Indexant le gouvernement et le PDG, leur reprochant d’intimider les citoyens et de favoriser les étrangers au détriment des Gabonais, Abslow réfute les allégations de xénophobie collées ces jours-ci aux Gabonais par ces deux entités politiques. Soulignant l’hospitalité traditionnelle du Gabon envers les étrangers et la contribution au développement d’autres pays grâce à la prospérité de ces derniers au Gabon, le chroniqueur de Gabonreview est formel : les Gabonais continueront à défendre leur pays malgré les accusations officielles n’ayant aucune prise sur le réel.

© Gabonreview

 

Les intimidations à peine voilées du gouvernement et du Parti démocratique gabonais (PDG) ne réussiront pas à nous faire taire. Au contraire, elles vont exacerber le sentiment de plus en plus grandissant que ceux qui gouvernent le Gabon, depuis 2009, veulent d’un Gabon sans Gabonais. Beaucoup de blogueurs, de leaders d’opinion et d’activistes l’ont déjà exprimé mieux que moi. Je veux joindre à leur indignation légitime, la mienne. En espérant que nos voix réunies produiront un écho plus retentissant.

Et regretter dans le même temps que les hommes politiques, et notamment ceux qui se sont portés candidats à l’élection présidentielle, ne soutiennent pas les Gabonais dans ce combat légitime. Quoi qu’il en soit, on ne se taira pas en dépit de ces déclarations, faussement responsables, faites par des dirigeants ayant perdu toute crédibilité, et qui veulent faire croire à l’opinion nationale et internationale que les Gabonais seraient devenus de grands xénophobes.

Non, le Gabon ne connaîtra jamais la même tragédie que le pays des mille collines, comme le laissent sous-entendre certains. Pour la simple raison qu’il a suffisamment et depuis toujours démontré aux yeux du monde son hospitalité et sa tolérance à l’égard des étrangers. Depuis son accession à la souveraineté internationale, en plus de sa population multiethnique, les gens venus d’horizons lointains et divers, ont toujours été aussi nombreux que les Gabonais de souche.

Dieu merci, ils sont eux-mêmes les premiers à le reconnaître. Aucun d’eux ne peut valablement soutenir la thèse de la xénophobie qui devient une ineptie dans la bouche de tout gabonais la soutenant. Car mieux que n’importe quel autre pays, le Gabon a favorisé la prospérité des étrangers sur son sol. Si nous étions un pays sérieux, on tiendrait des statistiques fiables sur les innombrables bienfaits que le Gabon a accordé aux étrangers depuis plus de 60 ans.

On aurait véritablement su quelle part de développement de nombreux pays, de par le monde, doivent au Gabon grâce aux fortunes bâties sur notre sol par leurs ressortissants. Quelle part de développement de nombreux pays d’Afrique, d’Europe et du Moyen Orient, pour ne citer que ces continents les plus proches, doivent-ils à notre pays ? Combien d’argent gagné au Gabon a été rapatrié dans ces pays et contribué à les doter d’infrastructures qui manquent cruellement à notre pays ?

Les Maliens eux-mêmes reconnaissent que de nombreux villages du Mali ne seraient pas devenus les petites bourgades qu’elles sont aujourd’hui sans les Maliens ayant fait fortune chez nous ! Les Béninois eux-mêmes témoignent que certaines villes du Benin n’auraient pas bénéficié de certains grands investissements qui y ont été réalisés et continuent de l’être aujourd’hui sans l’argent des Béninois ayant fait fortune au Gabon. On peut en dire autant du Sénégal, du Burkina Faso, du Liban et même de la France…

Ce qui est une réalité vérifiable par tous. Il est juste dommage que notre gouvernement, dont la mission première consiste à être solidaire des Gabonais, en vienne plutôt à les exposer à la vindicte de la communauté internationale. On l’a compris, entre les Gabonais et les étrangers, leur choix est sans ambiguïté. Seuls les Gabonais sont bons à blâmer et les étrangers exempts de tout reproche. Ce gouvernement ne se prive pas de faire les plus graves allusions, assimilant même l’indignation patriotique à des relents xénophobes.

