontres internationales.
    A quelques semaines du lancement de la campagne électorale, les nouveaux pilotes du pays auront totalisé 5 mois de campagne intense avec des moyens financiers colossaux. Lors de cette« tournée républicaine », on constate que les électeurs Gabonais qui – dans leur grande majorité font face aux problèmes du quotidien – sont friands des électeurs capable de distribuer de l’argent, de poser des actions sporadiques pour leur donner un sourire momentané, sans oublier les grandes promesses. L’argent distribué aux populations fait plus d’effet que les messages de prise de conscience face à la situation critique que traverse le pays.
    Les électeurs Gabonais attendent d’abord que les candidats leur donne de l’argent pour soulager leurs difficiles conditions de vie et non les messages de conscientisation. Qui a donc l’argent à distribuer ? Seuls les nouveaux pilotes du pays ont cette manne financière colossale, à la suite des industriels qui leur sont assujettis pour profiter des abattements d’impôts. Les vieux politiciens gabonais dotés d’une richesse colossale sont soit morts ou ruinés au fil des années pour les vivants. En l’état actuel des choses, il n’y a aucune possibilité de combat politique avec le camp d’en face qui a 5 années d’avance dans la gestion du pouvoir suite à la maladie du Président de la République et 5 mois de campagne électorale à fort investissement à travers le pays sans compter son emprise sur les leviers stratégiques de l’Etat central et ses assises diplomatiques solides.

    Il reste donc quoi comme alternative concrète ? Il reste une petite fenêtre ouverte aux gabonais ou aux partis politiques capables de dégager beaucoup d’argent en cash pour se lancer dans une campagne électorale afin de ne pas laisser le champ totalement libre à ceux qui ont pris le contrôle du pays. Pour l’instant, certains Gabonais reçoivent de l’argent, des cadeaux et des promesses d’un lendemain meilleur. Si à côté de cela, ils ne réagissent pas dans les urnes pour inverser la situation, les 5 prochaines années seront ponctuées de grandes souffrances au sein des familles gabonaises. La classe politique doit prendre conscience de la force des nouveaux pilotes du pays constitués en majorité d’étrangers. Les gabonais doivent eux aussi restés très vigilant face aux cadeaux et aux promesses qui leur sont faites pour solliciter leurs suffrages. Le Président de la République n’a plus le contrôle du pouvoir, c’est une évidence désormais claire.
    La seule fragilité de ceux qui pilotent le pays repose sur le fait qu’ils ne sont pas en majorité Gabonais. Donc la seule chose qu’ils ont tous en commun c’est de profiter au maximum du Gabon. Il est impératif qu’une nouvelle force se mette en place pour redonner le Gabon aux Gabonais. Au moindre tremblement populaire, ces profito-situationnistes vont s’évanouir dans la nature et repartir à l’étranger. On risquera assister à une situation rocambolesque ou au mieux à une vacance du pouvoir. Voilà la triste réalité !

  4. CYR Moundounga dit :

    Bsr. Morceau choix « Le PDG devrait tirer les leçons du passé et cesser de se complaire dans une mobilisation en trompe-l’œil, obtenue à grand renfort de moyens publics. En 2016, le Woleu-Ntem accueillit Ali Bongo dans l’effervescence. Au final, il y fit à peine 24% contre 73% pour Jean Ping, selon les chiffres officiels ». La donne sera la même en 2023. Parce que selon la psychologie de Gustave LEBON (Tome 1) la vague d’une foule en liesse dans un stade après un but est ponctuelle, elle ne s’accommode pas du silence d’après. Comprenne qui pourra. Amen.

  5. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour Monsieur NGOMAH,

    Sous F. Hollande, C. Taubira (Ministre de le Justice) a défendu le mariage pour tous. Ce texte a bien été adopté. Malgré le « brouhaha » dont vous parlez. En 1974, S. Veil a défendu la loi autorisant l’IVG (interruption volontaire de grossesse). Cette loi, malgré le tintamarre qu’elle suscita à l’époque, a bien été adoptée. En 1981, sous F. Mittérand, R. Badinter (avocat des causes perdues) défendit l’abolition de la peine de mort. Cette loi a été adoptée. Alors qu’aujourd’hui, on exécute toujours des prisonniers aux Etats-Unis (dans certains états comme au Texas).

    Tout candidat à une élection présentielle a un slogan de campagne qui est décliné en programme électoral par ailleurs. V. Giscard d’Estaing : « Giscard à la barre » (promotion de la femme). F. Mittérand: « La force tranquille » (abolition de la peine de mort). J. Chirac: « La fracture sociale » (se faire élire avec un programme de gauche souligne le manque de conviction de celui-ci sur les questions sociales). N. Sarkosy : « Ensemble toute devient possible » (Travailler plus pour gagner plus, défiscalisation des heures supplémentaires). Etc. Au Gabon, Mba Abessolo dans un slogan de campagne disait : « Tout cadeau! ». Didjo Divungui Di Dinge disait : Si tu vote Di Dinge, tu auras du job ». Mais où est donc le programme électoral?

    Pourquoi, dans notre « culture politique gabonaise », on a une aversion à débattre sur le fond? Ma réponse est simple. Nous sommes sous l’emprise d’un régime d’opacité (de l’omerta et de la vendetta). Nos hommes politiques détestent la « glasnost » (mot soviétique désignant la politique de la transparence). Le PDG n’agit plus comme un parti politique mais comme une mafia. Par conséquent, et je rejoins mon frère Lavue, il y a un besoin impérieux de « Perestroïka » (mot soviétique qui veut dire une restructuration en profondeur du régime). L’idée d’une 3ème République marche lentement dans notre pays. Un préalable à cette 3ème République: la dissolution du PDG et la « mise sous cloche de la famille régnante » (non ingérence dans les affaires publiques).

    Tant qu’il y aura ce parti (la grande lessiveuse), le pays ne pourra pas entreprendre des réformes structurantes. Une exemple: la cooptation des élites fondée sur leurs compétences. Cette idée abolit le régionalisme, l’ethnie, le clan, etc. Y a t-il déjà songé un jour? Visiblement, non!

    C’est pourquoi je suis contre le vote primaire. Aimé Césaire, père de la Négritude, dénonçait en son temps le colonialisme. On ne peut pas vendre sa vache contre un plat de morue. … Et marché conclu!

    A bientôt le bantou!

  6. Prince dit :

    Il faut descendre et prendre un autre train, c’est ce que je retiens de lavue . Oui ya pas une autre solution pour sauver le Gabon. Le train de l’émergence a déraillé et les passagers doivent prendre un autre train pour arriver à un nouveau Gabon.

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