Tout cela démontre que les Gabonais ont raison de s’indigner. Et que ce gouvernement qui les condamne plutôt que de les soutenir face à l’hégémonie des étrangers dans leur pays, apporte, par cette posture, la preuve supplémentaire que le ver est définitivement dans le fruit. Non content de cette posture honteuse, et solidaire de ce gouvernement désormais à la solde de ses étrangers, le PDG, instrument politique et de propagande antinationaliste, n’a pas trouvé mieux que de lui emboîter le pas.

Qui mieux que ces deux instances, à la «génétique moléculaire identique», incarne par ses agissements, le rejet de la différence qu’ils attribuent hypocritement aux Gabonais ? Qui exclut, depuis 2009, une partie des Gabonais à la gestion du pays, au prétexte qu’ils s’opposent au pouvoir en place ? Qui entretient des différences entre les communautés en les opposant les unes aux autres avec la promotion des concepts tels que «repli identitaire» ? Qui privilégie certaines communautés ethniques à certaines fonctions (d’argent) en excluant à leur tête les autres ethnies ?

Qui fait que, depuis 60 ans, chaque Gabonais ne peut être candidat à toute élection que dans sa région natale ? Si donc le gouvernement et son parti état continuent de promouvoir ces cloisonnements ethniques, il n’est que logique qu’ils opposent les Gabonais aux étrangers. Cela relève de leur ADN politique. Ils n’ont donc pas de leçon à donner aux Gabonais sur la responsabilité. À moins de nous mettre tous en prison, ils ne nous empêcheront pas de défendre notre pays et de revendiquer la primauté des Gabonais sur leur sol.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour Monsieur Abslow,

    Rien à redire sur votre analyse de la situation politique dans notre pays. Elle devient virale.

    Les communicants du parti au pouvoir font de l’esbroufe. On s’écarte des sujets essentiels : la confrontation de projets de société. Quel est celui du PDG? Au final, le candidat sortant est plus ouvert est à tous les peuples (toutes les cultures) et ses challengers sont des xénophobes prêts à faire des purges (le sal boulot, quoi!). Ont-ils, un seul instant, réfléchis aux conséquences diplomatiques de leurs déclarations, ces petits messieurs cravatés et guindés?

    Depuis 63 ans, nous avons toujours été une terre d’exil politique, pour orphelins de guerre (guerre du Biafra), pour hommes d’affaires libanais, français, roumains, marocains, algériens, soviétiques, belges, africains de l’Ouest, etc. Aujourd’hui, « officiellement », le Gabon serait devenu un Etat xénophobe. Mais par quelle alchimie? Evidemment, seuls les apothicaires (et bien plus les procureurs) du PDG en ont la formule. On peut imaginer les conséquences sur l’attractivité économique du pays par les Agences de notation mondiale et les investisseurs qui voudraient prendre part au développement du secteur maritime dans notre pays par exemple.

    Je réaffirme comme vous que les GABONAIS(E)S NE SONT PAS XENOPHOBES. Ils expriment un sentiment collectif: l’incurie d’une système monolithique en panne d’inspiration. Il exprime sans gêne l’exclusion, l’indifférence, la mise en oeuvre d’un démontage des valeurs de notre république. En Afrique, on a coutume de dire que le mensonge donne des fleurs, mais pas de fruits.

    Bien à vous.

  2. Akoma Mba dit :

    Que peut-on attendre d’autre d’un Gouvernment nul qui se prépare à nouveau à truquer les élections car rejeté par tout le peuple sauf ces quelques-uns qui aident Ali Baba et ses Ministre-Voleurs à piller le Gabon.
    Incapables de payer les arriérées de salaires aux retraités depuis 1995 et encore moins de procéder à l’arrimage des pensions, et pendant ce temps on voit un Soit-Disant Président qui fait des dons à coups de milliards, se substituant ainsi à l’Etat dont le rôle est d’aider les paysans et non le Grand Patron des Voleurs et sa dulcinée. République Bananière, va!

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